Bonjour à toutes et tous,
Je vous retrouve ce matin pour démarrer la saison 4 des des « balades botaniques, à la découverte des plantes de chez nous ». Cela me donne le tournis de me dire que cette série de billets démarrée « pour nous occuper » pendant la période du confinement n°1 a atteint une telle longévité. Et à vrai dire, cela me fait super-plaisir de voir que je ne suis pas la seule à partager cette (presque-)passion 🙂
En cette fin février, jusqu’à ce week-end j’avais un doute en la possibilité de faire un billet. La végétation est un peu moins en avance que l’année dernière et ce n’est vraiment que depuis la vague de douceur d’il y a une semaine que la nature montre ses premiers signes de redémarrage. Oh, c’est discret, arbres et haies sont encore bien gris et le seront jusqu’en Avril. Mais si vous regardez les champs, les potagers ou les bords de route, cela a verdit et de discrètes envahisseuses ont commencé à fleurir sur les zones laissées en friche. Nous allons partir à la découverte de ces petites et discrètes fleurs.
Commençons la balade sur la route, en nous arrêtant au pied de haies encore grises. Ici, on peut découvrir les jolies feuilles sagittées (= feuilles en forme de flèches) et tachetées des Arum d’italie. Cette version sauvage de l’arum forme ses feuilles, puis laisse place courant avril à des fleurs d’arum verdâtres. Il paraît que la fleur a une odeur ultra désagréable de charogne.
Fait marquant dans la reprise de la nature dans les haies : c’est l’époque où le gaillet gratteron sort de terre et grimpe à toute allure. Cette plante sur tige rampante/grimpante, avec des feuilles en verticilles (= en étage, avec les feuilles sur tout l’étage) est particulièrement amusante car si vous regardez de près, vous verrez qu’elle comporte plein de petits « crochets » qui lui permettent de s’accrocher partout.
Suivons le bord de route pour rencontrer une des incontournables dans les comestibles de la saison. La première, un peu difficile à repérer par sa petite taille est la cardamine hirsute. Ses petites feuilles basales (=ie à la base de la plante) très découpées ont un goût piquant /poivré qui est un sacré condiment pour les salades. N’hésitez pas à essayer.
A côté, souvent dans les coins très exposés, vous pouvez trouver les tiges fleuries des euphorbes réveil matin ou Euphorbias Helioscopi en latin. Petite anecdote, cette euphorbe a le nom de Helioscopia « qui regarde le soleil » en grec, car elle déploie son ombelle face au soleil le matin et la referme la nuit (source). Voici notre petit tournesol d’hiver.
En ce moment, dans nos jardins ou parcs peut être sommes nous tous focalisés sur les sorties des bulbes de printemps et des grosses fleurs de jacinthe, jonquilles. Nous passons souvent à coté du délicieux ballet fleuri des véroniques de perse (en bleu), souvent mélangées avec leur copain le lamier pourpre. Discrets tous deux, ils sont pourtant le restaurant des butineurs qui se réveillent en fin d’hiver. Si vous en avez dans votre jardin, laissez les bien en place pour régaler les abeilles.
Nous allons terminer cette balade botanique février 2023 dans mon potager, où la fin d’hiver révèle de discrètes envahisseuses entre les plants de fèves semés à l’automne. Vous avez vu au dessus notre commune véronique de perse, je voudrais vous montrer la toute discrète véronique à feuilles de lierre. Elle se reconnaît par la présence de plein de petits poils, des feuilles à trois lobes, et de toutes petites fleurs bleu-violet pâles.
A côté, non fleurie, vous pouvez trouver de la doucette du potager ou mâche sauvage, tout à fait comestible comme la mâche cultivée. SI vous laissez un pied, vous verrez qu’il prendra beaucoup de hauteur du mars-Avril et dévoilera des têtes de fleur bleues (photos sur l’herbier).
En cette saison, votre potager peut aussi receler d’une autre comestible. Peut être avez vous déjà remarqué les tiges exubérantes de stellaire commune. La plante entière jeune se consomme et peut même se lactofermenter !
Pour terminer la balade, nous retournons près d’u parking et d’un bosquet où les premières précoces sont aussi dans les starting blocks de la fin d’hiver. La plus enthousiaste d’entre elle est la discrète pulmonaire des bois, dont les tiges commencent à porter de jolies fleurs bleues. La pulmonaire se reconnaît avant les fleurs par des feuilles duveteuses et tachetées de blanc.
Et voilà, c’est ici que se termine notre balade botanique février 2023. J’espère que vous avez apprécié cette balade et apprécierez de retrouver ces billets et de repartir tout au long de l’année à la découverte des plantes. Bon week-end ! .