Bonjour à toutes et tous,
Je vous propose de partir en balade aujourd’hui, à la découverte de deux curiosités du Gers. En fait, juste avant que les « mesures de freinage renforcées » (du covid19) ne se mettent en place, nous avons profité d’une journée de week-end (presque) ensoleillée pour faire une sortie en famille. J’avais repéré les Yané et Kazé des « land art » c’est à dire des œuvres artistiques d’extérieur, utilisant des matériaux naturels comme idée. N’étant pas très loin, ils devaient nous permettre de nous évader sans faire trop de voiture. Je vous invite avec nou, à leur découverte.
Sur les hauteurs de Villefranche : Yané
Pour notre balade Yané et Kazé , prenons déjà la direction de Villefranche(d’Astarac), à quelques kilomètres au du Gers. Nous prenons les petites routes et traversons d’abord de petits villages ensoleillés comme celui de Tournan (cf. photo au desssus). Après des collines, nous nous retrouvons dans la vallée de Simorre et de Villefranche d’Astarac. Villefranche est une jolie ville ancienne, aménagée autour d’une grande place d’Église. Cette place est bordée de vieilles maisons ou de fermes à colombages., lui apportant le charme de l’ancien. On imagine cette place pleine de vie, lors de jours meilleurs.
De l’autre de la vallée, face à Villefranche, se trouve le Yané ou « toit » en japonais, une œuvre de l’artiste japonais Teruhisa Suzuki. Pour la rejoindre, redescendons dans la petite vallée, et grimpons sur la petite route faisant face à la ville. Au fur et à mesure de la marche, les anciennes maisons se dégagent des arbres.
Après quelques minutes de marche, nous arrivons face au Yané
Et quand nous arrivons sur le promontoire, la vue sur Villefranche est stupéfiante, dans le prolongement de ce toit de bois.
On en fait le tour, étonnés par la forme de soucoupe, avant de retrouver l’attraction du Yané : l’oeil qui permet de voir Villefranche dans un médaillon. (C’est la photo « instagrammable » du coin 😉 )
Juste à côté, je découvre les points de passage des chemins de randonnée du coin. Les « chemins du Yané et Kazé» sont connus dans la régions comme étant « the place to be » pour les orchidées sauvages. En ce tout début de printemps, point d’orchis, c’est le temps des merisiers..
Après quelques minutes sur les lieux, et une exploration des fleurs printanières (non ce n’est pas la saison),nous retournons vers Villefranche et prenons la voiture. Notre prochain point d’arrêt est le maquis de Meillhand.
Sur les traces de la mémoire : Le maquis de Meilhan
Nous reprenons la voiture et réalisons un détour sur un haut lieu du coin : le maquis de Meilhan. Notre petite histoire de balade se mêle à la Grande, car nous rejoignons ici un des plus haut lieux de la Résistance dans le Gers. Il fut créé par le docteur Raynaud, qui refusa de laisser faire le nazisme et fuya dans les forêts du Gers. Il rallia nombre fermiers à sa volontiers, faisant grossir le maquis jusqu’à 76 personnes. Le 7 juillet 1944, le maquis est trahi et assailli par 1200 soldats de l’armée nazis. Il s’en suit un massacre.
J’étais déjà venue à Meilhan il y a un an et demi à l’occasion d’un week-end où je ne pouvais rentrer en Drôme, et je me souviens encore de l’émotion qui m’a prise en grimpant vers ce mémorial. De loin, cela semble être un bâtiment un peu grandiloquent, notamment avec cette grande fresque commémorative..
Mais quand on dépasse la grande fresque de mémoire, que on dépasse les ruines du maquis puis que les 70 tombes apparaissent d’un coup, l’émotion nous étreint. Il y a quelques secondes d’arrêt de toutes mes pensées, jusqu’à ce que sorte un « Pourquoi ces atrocités ? », « Pourquoi sommes nous, capable de tel massacre ? ». Ce n’est ni la pitié, ni la colère qui m’étreint, mais l’incompréhension et humilité. Nous pouvons tellement être capable du pire…
La lumière printanière semble pourtant donner une réponse : pour la liberté, pour la vie. Ces gens se sont battus, ensembles, pour que nous soyons encore là, à faire perdurer la vie. Ces pensées résonnent étrangement en cette période de covid-19.
Ma famille interrompt mes pensées. Je voulais leur montrer ce lieu. Nous faisons donc le tour et nous arrêtons devant la tour de mémoire pour la montrer aux plus si petits gourmands. Eux qui sont facilement turbulents, gardent un silence respectueux. Sont-t-ils eux aussi sensibles ? Cette fois encore, j’ai l’impression que maquis garde une âme, une âme bienveillante envers le visiteur, pour transmettre la leçon de l’Histoire, leçon que nous oublions trop vite
Après une redescente dans le silence, la turbulence des petits gourmands reprends « On va ou ? ». Nous remontons dans la voiture pour parcourir quelques kilomètres vers le Nord, en direction de Saint Elix d’Astarac
Dans les forêts de Saint Elix d’Astarac : Kazé
Nous quittons les vallons boisés pour rejoindre les plaines, jusqu’à nous diriger dans la forêt de Saint Elix d’Astarac. Située au bord de la rivière gimone elle héberge le deuxième Land Art du Gers : « Kazé ». Nous sommes accueilli sur un petit parking bordé par une prairie couverte de fleurs. Contraste de vie surprenant après le maquis de Meilhan… Marque-t-il la grande force de la vie ?
Nous nous enfonçons dans les bois :
Après quelques pas sur les chemins de la forêt, le « Kazé » apparait devant nos yeux. C’est un immense tourbillon de bois qui semble enfermé dans les arbres. Cette impression n’est pas un hasard : Kazé signifie vent en japonais, elle représente la vengeance de la forêt de Saint Elix suite à la tempête de Klaus de 2009 qui ravagea 160 arbres. Le vent est ici sous contrôle, la nature a repris ses droits.
En m’écartant pour le prendre en photo de vol, je reste songeuse : ce tourbillon, aurait-il un sens avec le tourbillon épidémique que nous cherchons à contrôler ? Montre t-il la résilience en chacun de nous. Un promeneur de passage me permet de vous donner mesure de l’ampleur de cette œuvre.
Nous terminons la balade par des petits chemins de forêt, avant de retrouver la prairie aux cardamines. Je me hasarde sur quelques macro-photos, émerveillée une fois encore par le spectacle du printemps..
C’est sur ces notes d’espoir que nous terminons la sortie. Partir sur les routes de printemps, avec l’espoir de jours meilleurs
En espérant que cette balade Yané et Kazé vous a plu -et en vous invitant à passer les voir si un jour vous traversez le Gers – je vous souhaite une bonne journée !
Pour en savoir plus :
