Bonjour à toutes et tous,
Ce matin, je vous propose de mettre baskets ou chaussures de randonnées puis de partir pour notre balade botanique mensuelle. Qu’en dites vous ?
En cette mi-mai, les orchidées sauvages agrémentent les prairies préservées et les graminées envahissent les bords de route. Dans les champs, les champs de blé, avoine, seigle sont remplis de teintes douces, la luzerne est être à fleurir. Si on cherche bien, entre les épis, on peut trouver des plantes particulières : les messicoles. Nous allons partir à leur recherche.
Les messicoles sont les plantes qui poussent en même temps que les cultures agricoles. Très présentes « avant », es plantes en voie de disparition en raison de l’usage des pesticides et des retournements fréquents des champs. On ne les retrouve aujourd’hui que dans les champs bio ou raisonnés. Dans l’Occitanie, les agriculteurs se tournant de plus en plus vers ce type de culture, nous avons la chance d’en voir de plus en plus. Alors, partons ensemble pour une balade botanique messicoles.
Pour démarrer, nous rejoignons les chemins agricoles qui bordent les champs de céréales. Nous sommes vite accueilli par le symbole de la lutte anti-pesticides : le coquelicot. C’est le début de saison dans le Gers, il me tarde de voir les champs de blés remplis.
Si vous devriez prendre un indicateur de la « pollution des champs », sachez qu’il existe une plante plus sensible: le glaïeul des moissons. Si vous en croisez au bord d’un champ, vous devez être proche de champs bios. Autour de mon village, les populations ont bien augmenté, ce qui est bon signe.
Un peu plus loin, dans un champ de luzerne, nous pouvons également voir des « tâches rouges ». Ce ne sont pas des coquelicots mais est l’adonis goutte de sang, jolie plante rouge vif. Cette plante est une bisannuelle, ce qui fait que généralement on ne la voit qu’une année sur 2. Les plus observateurs lui remarqueront une similarité avec les renoncules.
Discrète, petite, et en fin de floraison, la pensée des champs avait également envahi les lieux. Version sauvage de nos pensées des jardins, elle présente des fleurs plus petites mais plus nombreuses.
Continuons la balade pour rejoindre un autre champ où nous pouvons observer des nigelles des champs. Vous avez peut être l’habitude des nigelles de Damas de vos jardins, voici la version sauvage « made in France ». Vous remarquerez qu’elle a moins d’attraits esthétiques avec moins de pétales. Mais elle intéresse beaucoup les butineurs.
Directement dans les champs, et très préférentiellement ceux de blés, il est parfois possible de trouver quelques (vrais) bleuets. Ces centaurées bleues « pètent » un peu dans les champs, donc impossible de les louper. A noter que vous trouvez généralement des bleuets et variantes centaurées dans les sachets de graine pour prairie fleurie dans les jardins.
Pour continuer notre balade botanique messicoles, nous allons partir vers un autre champ et nous intéresser particulièrement à ses abords Outre les graminées qui tentent de rentrer sur la zone cultivée, si vous regardez bien, vous pouvez découvrir une toute petite plante grimpante avec de toutes petites fleurs blanches : l‘ers lentilles. Même famille que nos lentilles (et visuellement proche des lentilles rouges), elle était cultivée avant pour l’alimentation animale.
Un peu plus loin, en beaucoup moins discret, on peut retrouver des touffes de plantes aux feuilles très fines dont les fleurs peuvent ressembler aux marguerites. Il s’agit de la camomille des chiens, une asteraceae messicole. Son nom viens de son odeur assez « piquante » et nauséabonde quand on la secoue. (Nombreuses fleurs ont d’ailleurs ce surnom « des chiens » quand l’odeur n’est pas agréable. ) Vous n’aurez aucun mal à en trouver proche de chez vous.
Et terminons par une grande plante que l’on trouve plus aisément en bord de champ que dedans, vu sa taille : le chardon-marie. Ce chardon se reconnaît assez facilement par ses grandes feuilles vertes et blanches, bordées de dents piquantes. Sa fleur rose peut évoquer l’artichaut. Il est réputé depuis l’antiquité pour des propriétés médicinales pour soulager des troubles hépatiques et biliaires. Il n’est pas rare de le retrouver aujourd’hui dans les produits de phytothérapie.
Nous voilà à la fin de notre balade botanique messicoles de mai 2022. J’espère qu’elle vous aura distrait et fait découvrir des choses. Si vous avez le temps, n’hésitez pas à partir à la chasse aux messicoles et voir si vous pouvez contribuer à l’observatoire des messicoles
Sur ce, je vous souhaite une bonne journée!
Merci beaucoup pour toutes ces balades éducatives et fort attrayantes.