Aller au contenu
Accueil » Blog Archive » Balade Botanique – Le petit monde des mousses et des lichens (février 2022)

Balade Botanique – Le petit monde des mousses et des lichens (février 2022)

Bonjour à toutes et tous,

C’est avec un plaisir certain que je vous retrouve pour lancer la saison n°3 des « balades botaniques ».  Ces saisons vous proposent de partir en balade découvrir la végétation de nos campagnes, puis, si cela vous tente, d’essayer de les retrouver par chez vous. C’est mieux que Netflix car vous pouvez tout à fait retrouver les acteurs et n’avez pas besoin de voyager pour retrouver les décors, juste sortir et flâner dans la nature. ^^

Sur Février, si les premières fleurs vont finir par pointer le bout du nez, ce sont les mousses et les lichens qui offrent souvent de jolies couleurs et structures. En plein hiver, elles semblent avoir envahi les arbres. Envahi, non. C’est juste qu’ils se cachent sous le feuillage touffu des arbres, sous les herbes hautes et ressortent vives lors que l’hiver a dépouillé les arbres et les prairies. Je me suis prise au jeu de les regarder, d’essayer de « découvrir » toutes les variétés autour de chez moi et la diversité m’a étonnée. C’est un monde à part entière et même si mes identifications sont bancales (Si un spécialiste passe par là, je suis preneuse des corrections !), je vous propose venir avec moi les observer.



Démarrons la balade à quelques pas de la maison, sous une haie. On y retrouve un tapis touffu de mousse, qu’on connaît sans doute bien si on s’amuse aux potées maison.  Dans le langage scientifique, les mousses appartiennent en fait à la famille des bryophytes (concaténation du mot allemand bryo = mousse, et du mot grec phytos = plante).  Les bryophytes englobent les mousses, les hépatiques, et les anthocérotes.  Bien que compactes, les mousses présentent une structure végétale assez classique : une tige, des feuilles, des rhizoïde (petits rhizomes). Si on zoome sur cette mousse, vous pouvez voir les nombreuses tiges feuillue.

La France recense environ 800 types de mousses< un nombre bien au delà de ce que l’on imagine naïvement. Mais regardez, juste à côté de la mousse du dessus, si on se baisse à terre et que l’on regarde bien, on peut découvrir une autre variété aux feuilles très découpée. Une probable Thuidie à feuilles de tamaris, une espèce appréciant les sols frais et humifères. Je me situe effectivement dans un coin très ombragé et frais.

Les bryophytes (mousses et cie)  peuvent se trouver (presque) partout : On les retrouve évidemment sur les troncs d’arbres (et pas qu’orientés Nord !), dans les lieux frais et humides, mais aussi en ville sur les ponts, dans les caniveaux, au sol .. Mais il est vrai que le meilleur terrain de jeu pour la chasse à la mousse reste les arbres morts que l’on peut trouver en forêt ou dans les zones moins entretenues. En ayant repéré un lors de mes balades, je lui rends visite. La première vision montre effectivement pléthore de verdure.Et  pléthore de champignons !

Sur le tronc d’arbre, je retrouve des tapis de  mousses avec des tiges élevées. Probablement un Hypne cyprès (Hypnum cupressiforme) très courante (en dessous)

Mais les mousses ne poussent pas que sur les arbres morts. Nombres arbres, comme nos chênes gersois, abritent des mousses sur les troncs et leurs branches. Je me rends auprès d’un chêne pubescent bien vivant, dont l’écorce crevassée en fait un lieux idéal pour la pousse des mousses. Sur ce chêne, les mousses ont construit nombreuses petites tiges : ce sont les inflorescences mâles et femelle. Une fois la fécondation faites, elles formeront des petits sacs de spore, comme l’on peut voir en photo d’accueil.

Un peu plus loin, sur d’autres chênes, l’écorce héberge quelques plaques bleues. Nous sommes cette fois en compagnie d’un lichen. Les lichens désignent des  « champignons lichénisés« , en fait des champignons dits  « mycobionte », vivant en symbiose avec des cellules capables de réaliser de la photosynthèse. Les lichens sont composés à 90% d’un appareil végétatif de type champignon, dit « thalle » qui peut prendre des formes variées. La forme et la couleur du thalle sont généralement importants pour la détermination du lichen. Par exemple ici, nous avons un thalle quasi plat, composé de nombreux lobes (= folliacé) cela ressemble à un Parmelia.

Je vous disait que la forme du thalle est très variable. Vous avez sans doute aperçu ces lichens dits fructileux dont les thalles semblent former un buisson.  Ici, un probable Ramalina reconnaissable aux branches aplaties et une couleur homogène sur toutes les faces du thalle.

Continuons la balade autour des mousses et lichens et rejoignons le centre de la vallée, proche du ruisseau. Ici, la proximité de l’eau fait apparaître des mousses sur les  branches des arbres.. Ici, la forme fracturée de l’orme champêtre en fait un lieu de choix pour héberger une mousse dont les tiges dressées présentent des feuilles en étoiles. Un probable Polytric élégant.

Tout comme les grandes branches tombées lors des tempêtes, offrent des spots intéressants. Sous la lumière du petit matin, on peut s’amuser au niveau des photos. ^^

A peine plus loin, ce sont des frênes qui attirent mon attention. Leurs branches sont recouvertes d’un voile jaune, un autre lichen. Il se caractérise par la présence d’apothécie =sur le lichen, qui contient les spore. C’est un probable Xanthoria vu la petite taille de ces apothécies.

En parlant de squatters de branches, si vous vous approchez, vous pouvez remarquer certaines branches peuvent héberger d’autre squatteur : des jeunes pousses de gui. D’ci quelques mois, elle pourra former dans les arbres de grandes boules large de 60-80cm.

Mais je pense qu’il ne serait pas correct dans notre ballade de ne pas s’arrêter là où les mousses s’incrustent aisément : toutes nos constructions en pierre et en goudron, où le moindre interstice offre une perspective implantation. Sur le bas d’un pont, par exemple, je retrouve une probable Grimmie en coussinets en pleine floraison.

Un peu plus loin, sous un rayon de soleil, ces petits coussinets présentent les premières traces inflorescence. Cela sent le printemps

C’est sur ce joli pont, propice à l’observation des mousses que je vous laisse. En espérant que cette balade botanique février 2022 sur les mousses et lichens vont a amusé et intéressé, je vous dis à bientôt 🙂 On reviendra avec des fleurs sur début mars.


Pour en savoir plus sur les mousses et lichens :

Autres sources pour la rédaction de l’article :

Print Friendly, PDF & Email
Étiquettes:

1 Commentaires

Joindre la conversation

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *