Bonjour à toutes et tous,
Avec l’automne, je vous retrouve ce matin pour une nouvelle balade botanique à la découverte des curiosités botaniques de la saison. Chaussez vos baskets, nous partons dans les champs et prairies. : )
Nous l’avons tous vu : la végétation a sérieusement « morflé » cet été, laissant des prairies sèches, des feuilles mortes dans les arbres, un petit air de fin de saison précoce. La végétation dans le sud-ouest semble vide, même si un petit air de renouveau verdoyant apparait avec les pluies. Néanmoins, septembre est un excellent mois pour observer les différentes stratégies des plantes pour préparer la prochaine saison du printemps/été. Non qu’elles sont en train de réfléchir aux palettes de couleurs des pétales des fleurs, il s’agit de s’assurer une descendance qui naîtra/poussera en 2023 et préservera l’espèce.
Je vous propose donc pour cette balade botanique septembre 2022 que l’on parte découvrir comment les plantes préparent la suite. Je m’appuierais sur les articles de sauvage du Poitou : le voyage des plante et les fruits pour les termes un peu techniques. Venez 🙂
****
Partons donc dans une prairie séchée par l’été. En marchant, je me dois de faire une petite précision botanique. Chez les plantes, la structure qui contient et protège l’embryon végétal est (bien) la graines. Ces graines sont souvent formées en masse par les plantes afin d’être semées en masse et d’avoir une chance non nulle que de jeunes plants survivent. Si parfois les graines sont directement visibles sur les plantes (exemple : graines de coriandre), parfois elles sont contenues dans un fruit qui assure protection ou dissémination
Pour voir cette production en masse de graines, nous pouvons nous arrêter devant une fleur qui forme une capsule protectrice, dans laquelle se retrouvent ses graines. La capsule est au départ fermé, puis s’ouvre selon différents systèmes de fentes à la bonne saison. Vous voyez ici une capsule de stéhéline douteuse, mais vous pouvez trouver le même système chez la nigelle de damas, l’œillet d’Inde..
Dans les capsules originales, se trouvent les siliques des brassicaceae (choux,..) qui forment des capsules longues et fines et donc les parois se détachent à la bonne saison.

Pour certaines plantes, la graine est protégée par une enveloppe charnue : le fruit. A noter qu’un fruit rassemble d’un point de vue botanique deux types d’enveloppes protectrices :
– Les drupes : fruits à noyaux : où la graine est protégée par un noyau comme pour nos pêches abricots, prunes…
– Le baies : fruits sans noyaux : où les graines sont situées sans protection dans une enveloppe charnue : tels que le raisin, les tomates..

A noter que nos mûres sont un cas particulier de polydrupe : car c’est un agglomérat de multiples drupes.
Nos plantes forment des graines ou des fruits, il s’agit maintenant d’assurer qu’ils atteignent bien le sol pour germer, voire sont envoyés loin de la plante mère pour aller coloniser de nouveaux espaces. La aussi la nature a une multitude de stratégies qui lui permettent d’explorer ou non de grands espaces. Profitons de notre balade botanique septembre 2022 pour en découvrir quelques unes.
Première stratégie : s’en remettre simplement à la gravité. On parle alors de barochorie. C’est simplement attendre que les graines tombent à la verticale sur le sol, roulent si possible et aillent explorer quelques mètres aux alentours. C’est la stratégie classique de nos chênes et de leurs glands que l’on retrouve en masse au pied de chênes. A l’automne, si on écoute bien, on peut « entendre tomber les glands » et au printemps suivant, voir une multitude de bébés chênes se lancer dans la grande aventure de la vie…
Autre stratégie des graines : se faire disséminer par le vent. On parle alors de plante anémochore. A noter que ces plantes ont souvent des capacités d’exploration longue distance. Pour atteindre cet objectif, les plantes ont élaboré différentes techniques.
Il y a déjà la technique gracieuse des aigrettes que nous connaissont particulièrement sur nos chers pissenlits. Mais celle-ci se retrouve chez un nombre certains de plantes de la famille des Asteraceae (cirse, laitues, épervières…) ce qui assure une large dispersion des espèces. A noter que cette technique est particulièrement efficace car sur les friches abandonnées, nous retrouvons souvent ces asteraceae dès la première année, bien avant l’arrivée d’autres plantes. Dans notre prairie par exemple, salsifis des prés et cirse commune sont aux bal des aigrettes..
Nous avons aussi la technique des hélicoptères volants des samares des érables (champêtres, sycomore & al..). Ces samares seront portées par le vent sur plusieurs dizaines de mètres, ce qui assure une bonne capacité de colonisation des espaces libres par les érables.
Autre méthode de dissémination : s’accrocher au pelage des animaux ou aux vêtements des humains. On parle d‘epizoochorie. Ce sont des plantes dont les graines ont développé différents systèmes d’accroches : épines, crochets, colle.. pour s’installer clandestinement sur toute bestiole passant dans le coin. Voici par exemple les graines de (si je ne me trompe pas) sison amone , garnies de nombreux petits crochets. Ces graines qui adorent s’accrocher au bas de mes gilets et polaires ou dans les poils de mes « fauves ». J’en retire tout l’automne ! Vous pouvez trouver le même système du des luzernes ou de certaines graminées comme les « herbes aux écouvillons ».
Dernier système de dissémination l‘endozoochorie (du grec endo : à l’intérieur) qui consiste à voyager dans le système digestif des animaux avant d’être éjecté à bonne distance des pieds mères. C’est le cas certains et appétissants fruits, où l’enveloppe est dégustée par l’animal et la graine, résiste au système digestif des animaux, et fini en « cadeau » sur le sol. Les plantes les plus réputées dans ce systèmes sont le Merisier (formant des merises, adorées des oiseaux) ou le Sorbier des oiseaux.

Les graines de plantain majeur, situées au ras du sol, sont un autre exemple de ces graines digérées par les oiseaux et disséminées au 4 vents… A noter que l’option « shooter dans le plantain » par tout humain de passage est une autre option de dissémination epizoochore..

Dernière méthode de propagation dont il me faut parler l’anthropocorie ou transport par les humains, qui rassemble toutes les méthodes de déplacement des plantes réalisées par les humains. Cela peut être les collectes volontaires de plants ou de graines pour les ramener dans le jardin, le transport involontaire de graines sur les vêtements, comme le transport au gré (du vent) des trains qui passent pour notre sénéçon commun (en photo); plante que l’on voit beaucoup sur les voies chemin de fer en cette saison. Et oui, même avec les meilleures intentions, nous transformons notre environnement …
***
En espérant que cette balade botanique septembre 2022 vous a plu, intéressé, amusé, je vous souhaite une bonne journée 🙂
Bonjour Florence
Très belle ballade !
Enfin, la pluie bienfaitrice est de retour !
Pas fortement , mais on espère vraiment un automne pluvieux !
Juste un gros orage en juillet et c’était tout !
On va enfin pouvoir remiser les goutes à goutes jusqu’à l’année prochaine !
On croise les doigts !
Enjoy !!
Excellente continuation à toi !
Hello,
pareil, j’espère un automne assez pluvieux que les nappes phréatiques se régénèrent.. On en a besoin.. et surtout dans certaines régions.
Bonne journée