Bonjour à toutes et tous,
Je vous retrouve ce matin en chaussures de randonnées et en polaire pour une nouvelle balade botanique. Cette balade ne sera pas comme les autres puisque je vous emmène dans les alpages des Pyrénées 🙂
Les habitués du blog ont sans doute aperçu entre les billets que les dernières années n’ont pas été très simples chez moi. De lourds problèmes de santé dans la famille, les confinements successifs, le travail très prenant…. Cela a conduit à une totale absence de vacances depuis trois ans (si ce n’est des congés « session de travaux dans la maison » ou des « accompagnement hôpital »)/ Cette mi-octobre voit une exception car mon mari suit une cure thermale dans les Pyrénées. Alors que je me résignait à le laisser y aller seul, les grands parents ont proposé de venir dans le Gers s’occuper des plus-si-petits gourmands et me laisser le rejoindre « en en profitant pour essayer de penser à autre chose !! ». Même si émotionnellement la décision n’était pas simple, le rationnel m’a vite dit que ces vacances à la montagne m’étaient nécessaires, notamment pour prendre de grands et ressourçant bols d’air de nature et de randonnée. Me voici donc depuis quelques jours à cavaler dans les pente des Pyrénées, profiter de l’automne naissant et partir – évidemment – à la chasse aux fleurs de montagne.
Après quelques escapades dans les alpages, j’avais envie de partager avec vous dans une balade botanique octobre une petite sélection de ce que l’on peut découvrir en terme de flore d’automne en haute montagne. On a souvent l’image que la montagne est soit sous la neige en hiver, soit sous les fleurs en été.. et ce mois d’octobre révèle bien plus. Alors que les alpages ont été entretenus par les estives, que les températures sont redescendues et la pluie a été généreuse, c’est une occasion en or pour toutes les plantes tardives de fleurir. Partons donc du côté de Cambasque à Cauterets, mettre le nez dans l’herbe et observer tout ce petit monde…
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Commençons notre balade botanique octobre par la fleur qui attire forcément l’œil du randonneur : les colchiques ! La montagne en est emplie en ce moment que cela soit dans les jardins, les chemins, ou les hauts alpages. C’est un ballet de notes de violet qui se dresse entre les herbes, révélant leur transparence….
Dans les alpages, les notes de violet ne sont pas uniquement apportées par les colchiques. Des plantes de petites tailles, dressées, avec plusieurs fleurs en tige semble aussi apparaitre. Ce sont des euphraises raides, identifiables avec la couleur des fleurs et à la présence de feuilles très découpées. L’euphraise se retrouve aussi dans les plaines en différentes variantes, et si je ne me trompe pas la variante blanche « Euphraise officinale » est en fleurs dans le Gers.
Dans les zones d’herbes rases, de temps en temps, on peut observer des petites notes d’or. En mettant le nez dans l’herbe, des feuilles séparées en trois folioles, dentées comme le fraisier, nous mettent sur la piste de la potentille tormentille ou tormentille. Cette petite plante de la famille des rosaceae (rosiers) se retrouve également en plaine dans les lieux un peu frais.
Si l’on parle de touche de jaune, on peut avoir aisément le regard attiré vers des plantes de la famille des asteraceae (pissenlits), tige dressée de 20cm, capitule jaune vif. L’absence de poils sur la tige et la taille me met sur la piste des liondent, et en particulier du liondent hirsute, identifiable aux petits poils sur les feuilles.
Ne croyez pas que ce liondent est la seule asteraceae à peupler les alpages. Pas très loin, de préférence proche des rocher, pousse aussi d’autres plantes à fleur jaune, mais aux feuilles basales… ovales. Pour l’identifier, il faut sortir la flore et chercher. Deux espèces se disputent le nom, séparées par un étonnant détail botanique :
* l’épervière piloselle ou piloselle, aux feuilles basales recouvertes de poil
* l’épervière petite laitue, où les poils se sont présent que sur les bords des feuilles.
Trouverez vous donc laquelle est-ce ? 🙂
Dans les grandes herbes, le promeneur peut parfois remarquer quelques petites touches d’un rose bien vif. L’allure découpée des pétales vous mettra peut être sur la piste des œillets ? Bien vu, il s’agit de l’œillet delta, caractérisé par un liseré rouge dans les pétales.
Moins vives; voir même discrètes, les fleurs vertes se laissent difficilement apercevoir. C’est le cas de l’alchémille (et non achillée), une plante caractérisée par des feuilles qui évoquent les ailes des papillons, des feuilles dentées, et une petite grappe de fleurs sur une tige haute de quelques centimètres. Celle-ci, tardive, est l’alchémille fendue ou alchémille des Pyrénées. A noter qu’il existe une variété l’alchémille (Alchémille mollis) joliment appelée « Manteau de notre dame » (cf. ici) que l’on retrouve dans les jardins en couvre sol.
Je ne peux terminer cette session dans les herbes sans vous présenter les petites et rares merveilles du moment : les gentianes. Certaines variétés sont tardives et se rencontrent encore aujourd’hui. C’est le cas des gentianes cillées, à 4 pétales violets, caractérisés par la présence de cils.
