Bonjour à toutes et tous,
Je vous retrouve ce matin en chaussures de randonnées et en polaire pour une nouvelle balade botanique. Nous changeons de terrain de jeu habituel pour nous rendre dans les Pyrénées (où je suis présentement en vacances). En effet, après quelques escapades dans les alpages, j’avais envie de partager avec vous dans une balade botanique octobre une petite sélection de ce que l’on peut découvrir en terme de flore d’automne en haute montagne.
On a souvent l’image que la montagne est soit sous la neige en hiver, soit sous les fleurs en été. Ce mois d’octobre révèle bien plus. Alors que les alpages ont été entretenus par les estives, que les températures sont redescendues et que la pluie a été généreuse, c’est une occasion en or pour toutes les plantes tardives de fleurir. Partons donc du côté de Cambasque à Cauterets, mettre le nez dans l’herbe et observer tout ce petit monde. 🙂
Commençons notre balade botanique octobre par cette flore d’automne qui attire forcément l’œil du randonneur : les colchiques ! La montagne en est emplie en ce moment que cela soit dans les jardins, les chemins, ou les hauts alpages. C’est un ballet de notes de violet qui se dresse entre les herbes, révélant leur transparence….
Dans les alpages, les notes de violet ne sont pas uniquement apportées par les colchiques. Des plantes de petites tailles, dressées, avec plusieurs fleurs en tige semble aussi apparaitre. Ce sont des euphraises raides, identifiables avec la couleur des fleurs et à la présence de feuilles très découpées. L’euphraise se retrouve aussi dans les plaines en différentes variantes, et si je ne me trompe pas la variante blanche « Euphraise officinale » est en fleurs dans le Gers.
Dans les zones d’herbes rases, de temps en temps, on peut observer des petites notes d’or. En mettant le nez dans l’herbe, des feuilles séparées en trois folioles, dentées comme le fraisier, nous mettent sur la piste de la potentille tormentille ou tormentille. Cette petite plante de la famille des rosaceae (rosiers) se retrouve également en plaine dans les lieux un peu frais.
Si l’on parle de touche de jaune, on peut avoir aisément le regard attiré vers des plantes de la famille des asteraceae (pissenlits), tige dressée de 20cm, capitule jaune vif. L’absence de poils sur la tige et la taille me met sur la piste des liondent, et en particulier du liondent hirsute, identifiable aux petits poils sur les feuilles.
Ne croyez pas que ce liondent est la seule asteraceae à peupler les alpages. Pas très loin, de préférence proche des rocher, pousse aussi d’autres plantes à fleur jaune, mais aux feuilles basales… ovales. Pour l’identifier, il faut sortir la flore et chercher. Deux espèces se disputent le nom, séparées par un étonnant détail botanique :
- l’épervière piloselle ou piloselle, aux feuilles basales recouvertes de poil
- l’épervière petite laitue, où les poils se sont présent que sur les bords des feuilles.
Trouverez vous donc laquelle est-ce ?
Dans les grandes herbes, le promeneur peut parfois remarquer quelques petites touches d’un rose bien vif. L’allure découpée des pétales vous mettra peut être sur la piste des œillets ? Bien vu, il s’agit de l’œillet delta, caractérisé par un liseré rouge dans les pétales.
Moins vives; voir même discrètes, les fleurs vertes se laissent difficilement apercevoir. C’est le cas de l’alchémille (et non achillée), une plante caractérisée par des feuilles qui évoquent les ailes des papillons, des feuilles dentées, et une petite grappe de fleurs sur une tige haute de quelques centimètres. Celle-ci, tardive, est l’alchémille fendue ou alchémille des Pyrénées. A noter qu’il existe une variété l’alchémille (Alchémille mollis) joliment appelée « Manteau de notre dame » (cf. ici) que l’on retrouve dans les jardins en couvre sol.
Je ne peux terminer cette session dans les herbes sans vous présenter les petites et rares merveilles du moment : les gentianes. Certaines variétés sont tardives et se rencontrent encore aujourd’hui. C’est le cas des gentianes cillées, à 4 pétales violets, caractérisés par la présence de cils.
Je vous parle d’alpages, mais les alpages ne sont pas que de vastes prairies. sur certains coteaux, généralement à la terre plus acide, poussent des étendues de buissons à fleurs bas. On peut en particulier trouver différentes sortes de bruyères. La plus courante est la bruyère commune ou callune, qui reste basse, pousse en touffe dense, et forme actuellement des nappes de fleurs roses. Elle s’identifie par ses feuilles plates évoquant les conifères, et une inflorescence composée de myriades de petites fleurs roses vives.
Pour qui sait ouvrir l’œil, ces alpages révèlent aussi une deuxième sorte de bruyère : fleur en close rose pâle, bordées d’un liseré rouge, feuilles linéaires et verticillées, presque luisante. Il s’agit de la bruyère vagabonde. La flore d’automne sait être variée.
Enfin, dans ces massifs, impossible de passer à côté de la couleur rouge vive des myrtilliers. Ces petits arbustes bas qui ne poussent qu’au dessus de 1000m donneront en fin d’été de toutes petites (plus petit que la groseille) et savoureuses baies noire à déguster. On les retrouve sur les coteaux nord et les forêts, alors ouvrez l’œil quand vous vous promenez. Et ne vous laissez pas berner par les grosses myrtilles de culture que ‘l’on trouve sur les étals des primeurs pendant l’été, elle n’ont rien à voir avec la vraie myrtille !
Je ne peut terminer cette balade botanique octobre sans évoquer un de mes petits plaisirs randonnée : Sentir l’odeur du thym sauvage. En cette saison, sur les terrains aux herbes rases, le thym faux bpouillot pousse en touffe dense et présente quelques inflorescences roses. On le reconnaît à son inflorescence à plusieurs morceaux et ses feuilles petites et rondes Le frôler laisse dégager un subtil parfum de thym…
Voilà. J’espère que cette originale balade botanique octobre 2021 vous aura plu. Nous sommes loin de notre terrain de jeu habituel, mais il me semblait important de partager avec vous cette flore d’automne.
En vous souhaitant un bon week end !
Merci à vous Madame pour cette petite balade automnale…, que de souvenirs !
Bonjour,
Un grand merci pour cette charmante balade botannique automnale. Que c’est agréable de vous lire et de redécouvrir en votre compagnie des plantes maintes fois decouvertes, regardées, admirées.
J’ai un âge certain maintenant et je ne me déplace plus aisement : alors vous lire et « me promener » grâce à vos récits me fait trés plaisir. J’ai toujours aimé les balades, les randonnées, et la découverte sans cesse renouvelée de la flore et de la faune, toutes ces richesses merveilleuses. L’odeur du thym sauvage que vous évoquez est à la fois délicate et puissante.
Je vous remercie pour votre partage. Une lectrice assidue