Bonjour à toutes et tous,
Avec ce billet, s’ouvre pour ma plus grande joie la saison 6 des « balades botaniques ». Malgré le travail qu’ils impliquent, ces billets représentent un moment de kif, où j’apprécie de partager avec vous tous ces petits détails qui montrent la diversité de la Nature. On en apprends des choses quand on observe et tente de comprendre ! : ) D’ailleurs, pour les curieuses ou curieux, vous pouvez retrouver l’index complet des saisons et des épisodes en suivant ce lien.
L’hiver est clairement la période de dormance de la Nature, avec ses prairies grises ou jaunies, ses arbustes et arbres dégarnis, le froid et la pluie. Mais en coulisses, ce n’est pas si calme que cela. En effet, la belle saison du printemps/été se prépare, avec une évolution lente mais visible des bourgeons des arbres et arbustes. Mais aviez-vous remarqué que ces petites pièces présentent une diversité aussi grande que leurs plantes mères ?
Dans ce cœur d’hiver, je vous propose donc une amusante balade botanique de janvier à la découverte des bourgeons des arbres et arbustes. Couvrez vous bien, mettez des chaussures adaptées et venez avec moi. Nous partons à l’occasion d’une des rares trouées de soleil de (fin) Janvier…
Quelques notions pour débuter
Un petit peu de vocabulaire et nécéssaire avant de démarrer notre balade botanique : Les bourgeons correspondent à de petites excroissances des plantes. Ils sont composés de très jeunes pièces foliaires, qui peuvent évoluer pour former un rameau à feuilles ou une fleur. Ces bougerons assurent la croissance et la ramification des plantes.
Il existe plusieurs ‘types’ de bougeons chez les plantes :
- le bourgeon apical (ou terminal), situé au sommet de la branche ou de l’arbre,
- les bourgeons axillaires, situés en dessous,
- les bougerons adventifs, situé autour du bourgeon principal.
Un exemple ci dessous avec un cerisier, avec le bourgeon apical au sommet, les axillaires en dessous.
C’est le bourgeon apical qui guide le développement (vertical) du rameau ou de l’arbre. Ce bourgeons apical libère une hormone végétale (l’auxine) qui a tendance à inhiber la croissance des bourgeons axillaires (du dessous) pour limiter la croissance horizontale de la plante. On appelle ce phénomène la dominance apicale. Selon la « force » de ce bourgeon apical, les plantes ont donc des ports plutôt verticaux (exemple des sapins, des frênes) ou plus évasés (chênes, aulnes,..).
Diversité des bourgeons : les formes
Si l’on connait les diversités de feuilles et fleurs des les arbres et arbustes, la diversité des bourgeons n’est pas repérée. Et pourtant, le promeneur peut largement s’amuser à découvrir une diversité de formes, de couleurs de positions. Partons donc l’observer dans quelques arbres et arbustes de chez nous.
Parlons (dis)position d’abord, pour regarder la disposition opposés des bourgeons d’un érable sycomore. Par « étage » vous pouvez voir deux bourgeons opposés, et entre chaque étage leur position pivote de 90°
Autre position chez l’orme avec une disposition alterne des bourgeons
Autre disposition chez le chêne pubescent avec des bougerons groupés en tête. Nous pouvons d’ailleurs bien voir la structure écaillée et velue de ces bourgeons.
Diversité des bourgeons : les couleurs
Parlons de couleurs des bourgeons. Nous avons vu juste au dessus des bourgeons de chênes marrons, tout ce qu’il y a de plus commun. En regardant bien, nous pouvons trouver d’autres couleurs. Arrêtons nous déjà auprès des églantiers où nous pouvons voir des écailles rouges protéger les futures feuilles et fleurs…
Un peu plus loin, en bord de rû, nous pouvons voir que pour le saule pleureur, les écailles des bougerons (alternes) se colorent de jaune. A noter que d’autres variétés de saules, comme le saule marsault arborent eux des écailles rouges..
Diversité des bourgeons : Écailles et poils
La variabilité réside aussi dans la structure des bourgeons. Nous avons vu juste au dessus un bougerons de saule avec une unique écaille jaune. Pour l’amandier (ci-dessous), nous pouvons voir un bourgeons entouré de multiples écailles velues à l’intérieur et l’extérieur.
Autre variabilité : les poils avec ce bougerons de pommier où l’on peut voir un duvet blanc sur les écailles, un duvet brun sur la base du bourgeon. A noter que ces les pommiers (et plusieurs fruitiers) les bourgeons coniques qui n’ont pas encore décidé de former fleurs ou feuilles sont appelés « dards ».
Passé et futur…
Je voudrais aussi vous montrer un élément intéréssant à observer avec nos bourgeons et rameaux en hiver. Si vous regardez les nœuds du rameau si dessous et la position des flèches, sans doute pouvez vous observer des petits cercles blancs sur le rameau. Ces cercles sont en fait des cicatrices laissées par les écailles des bourgeons terminaux des années précédentes.
Et Terminons notre balade avec un (trop précoce) signe de la fin d’hiver : le débourrement du forthysia où les écailles laissent apparaître les futurs pétales couleur d’or.
En espérant que cette balade botanique de janvier (faite sur un rare moment de soleil) dans les bourgeons vous a plu, je vous souhaite une belle journée !
Sources de l’article
Merci j’ai appris plein de choses. C’est passionnant.
Merci beaucoup, très instructif !!
Merci pour la balade !
Bonsoir, super cette leçon de botanique, on voit les choses autrement, j’aime beaucoup
Merci pour cette belle leçon
Bonne semaine
Merci.. Très intéressant .. il faut profiter de regarder les bourgeons tous les jours si possible c’est tellement beau et cela change tellement vite !!
Merci pour cette balade! Bizarre j’ai pas eu froid!!
Source de Vie, Merci de cette magnifique leçon de botanique et de votre passion à nous transmettre la beauté et l’Oxygène qui nous accompagnent !