bonjour à toutes et tous,
Je vous invite ce matin à chausser baskets ou chaussures de marche et partir en balade botanique, la dernière de la saison 2022. Les vagues de chaleur de mi octobre m’ont obligé à la retarder jusqu’à aujourd’hui, que l’automne démarre vraiment dans le Gers. Pour cette sortie, nous partons voir nos chers et magnifiques arbres et leurs couleurs d’automne. Vous pourrez voir qu’il y a un tel bal de couleurs dans nos campagnes que l’on ne peut que s’émerveiller 🙂
Commençons par les couleurs dorées, avec nos robiniers faux accacia, plus couramment dénommés comme « Accacia ». Premier à jaunir au début de l’automne, ils s’identifier par des feuilles composées (ie. une feuille est l’assemblage de plusieurs petites feuilles dites folioles), vert clair en été et jaune en automne,et un tronc avec plein d’épices.
Experts dans les teintes dorées, les chênes commencent à se parer de leurs plus belles couleurs. Mais il faut faire attention que le terme « chêne » ou Quercus ne désigne pas une d’arbre, mais une famille d’arbres et plantes assimilée. Il existe 9 espèces autochtones en France (27 en Europe, source ), plus quelques-unes introduites pour leur vertus décoratives (comme le chêne rouge d’Amérique). A côté de chez moi, je retrouve a minima du chêne sessile (glands sans pédoncules) et du chêne pubescent (qui garde ses feuilles sèches en hiver).
Chez les saules, le jaune est aussi de mise à l’automne, mais plus tardif. Les saules cendrés (Salix cinera), des boules de 3-5m dans tous les sens qui bordent le bord zones humides, commencent tout juste à arborer quelques feuilles jaunies. Si vous n’avez jamais fait attention, retournez leurs feuilles, elles sont duveteuses sur l’arrière.
Pour les noyers sauvages, après avoir largement donné des noix, la couleur jaune apparaît peu à peu dans les grandes feuilles composées. Le noyer a souvent mauvaise réputation car il sécrète une substance, le juglon, qui inhibe la germination des graines et gêne la croissance des autres plantes. Si vous regardez les noyeraies, on peut s’en convaincre. Mais dans les haies champêtres, les noyers sont vite accompagnés de plantes qui apprécient l’ombre. Tout est une question de dosage de juglon
Dans les couleurs dorées de l’automne, impossible de passer à côté du connu Peuplier d’Italie, en forme de cierge, qui peuple souvent les avenues de nos villes. A noter que le peuplier d’Italie n’est pas une espèce de France, c’est le peuplier Noir. Celui d’Italie a été importé pour ses vertus esthétiques.
Pour continuer notre balade botanique novembre 2022, on va transiter de couleur pour passer vers un jaune moins franc, mais tout aussi esthétique, en allant voir notre Érable champêtre. Nous avons tous l’image de la feuille d’érable rouge du Canada (Erable à sucre) , nous n’en trouvons pas en naturel chez nous. C’est surtout l’érable champêtre (Acer Campestre), petit arbre de 3-10 m, que l’on retrouve souvent dans les haies. Il dispose de petites feuilles pétiolées et palmatilobées, plus arrondies. C’est un champion de la résistance à la sécheresse. En fin d’été, vous pourrez retrouver sur lui des samares ou les « hélicoptères » de notre enfance, qui lui donne une étonnante faculté à former des bébés un peu partout.
Comme pour les chênes, nous retrouvons plusieurs variétés d’érable chez nous. Au bord d’un rû, j’ai par exemple découvert un Erable sycomore, qui contrairement à l’érable champêtre, se colore d’automne depuis l’intérieur, en abordant des teintes cuivrées. Les feuilles ont des extrémités arrondies. Ces sont ses feuilles au bord arrondies, qui ressemblent au figuier sycomore (Figuier commun d’Egypte) qui lui ont donné son nom. Mais faites attention que cet érable apprécie les zones plus fraîches et ombragées.
Nous avons vu tout à l’heure le peuplier d’Italie de nos villes, j’aimerais vous montrer une variété de peuplier de France, courante des lieux humides. Avec ses teintes rouges cuivrées, je vous présente le Peuplier blanc. Outre les feuilles caractéristiques, il s’identifie par l’écore blanche de son tronc et ses grandes branches.
Nous terminons la balade dans les teintes rouges de l’automne. Premier à s’en parer, l’Alisier torminal est un arbre-arbuste que l’on retrouve essentiellement dans les forêts ensoleillées. Ses feuilles si caractéristiques se parent d’un beau rouge, qui resplendit sous le soleil. Les sujets au soleil forment en fin d’été des baies dites alises qui sont consommables par nous où les oiseaux.
Un des champions des couleurs chez nous est l’Orme champêtre, caractérisé par ses feuilles ovales, très nervées, dentées, et une écorce assez torturée. A l’automne, les ormes champêtres ont l’étonnante caractéristique d’arborer un large panel de couleurs : certains sujets restent sur les jaunes, d’autres arborent un rouge bordeaux
Et je terminerais notre balade botanique novembre 2022 par un arbre qui en a sous le chapeau : le frêne commun. Feuilles composées avec des folioles ob-ovales, feuillage léger, c’est un champion de la résistance à l’été. Et pourtant, saviez-vous que la mythologie nordique, Yggdrasil, l’arbre monde, est un frêne. (c’est aussi un arbre très utilisé pour son bois en parquet.. mais je les préfère dehors). A l’automne, comme les Ormes, certains sujets sont dorés, et d’autres se parent d’un étonnant et beau rouge cuivré.
Et voilà, notre balade botanique novembre 2022 touche à sa fin, comme notre saison n°3 des « balades ». J’espère que ce dernier épisode vous aura plu, comme j’espère que la saison vous aura plu, intéressé, appris des choses sur la flore à côté de chez vous.