Bonjour à toutes et tous,
Avec l’automne bien avancé (et l’arrivée de la St Catherine), j’avais envie de papoter avec vous autour d’un sujet « jardin » : celui des arbres fruitiers. En ayant planté près d’une centaine depuis quelques années dans mon jardin, je profite chaque jour(semaine) de leurs avantages et j’ai acquis quelques compétences pratiques. J’avais donc envie de partage avec vous une sorte de retour d’expérience, pour vous inviter à en planter et montrer que leur entretien n’est pas si compliqué.
# Quels sont les avantages ?
Installer un ou des fruitiers dans son jardin présente différents avantages
- La récolte de fruits : c’est l’avantage que nous imaginons en premier : de généreuses récoltes à portée de main.
- Les fleurs au printemps : Les fruitiers sont particulièrement décoratifs au printemps par leur généreuse floraison.
- Les couleurs d’automne : certains fruitiers prennent de magnifiques couleurs d’automne comme les plaqueminiers rouges, abricotiers cuivrés, nashis jaunes..
- L’ombrage sur le jardin : Comme tous les arbres, ils apportent un ombrage qui peut profiter aux plantes basses
- Un refuge à biodiversité : les fruitiers sont idéaux pour attirer les pollinisateurs au printemps, offrir un perchoir et nourrir les oiseaux en hiver. Chaque année, je m’étonne du bal des pollinisateurs dans les arbres, et ce dès les premières floraisons en fin d’hiver..



# Choisir le bon arbre fruitier
Avoir un ou des arbres fruits en forme dans le jardin demande quelques critères de sélection:
- Choisir en fonction du climat et de l’ exposition : on ne plante pas n’importe quel arbre n’importe ou :
- Les pommiers et pruniers tolèrent bien le froid et les gelées comme le sec et s’adaptent partout
- Les poiriers ont plutôt besoin d’eau
- Les abricotiers et amandiers sont à privilégier au sud de la France
- Choisir un arbre greffé avec un bon porte greffe: Le porte-greffe détermine la taille adulte de l’arbre et son adaptation au sol. Il permet de doter l’arbre de qualités qu’il n’aurait pas initialement comme la tolérance aux maladies, au sol argileux. Choisissez toujours un arbre greffé.
- Attention à la pollinisation : Vérifiez si la variété est auto-fertile ou nécessite un partenaire pour pollinisation croisée. C’est souvent le cas pour les amandiers qui ont besoin de copains à proximité. Les pommiers ou pruniers sont indépendants
- Le choix local : Pour des arbres fruitiers résistants et adaptés au climat, essayez de vous approvisionner en local, auprès d’artisans qui pratiquent le greffage . De mon côté, j’ai repéré et achète chez un producteurs « à l’ancienne » et ai été très agréablement surprise par la robustesse des arbres.
- Le prendre petit : On a souvent envie de choisir un arbre déjà grand pour qu’il donne rapidement. Ce n’est pas toujours la meilleure option. Un arbre jeune aura suffisamment de temps pour s’enraciner avant de donner ces fruits, améliorant sa robustesse. Vous avez plusieurs options :
- scions : jeunes pousses d’un an, non formées
- quenouilles : arbres de 2-3 ans, avec des branches à partir de 60 cm du sol
- demi-tiges ou tiges : arbres de 3 à 5 greffés, avec une hauteur d’1m50 voire 2m

