Bonjour à toutes et tous,
J’ai dû décaler ce billet en raison de la canicule de la semaine dernière, mais a présent que les températures étant plus raisonnables, nous pouvons y aller : balade botanique juillet 2022 pour tous 🙂 Et cette fois, nous ne partons pas le matin (ndlr : je passe mes matins à l’arrosage… ) , mais à la nuit tombée, dans les couleurs roses et chaudes du crépuscule. Nous ne seront pas seuls lors de la balade, mes chiens nous accompagnent. Venez 🙂
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Vous l’avez sans doute tous constaté : la Nature a souffert lors de la vague de chaleur de Juin, et lors de cette dernière vague de canicule. Combiné à la sécheresse, les conditions sont rudes pour les plantes sauvages. Les haies et bois sont des refuges protecteurs pour les plus fragiles. Dans les prairies et les friches, seules les plantes les plus aptes à supporter la chaleur et le sec résistent. Je vous propose donc ce soir de partir à la rencontre de ces plantes robustes à la canicule. Nous allons flâner dans une grande friche en cours de transformation en prairie et y rencontrer ses plus robustes habitant(e)s.
Un premier regard vers la grande friche. Après avoir été verdoyante au printemps, elle a pris depuis mi juin les couleurs sèches de l’été. Mais que ces teintes jaunes ne vous trompent pas, il y a énormément de vue dans ce coin, comme ces centaurées roses que vous voyez 😉
Débutons donc notre balade botanique juillet 2022 par une jolie touffe jaune que l’on rencontre dans les zones basses : l‘hippocrépide à toupets. Cette fabaceae (de la famille des pois) a fait sa première saison sur mai, puis le radoucissement des températures sur entre mi-juin et mi juillet l’a poussée à lancer sa « saison 2 ». Si vous avez fait attention, vous remarquerez néanmoins que la plante est plus petite, plus basse qu’en mai, signe d’un manque d’eau.
Sur le haut de la prairie, la terre est plus sèche et plus favorables aux plantes rustiques. C’est par exemple le terrain de jeu favori du chardon-Roland ou panicaut champêtre, une plante vivace. Que son allure de chardon ne vous induise pas en erreur, ce n’est pas une Asteraecea comme le chardon, mais une Apiaceae.. comme la carotte sauvage. Hauteur jusqu’à 60 cm, tige robuste, des épines sur ses feuilles, faites elle picote si vous la frôlez. Mais s’il en pousse à foison à côté de chez vous, n’hésitez pas à l’utiliser dans vos bouquets secs d’automne/hiver. C’est très joli.
Malgré la présence des chardons, un de mes chiens navigue dans les herbes sans mal. C’est si cool de pouvoir enfin sortir !
L’été est définitivement la saison des centaurées, une famille de plante qui regroupe par exemple le fameux « bleuet des montagnes ». Il existe énormément de variétés qui se distingue par leur taille, leurs feuilles, mais le signe le plus distingue est la forme de leur involucre = partie basse de la fleur qui entoure fleur (zone « marron »-ocre sur la photo)). Dans cette prairie par exemple, j’ai repéré au moins deux espèces : la centaurée jacée, que l’on reconnait par une involucre avec des écailles cillées. Une étude plus approfondie des feuilles me permettrait peut être d’identifier la sous espèces, mais je ne souhaite traîner.
A quelques pas de là, les centaurées scabieuses se distinguent par une involucre, bien rebondie, avec des écailles aux bords noirs. Elles sont plus précoces que les jacées, et si vous regardez le pied, vous verrez qu’elles possèdent de jolies feuilles vert-gris bien découpées sur la rosette basale.
A côté des centaurées, impossible de passer à côté de l‘origan sauvage. Si vous avez les sens en éveil, vous pouvez même le reconnaître à son odeur ! Poussant en touffes assez larges, présentant des tiges surmontées de têtes florales roses, il fait le bonheur des papillons comme des promeneurs. Les feuilles sont directement utilisables pour condimenter vos salades, ou à sécher pour l’hiver 😉
Finissons le tour de la prairie pour rejoindre la lisère du champ d’en face. Je voudrais vous montrer une messicole surveillée qui foisonne en ce moment : l’épiaire des champs. Petite, avec des fleurs blanches comme des sauges, elle s’invite à l’ombre des épis d’avoine. Je n’en avais pas vu dans ce champ l’année dernière, c’est très bon signe de biodiversité. Sans doute le champ a dû passer en bio cette année.
En parlant d’épis d’avoines, il y en a une que je choppe en train de fureter dans le champs. Mais reviens ici ! C’est une propriété privée
Retournons dans la friche dans la prairie pour croiser le chemin des grandes cardères. Vous ne pourrez passer à côté tellement elles fleurissent le bord des champs et atteignent jusqu’à 2m. Sèches, elles sont idéales pour composer des bouquets secs.
