Bonjour à toutes et tous,
Alors que le mois d’août démarre, j’aimerais vous emmener dans une amusante balade botanique. Cela fait plusieurs mois que je la « mijote » et c’est avec un certain plaisir que je vous la propose. ; )
Alors que nous sommes en août, mois de vacances et des séances de parade à la plage, il y a une chose qui est souvent honnie dans ces lieux : le poil. Il ne trouve grâce qu’a peu d’yeux et subi un jugement des plus défavorables. A contrario, dans le monde des plantes, en particulier en été, le poil est presque omniprésent. Nombres sont les plantes qui en sont couvertes et qui l’arborent joyeusement sous forme d’un liseré argenté brillant au soleil ou sous une apparence plus discrète
Je vous propose une balade botanique août dans ce monde des poils où plus exactement des trichomes. Si l’idée vous tente, venez. 🙂
Avant toute chose, nommons bien les choses en parlant de trichomes, « poils ou excroissances de l’épiderme des parties aériennes d’une plante » (source : wikipédia). Ces trichomes ont une variété de formes et de textures, avec une variété de termes fleuris pour les décrire. On parle ainsi de plante glabre, sans pilosité, une plante hirsute grossièrement poilue, une plante pubescente avec diverses formats de poils, hispide avec des poils hérissés,… Il existe deux types de poils, les poils simples et les poils glandulaires,c ‘est à dire stockant des substances à leur base. ls remplissent différentes fonctions que nous allons voir dans cette balade botanique.
Commençons donc sur un bord de route, particulièrement en bord de fossé. Ici, avec la fraicheur de juillet, l’ortie a largement envahi les bords. L’ortie sauvage est une plante recouverte de poils, ce qu’on aperçoit vite avec le liseré gris-argenté de la plante au soleil. Ces poils ont des propriétés défensives et urticant. L’objectif est de décourager tout animal petit (insecte), grand ou très grand (ruminant) de déguster la plante. Quiconque a touché la plante a fait expérience de ses poils…
Partons voir un autre type de poil défensif avec la picride fausse vipérine (grande plante des friches), aux feuilles et tiges rêches. Un zoom sur les parties aériennes et en particulier montre une grande densité de poils dressés. Ces poils crochus ont un objectif défensif:
- contre les petits insectes comme les pucerons qui s’empêtre dans ces poils
- contre les grosses bêtes qui trouvent la plante trop rêche pour être mangée
Le nom de vipérine de la plante du dessus est issue de la « vraie » vipérine qui est connue pour opter cette stratégie poilue pour se défendre des herbivores en été.
Changeons de type de poils pour retrouver une plante dite hérissée car couverte de longs poils : l‘épilobe hérissée. Vous la trouvez préférentiellement en été au bord des fossés. Vous serez vite surpris par son aura argentée qui n’est autre que… l’apparence de ses poils. Cette plante comporte à la fois des poils simples et des poils glanduleux. Ces derniers élaborent à leur base diverses substances chimiques dont des flavonoïdes pour se défendre des insectes herbivores. [2]
La stratégie de défense par les poils c’est également diversifiée et endurcie à l’extrême. Chez la laitue vireuse, (grande plante de 2M à petites fleurs jaunes, que l’on peut trouver dans les friches ou bords de route) certains poils des bords des feuilles ou de la nervure centrale sont devenus des pics durs capables de griffer les herbivores et les randonneurs un peu trop curieux.
Nous avons vu les poils défensifs, voyons maintenant la famille des poils odorants. Comme expliqué en introduction, nous avons deux types de poils : les simples et les glanduleux hébergeant une capsule de stockage de substance. Dans nombre de plantes, c’est dans cette capsule que sont stockées les essences aromatiques. Comme par exemple pour la menthe (à feuille ronde) que l’on voit fleurir au bord des fossés. Les poils glanduleux hébergent les capsules d’huile essentielle.
C’est aussi valable pour la mélisse sauvage ou de jardin avec ses poils sur les feuilles et la tige. Et vous pouvez étendre à diverses aromatiques méditerranéennes comme le thym, la sarriette, etc.
Même cette stratégie se retrouve dans nos potager. Avez vous remarqué que si vous touchez vos pieds de tomates, pour les attacher ou retirer les gourmands, vous vous retrouvez vite avec les mains (très) odorantes ? C’est lié à la libération de l’huile essentielle de la plante contenue dans la glande des poils glanduleux.
Je vous propose de terminer la balade en rencontrant quelques amusantes variations de poils. Nous avons vu les poils sur les tiges, les feuilles, les bractée, parfois il y en a aussi sur les fruits ! Le plus connu représentant est notre pêche de verger. L’intérêt de ces poils est de limiter l’évaporation de l’eau du fruit, et empêcher l’adhésion de l’eau de pluie qui peut conduire à la formation de moisissure.
Et terminons l’exploration botanique avec une variété toute particulière de poils situé sur les bractées (écailles entourant les fleurs) des centaurées, appelés cils. Ces cils sont un signe distinctif des espèces dans cette large famille de plantes et peuvent être longs, courts, fins, colorés, noirs, hérissés,…
Nous voilà au bout de notre balade botanique août à la découverte des poils. En espérant que celle-ci vous a amusée, intéressée, appris des éléments, je vous souhaite un bon week-end !
Sources de l’article:
Bonjour, je me régale avec cette balade poilue. Merci de passer du temps pour nous réjouir et nous informer.
Bonne semaine
Ballade intéressante en effet.
A noter également que parfois ce sont les poils qui permettent de différencier une plante proche d’une autre comme la carotte sauvage et la cigue.
Merci de votre partage.
merci pour cette balade botanique. Dès demain ùatin, lors de ma balade dans les champs j’ouvrirai l’oeilpour découvrir ces poilues!
Merci aussi pour tes articles sérieusement commentés. J’ai repéré la R7 des tomates confites! Comme je suis en plein dans la préparation des bocaux de coulis de tomates ,je vais garder quelques tomates pour réaliser ta R7
J’ai aussi fait la tarte aux courgettes ecxellente!
Bizzzzz