- Les arbres fruitiers faciles : D’expérience vous pouvez y aller les yeux fermés sur pommiers, pruniers, abricotier et pêcher. Les autres sont parfois plus capricieux en terme de sol et d’exposition.
# Bien le planter
Quelques astuces :
- On plante à l’automne : Même si on peut trouver des arbres fruitiers toute l’année dans les jardineries, il est préférables de les planter à la fin de l’automne quand l’arbre est en dormance et que le sol est frais.
- Ne pas avoir peur des racines nues : Souvent la plantation en racine nue fait peur, mais je vous garantie que la reprise de l’arbre est meilleure. En effet, en pot, l’arbre peut mettre beaucoup plus de temps à étendre ses racines qu’en racine nue, et donc être moins robuste. Le seul inconvénient est que vous achetez et plantez dans la foulée.
- Préparer la plantation : creusez un trou large et profond, environ deux fois plus large que les racines. Repérez surtout un endroit ou l’eau ne stagne pas, celle ci pouvant induire une pourriture des racines. Si vous plantez en racines nues, n’hésitez pas à creuser le trou une semaine avant pour gagner du temps
- Mise en place : Installez l’arbre et complétez avec un mélange moitié terre du jardin, moitié terreau ou compost. Laissez bien le porte greffe en dehors du sol. Tassez et et arrosez généreusement la première fois.
- Le protéger : si votre terrain n’est pas grillagé et que vous habitez à la campagne, placez une protection autour du tronc pour éviter que les chevreuils s’y frottent 😉
# L’entretien
Un arbre est peu demandeur en soin par rapport à un massif de fleurs et d’arbustes, mais il y a quelques petits points de vigilance;
- Arrosage : Il est préférable d’arroser en été la première année pour favoriser l’enracinement. Ensuite, adaptez selon la pluviométrie et la vigueur de l’arbre. En période sèche, apportez un arrosoir copieux tous les 1 à 2 semaines jours pour les arbres encore jeunes. Mes plus anciens (5ans) sont quasi autonomes malgré des étés à 35+°C ;).
- Paillage : Paillez le pied avec des copeaux de bois pour garder l’humidité, limiter les mauvaises herbes et enrichir le sol en se décomposant. Vous pouvez éventuellement recouvrir d’un paillage (de paille) en été. Renouvellez le paillage tous les 2-3 ans.
- Vérifier la greffe : Si votre porte greffe est vigoureux, il aura tendance à faire des repousses branches depuis le porte greffe. Passez régulièrement au printemps et à l’automne retirer ces pousses.
- Taille : La taille d’entretien est indispensable chaque autonome, pour retirer le bois mort favoriser la circulation d’air et réguler la production. Les premières années, surtout si vous partez de scion , il faut aussi canaliser la pousse pour privilégier quelques branches porteuses .
- Surveiller les ravageurs et maladies :Surveillez régulièrement l’apparition de maladies (taches, mildiou, moniliose) et d’insectes (pucerons, carpocapses). Pour aider, le mieux est de très loin transformer votre jardin en zone de biodiversité avec des fleurs, arbustes, potager. 😉
- Et si mon arbre ne pousse pas ? : c’est souvent qu’il n’est pas installé dans un endroit à son aise (sol gorgé d’eau ou trop sec, trop argileux ou trop sableux). Si au bout de deux ans il n’a pas évolué, envisagez de le déplacer à la fin de l’automne.
# Et Comment créer un joli verger ?
Si vous avez de la placer, vous pouvez tout à fait créer un verger convivial et durable. Quelques astuces
- Diversité des espèces : Mélangez pommiers, cerisiers, pruniers, pêchers, nashis (etc) pour varier les saveurs et prolonger la saison des récoltes.
- Profitez des différentes hauteurs des arbres : Les pommiers, pêchers, abricotiers, sont des arbres plutôt bas, donc à mettre « devant » en regard du soleil. Les nashis, cerisiers sont des arbres plus volumineux, à planter au fond.
- Utilisez l’intervalle entre les fruitiers : Vous pouvez y planter au choix des arbustes à fleurs bas, des petits fruits d’ombres comme les framboises, cassis, groseilles.

Planter un arbre fruitier demande un peu d’attention les premières années, mais les gestes simples et réguliers paient durablement. Et le bonheur est ensuite au bout de l’arbre 😉
En espérant que ce billet vous sera utile, je vous souhaite une bonne journée !