En parlant de chardons, nous croisons un peu plus loin un spot de cirse commune. Le petit nom de cirse vient du mot ‘cirsion’ désignait en latin une sorte de chardon censé lutter contre les varices (grec kirsos = varice) (source : wikipédia). Elles se distinguent des chardons en formant en fil de floraison des aigrettes (ou pappus) plumeuses, tandis que les chardons ont des poils simples. Pour les détenteurs d’un potager avec des artichauts, regardez vos fleurs artichauts 😉
A côté de belle taille aussi, flottant dans le vent, impossible de passer à côté de nos vaillantes carottes sauvages. La carotte sauvage est une des fleurs des champs les plus robustes au sec et à la chaleur. Sa résistance m’épatera toujours, comme sa promptitude à envahir les prairies. Mais que le nom de carotte ne vous trompe pas, la racine n’a pas d’intérêt culinaire en cette saison : bien que comestible, elle est très fibreuse. Par contre, les graines, quand elles sont vertes, sont réputées très gouteuses et intéressantes pour parfumer les pains et gâteaux. ( source ici)
Terminons cette balade botanique juillet 2022 par un détour au pays des graminées. Après avoir fleuri en mai-juin, elles ont séché et forment de jolis fonds ocres dans les prairies, dansant au fil du vent. Si vous n’avez pas encore de bouquet de graminées chez vous, cela peut être le moment d’en faire un.
Petite, assez basse, poussant en colonie, le brome des champs présente actuellement des épillets secs et écartés. Les colonies apportent une certaine touche de légèreté dans la prairie.
Si vous avez un jardin, peut être rencontrez vous (comme moi) l’éternel problème du chiendent rampant, une graminée difficile à déloger. Robuste au chaud, au sec, à tout, ayant tendance à faire masse racines qui s’étendent vite dans le sous-sol, c’est la plaie des jardins. Aviez vous déjà vu ses épis ? En voici : Hauts jusqu’à 1m, avec des épillets plaqués le long de la tige, il pourrait ressembler à de l’ivraie. Son côté « rampant » fait qu’on l’identifie vite.
Et je terminerais sur une petite beauté des soirées / petits matins au soleil rasant. Avec ses plumeaux compacts et rosés, brillant sous le soleil, voici la houlque molle (note : léger doute sur l’identification). Plus petite que la houlque laineuse du printemps, plus tardive, elle égaye dorénavant les prairies
Nous venons presque de passer une heure dans ce champs. La nuit est sur le point de tomber, nous devons rentrer. Je vous propose un dernier regard vers le soleil couchant avant le retour. 🙂
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En espérant que cette balade botanique juillet 2022 vous aura distrait ou permis de vous évader, je vous souhaite une bonne journée !
Mais oui…..! Facile à identifier, faire une petite récolte de feuilles d’origan à sécher ! Mercii bcp pour ce petit tour dans une belle lumière très photogénique !
J’ai mis un nom sur l’épiaire des champs déjà rencontrée.
Bonne suite dans votre été. Merci.
Bonjour
Au plaisir 🙂 Oui l’origan est très facile à reconnaître, autant ne pas s’en priver.
bonne journée
Belle balade intéressante !
Et le chien ne se ramasse pas des epillets dangereux partout et des sales bestioles comme des tiques ou autres ??
Bonjour,
Pas en cette saison. Les tiques c’est plutôt au printemps mais ils les perdent très vite car ils sont traités tous les ans contre les tiques.
Pour les épillets, en fait, je n’ai jamais rencontré le problème, même s’ils se baladent quasi tous les jours dans les herbes.
Bonne journée
Quelle chance de pouvoir arroser, ici c’est interdit. pour nous tant pis mais pour les agriculteurs le problème est autre. Je garde précieusement l’eau des légumes, de la douche, … Pour les plantes en pots, nous ferons l’inventaire des pertes à l’automne et remplaceront par des plantes plus résistantes à ces températures.
Bonsoir,
On peut arroser uniquement car on a installé 3 récupérateurs d’eau de 1000L tout autour de la maison, (+ la récup douche, lavage des fruits légumes, etc), sans cela on serait tout aussi mal que vous… Et comme le « jardin » est grand et certains arbres à 500 m, cela prends vite beaucoup de temps d’amener les arrosoirs 😉
La pluie des deux derniers jours a clairement fait du bien. J’espère qu’il y en a eu aussi chez vous..
Merci beaucoup pour cette jolie et instructive promenade. Il y a une plante qui me rappelle des souvenirs d’enfance : la houlque. Vous demandiez à un pauvre innocent si il voulait faire un panier et lui mettiez 2 brins de cette herbe dans la bouche en lui disant de serrer bien fort pour commencer le panier. Et… Vous tiriez sur les 2 brins très fort .Il se retrouvait avec toutes les graines dans la bouche. .Vous connaissez ???
Bonsoir,
Ah non, je ne connaissais pas ce truc. Merci de me l’avoir appris 😉
coucou rien de tel pour se vider la tête que cet endroit surtout avec son chien, c’est génial, bisous