Bonjour à toutes et tous,
Alors que le printemps a avancé, que nous avons eu quelques belles journées et que la végétation a plus que poussé, que diriez-vous de partir pour une nouvelle balade botanique à la rencontre des plantes de saison ? Venez 🙂
Avec la mi Avril vient les premiers débourrement des arbres, la pousse effrénée des herbes – les passages de tondeuse – , le bal des fleurs de mi saison. Il y a des découvertes à faire à chaque coin de haies et de prés. C’est aussi une période où l’on peut s’amuser à chercher de nombreuses plantes comestibles et revenir avec un sac de cueillette rempli de bonnes choses. En plus des bols de « vert », nos balades se poursuivent donc dans nos assiettes, nous rappelant un peu plus que la Nature héberge des petits trésors comestibles. Alors, je vous propose qu’on parte à leur découverte.
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Pour débuter cette balade botanique avril 2022, je vous retrouve à proximité d’un petit bois. Les forêts n’ont pas encore retrouvé tout leur toit végétal, ce qui laisse une large portion de lumière atteindre le sol et réveiller les jeunes plantes forestières. Le ras du sol des bois et forêts est aujourd’hui couvert de végétation et de fleurs. Impossible, donc, de ne pas remarquer l’une des nombreuses locataires : la bugle rampante. Avec ses inflorescences bleues, parfois avec des feuilles sombres, elle se détache du vert printanier.
Les bords des chemins sont souvent les lieux les plus intéressants des forêts. Abrités par les arbres, tout en conservant une bonne exposition au soleil, ils accueillent une diversité de plantes qui n’a pas son pareil. En ce mois d’avril, les forêts du coin regorgent entre autre de la délicate cardamine des prés, avec ses fleurs à 4 pétales blancs ou rose, et ses feuilles découpées. Outre sa beauté, la cardamine est comestible :
- Les feuilles sont intéressantes en salade mais elles sont très piquantes. Dosez avec parcimonie. Vous pouvez aussi les cuire pour adoucir leur saveur ou transformer en pesto.
- Les fleurs s’utilisent aussi en condiment piquant
A côté de la cardamine, plus à l’ombre, vous ne pouvez pas passer à côté de l’alliaire. Si l’ail des ours est très connu au Nord en cette saison, il ne s’implante guère dans le Sud et ses bois chauds. Ici, l’alliaire ou » herbe à l’ail » et ses fleurs blanches, ses feuilles triangulaires crénelées, le remplace aisément. Les jeunes feuilles d’alliaire apportent une note d’ail aux salades ou sont intéressantes transformées en pesto. Évitez juste de les cuire.
Autre « plante à salades » que l’on peut retrouver à proximité : la stellaire commune. Il faut se baisser pour la voir et repérer ses petites fleurs blanches en étoile. Les jeunes plantes sont savoureuses en salade, en apportant un goût proche du mais. Plus « vieille » la plante est lacto-fermentable pour former une étonnante choucroute.
Alors que nous nous dirigeons vers les champs, je vous propose d’avoir le regard qui traîne par terre puis de découvrir au bord d’une haie l’ancêtre de notre mâche : la doucette du potager. Feuilles obovales claires, inflorescence en tête compacte bleu-blanc, un port s’élevant au fur et à mesure de la croissance. Vous ne pouvez vous tromper. Comme sa version cultivée elle est comestible. La rosette basale étant meilleure.
Dans les haies, il est aussi temps de noter que l’aubépine a formé ses feuilles. Il existe deux types d’aubépines, vous trouverez les détails dans le billet de l’année dernière. Je voudrais juste attirer votre attention sur les jeunes feuilles, qui sont délicieuses en salade et utilisables dans l’aubépinette ou vin d’épine à l’aubépine (recette par là, en remplaçant le prunelier).
Alors que nous nous rapprochons des champs, peut être pouvez vous voir les premières « marguerites » apparaître ? Je me dois une précision, il s’agit de la « leucathème vulgaire » . Outre leur beauté, les leucathèmes sont comestibles les feuilles sont consommables en condiment de salade, apportant un goût sucré. Les boutons floraux se consomment cuits, à diverses sauces
Nous arrivons sur terrain plus sec et exposé. Alors que le printemps commence, pensez vous peut être avoir quelques temps encore avant de trouver des graminées ? Et non! Au cours de notre balade botanique avril 2022, je vous emmène à la rencontre du brome stérile s’est largement étendu dans les friches et les bords de chemins. Il se reconnaît par une inflorescence en épi, avec de longs épillets verts clairs, terminés par de longues pointes tirant parfois vers le rouge.
Autre graminée que vos pouvez découvrir en ce moment est le vulpin des champs. Il se caractérise par une présence champêtre (ou friche), et des épis très fins, longs droits. Il est relativement petit par rapport aux autres graminées (environ 50cm), dont faites attention pour le repérer. 😉
Arrivons en bord de champ, où nous ne pouvons pas passer à côté de la floraison de nombre plantes de la famille des choux – des brassicacae – à fleurs jaunes. Ne faites par le raccourci de croire qu’il ne s’agit que de colza expansif colonisant d’autres spots que ses champs. Il y en a beaucoup plus. 😉
Grande, rameuses, avec des tige noire, des feuilles pennatiséquées, et de inflorescences en grappe avec des fleur très jaunes : nous voici en présence de la moutarde noire. Cet engrais vert s’est souvent échappé des champs et pousse aujourd’hui où bon lui chante. Saviez vous que ce sont bien le graines de cette plante qui sont utilisées pour former la moutarde de Dijon où les graines noires de la moutarde à l’ancienne ? On regarde cette envahisseusse moutarde autrement ; ).
Juste avant les graines, les fleurs sont aussi comestibles. Elles sont piquantes, intéressantes en condiment de salade ou transformées en pesto ( Pour avoir essayé, c’est excellent). Les jeunes inflorescences peuvent aussi se consommer comme le brocolis.
Dans les brassicaceae qui poussent en ce moment, vous pouvez aussi retrouver du rapistre rugueux (à retrouver par ici) et – ma découverte de l’année ! – est le myagre perfolié, une messicole en voie de disparition. Elles se reconnait à ses feuilles caulinaires (= feuilles sur la tiges) à oreillettes développées, entière et sans poils, une inflorescence formant un petit panicule terminale, et des fleurs jaunes. Si vous en trouvez, laissez la tranquille, elle est en danger dans nombreux départements français.
Enfin enfin, à ne pas confondre aussi, notre chou potager, qui s’identifie notamment par la taille de son inflorescence, beaucoup plus grande que ses compères moutarde et colza. Cultivé comme engrais vert ou comme fourrage, il s’est échappé des champs. Comme la plupart des brassicaceae, feuilles et fleurs sont comestibles.
Je terminerais cette petite balade d’avril en vous emmenant deux minutes dans ma prairie favorite, où le bal des orchis pourpre à ouvert, me régalant les yeux à chaque passage 🙂
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En espérant que cette balade botanique avril 2022 vous a plu, je vous souhaite une bonne journée !
Magnifique ! Merci beaucoup pour cette balade à la fois instructive et source d’émerveillement.
Merci pour cette balade et toutes vos idées. Pensées pour vous.
Bonjour Florence, c’est un régal à chaque fois de partir en balade avec vous, merci pour vos partages!
Jolie balade ,très complète, merci!
Encore une bien jolie balade botanique !
Concernant l’ail des ours, j’en ai vu pour la 1ère fois des tapis dans les sous-bois savoyards durant mes dernières vacances.
Très intéressant, merci pour la balade, j’ai fait des découvertes et aussi « révisé mes classiques ». Bonne semaine à vous.