Je vous parle d’alpages, mais les alpages ne sont pas que de vastes prairies, sur certains coteaux, généralement à la terre plus acide, poussent des étendues de buissons à fleurs bas. On peut en particulier trouver différentes sortes de bruyères. La plus courante est la bruyère commune ou callune, qui reste basse, pousse en touffe dense, et forme actuellement des nappes de fleurs roses. Elle s’identifie par ses feuilles plates évoquant les conifères, et une inflorescence composée de myriades de petites fleurs roses vives. on peut aussi la retrouver en plaine dans les landes et coins secs et acides. Plante adorée des butineurs, elle est à l’origine d’un savoureux miel de bruyères de montagne
Pour qui sait ouvrir l’œil, ces alpages révèlent aussi une deuxième sorte de bruyère : fleur en close rose pâle, bordées d’un liseré rouge, feuilles linéaires et verticillées, presque luisante. Il s’agit de la bruyère vagabonde.
Enfin, dans ces massifs, impossible de passer à côté de la couleur rouge vive des myrtilliers. Ces petits arbustes bas qui ne poussent qu’au dessus de 1000m donneront en fin d’été de toutes petites (plus petit que la groseille) et savoureuses baies noire à déguster. On les retrouve sur les coteaux nord et les forêts, alors ouvrez l’œil quand vous vous promenez. Et ne vous laissez pas berner par les grosses myrtilles de culture que ‘l’on trouve sur les étals des primeurs pendant l’été, elle n’ont rien à voir avec la vraie myrtille !
Je ne peut terminer cette balade botanique octobre sans évoquer un de mes petits plaisirs randonnée : Sentir l’odeur du thym sauvage. En cette saison, sur les terrains aux herbes rases, le thym faux bpouillot pousse en touffe dense et présente quelques inflorescences roses. On le reconnaît à son inflorescence à plusieurs morceaux et ses feuilles petites et rondes Le frôler laisse dégager un subtil parfum de thym…
Voilà. J’espère que cette originale balade botanique octobre 2021 vous aura plu. Nous sommes loin de notre terrain de jeu habituel, mais il me semblait important de partager avec vous ce que j’ai eu la chance de croiser. De votre côté, n’hésitez pas à partager vos découverts de cette automne, vous avez sans doute rencontré de jolies choses 🙂
Je vous souhaite un bon week-end.. et vous donne rendez-vous d’ici deux semaines pour partager avec vous des billets autour des randonnées effectuées 🙂
magnifique balade, merci beaucoup. bonne vacance, profitez en.
Quelle magnifique promenade, un grand merci, je vais relire à tête reposée. Je connais les Pyrénées du côté de Castillon en Couserans. Reprenez des forces, que la beauté des paysages vous fasse oublier tous les mauvais moments. Amitiés.
Bonsoir
Au plaisir de partager ce que j’ai vu.
On a fait une escapade dans le Couserans l’année dernière à peu près à la même saison, c’était magnifique. J’ai encore souvent du lac de Bethmale entouré des arbres à l’automne, c’est un de mes plus vifs souvent de l’année dernière : ))
Bonne soirée
merci de tous ces détails et bon week end à vous
Bonsoir,
Au plaisir de partager !
Bonjour et merci pour ce partage.
Il a raison notre grand chanteur; que la montagne est belle! Tant de diversité dans la faune et la flore qu’il faut prendre le temps d’observer. La nature est une source inépuisable d’émerveillement.
Belle journée et bon rétablissement à votre mari.
Bonsoir,
Si vous saviez combien de fois j’ai commencé les quelques mots de cette chanson 😉
Les pyrénéens sont particulièrement belles en cette saison, rien que les rayons de soleils dans les myrtilliers rouges c’est tout un tableau ! J’aurais adoré pouvoir partager cela, mais j’ai peur que les photos ne soient pas assez belles pour refléter tout ce que j’ai vu..
Bonne soirée
Bonjour Florence
Qu’elle belle promenade vous avez faite !!
Et que de Merveilles découvertes !!
Ici, La Nature a commencé depuis une semaine à se couvrir d’or !!
Et les feuilles commencent à tomber !!
Ce qui est paradoxal, parce qu’à côté de ça , il fait tellement doux que les roses et les fleurs d’été
continuent leurs floraisons !!
Les framboisiers refont des fruits et les mûres sauvages de même !!
Ainsi que mes fraisiers !!
Buddleia, gora , soucis, érigéron, bignone, pois de senteur refleurissent encore et encore !!
Et partout les plantes refont des bourgeons et continuent de croitre !
Ce qui , à cette saison devrait être l’inverse !!
Enfin, vous avez très bien fait de partir vous ressourcer !!!
Il faut savoir prendre soin de soi _ pour mieux pouvoir gérer le quotidien et être disponible pour les autres !!
Tirer sur la corde jusqu’ à ce qu’elle se casse est une mauvaise chose en soi !!
Souvent les effets sont plus durs que ne nécessite le temps de prendre soin de soi !!
C’est à dire , essayer le plus possible de vivre en adéquation avec ses besoins et ses ressentis !!
Ce qui implique de SAVOIR CE QUE L’ON VEUT !!!!!
_ DE SAVOIR CE QUE L’ON NE VEUT PAS OU PLUS !!!
Une mal a die implique toujours un déséquilibre, un mal être !!
Et plus il vient de loin, plus il est profond !!!
Chercher la Source DU PROBLEME en soi EST LA SOLUTION !!!
Et une fois trouvé, on peut travailler sur la cause !!!
C’est la seule façon de régler le problème définitivement !!
Tout ce qui est autour est juste » un pansement « que l’on met sur la « plaie » pour ne pas avoir à y regarder de près !!
Il faut extirper le mal , si je puis dire et pour ça, ne pas avoir peur d »y mettre le nez !!
Courage à vous, à votre mari et à votre famille !
Se dire qu’il y a toujours un temps pour tout !!
Un temps pour pleurer et un temps pour rire !!
Après la pluie, vient toujours le beau temps !!
Enjoy