Bonjour à toutes et tous,
Aujourd’hui, je vous propose de prendre un bon bol d’air et de randonnée au sein des Pyrénées, dans le Massif du Néouvielle. Si l’altitude ne vous effraye pas et que vous adorez les paysages de montagne à l’automne, venez. Nous montons à 2000m d’altitude sur les rives des lacs d’Orédon, des Laquettes, d’Aubert et Aumar. 🙂
En raison de ses problèmes de santé, mon mari a dû refaire une cure thermale sur Octobre à Cauterets. Autant l’année dernière nous avons pu nous organiser pour que je puisse partiellement l’accompagner (merci aux grands parents !), autant cette année tout est très mal tombé. De grosses obligations professionnelles de mon côté, des vacances scolaires tombant trop tard, des proches non disponibles… cela s’est fini avec 3 semaines seul de son côté et (trop de) des congés posés « de force » du mien. Néanmoins, juste avant cette période compliquée, nous avons pu nous se prendre 2 jours « rien que tous les deux » dans les Pyrénées (les plus-si petits gourmands étaient en week-end « camping » chez des copains).
On a choisi le massif du Néouvielle, pas très loin de chez nous. Ce massif est réputé pour être une réserve naturelle et pour héberger un grand nombre de lacs de montagne. Là bas, on s’est décidé à réaliser la tournée des lacs : Orédon (le plus bas), Les Laquettes, Aubert et Aumar (le plus haut) . L’avantage du circuit était qu’il existe a) une navette entre les lacs, permettant à mon Mari de les voir sans se fatiguer; b) un joli circuit de randonnée pour l’accro aux randonnées que je suis.
C’est cette randonnée en grande partie solitaire que j’aimerais partager avec vous. Certes la végétation était en repos pré-automnal, mais les paysages étaient grandioses. Ils m’ont laissé de vifs souvenir et l’envie de la refaire avec les plus-si-petits gourmands au printemps prochain. Venez donc avec moi 🙂
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Démarrons sur le parking du Lac d’Orédon, à une dizaine de kms de Saint Lary Soulan, en plein coeur du Néouvielle. Nous sommes déjà à près de 1800m d’altitude. Ce jour-là, le soleil est au rendez vous et l’altitude laisse une agréable impression de fraîcheur après cet été si difficile.
En arrivant là, ce qui nous frappe en premier, ce n’est pas la beauté des paysages de montagne. C’est le niveau extrêmement bas du lac (cf. les écarts de hauteur entre le début des sapins et le niveau du lac). Les marques de la sécheresse de l’année sont clairement présentes….
Mon mari apprendra lors de la navette que ce lac est une réserve d’eau pour les centrales hydro-éléctriques de la vallée de neste d’Aragnouet, et que les « relargage » d’eau ont été assez importants pour activer les centrales. Les retours des pluies sont vivement attendus, notamment pour pallier à la future demande hivernale..
Mon mari et moi nous séparons ici. Il va attendre la navette jusqu’au lac d’Aubert tandis que je me destine à la randonnée et ses 400ms de dénivelé. Des pancartes balisent vite le chemin. J’entre dans une zone protégée, il faudra bien respecter la signalisation et la nature.
En commençant par le tour du lac, même le cadre enchanteur ne saurait faire oublier la bassesse du niveau du lac. Un instant, l’inquiétude me prends. Jusqu’où iront les bouleversements climatiques… Mais j’essaye de chasser ces pensées, j’ai besoin de me requinquer avant les 3 semaines qui arrivent.
Le chemin s’enfonce vite dans la forêt claire qui borde le lac d’Orédon. Sous le soleil, l’odeur des sapins se fait clairement sentir, apaisante..
Le point de vue sur Orédon et sur les reliefs aux alentours laisse songeur. Cela doit être si joli au printemps quand le lac est empli et que la végétation bat son plein, ou encore un peu plus tard dans l’automne quand les arbres caduques ont pris leurs couleurs…
Le chemin ne tarde pas à s’élever dans les pierres. Si le cadre est enchanteur, l’effet de la haute altitude se fait vite sentir. Je suis vite essoufflée, le cœur battant la chamade. Je sais déjà qu’il va falloir me battre contre moi même pour monter jusqu’en haut. Mais qu’à cela ne tienne, j’y arriverais.
Je dois admettre que la forêt est magnifique, entre les senteurs de sapin, la couleur des myrtilliers qui rougissent à l’automne, de feuillage des rhododendrons. Je m’encourage en regardant la nature.
Après une rude montée, j’arrive sur un faux plat. Ici, les sapins laissent de temps en temps la place à des nappes d’herbes humides. Pour qui sait ouvrir l’œil, on peut y découvrir des parnassies des marais, renoncules et plantes aquatiques. Une tourbière est en train de se former.
Une trouée de l’autre côté laisse apercevoir les hauteurs. Nous avons déjà bien grimpé !
Face à une cascade, je marque une pause. Cela annonce souvent un « mur » à se monter.
Le mur se fait bien sentir puis, une fois en haut, je découvre une pancarte qui guide le randonneur. Aucun risque de se perdre pour le moment.
Encore quelques efforts dans la difficulté de l’altitude, puis j’atteins un petit surplomb. Nous sommes au dessus des « Laquettes » , une succession de petits étangs d’altitude qui peuvent s’étendre jusqu’à fusionner. Les Laquettes sont connues ici pour être des réserves protégées de plantes et animaux endémiques du Néouvielle. Même si la curiosité me prends de les voir, je respecterais les balisages.
Je suis le chemin qui descend jusqu’à leur bord et suis émerveillée par ce paysage de vallée de montagne. Comment ne pas se sentir privilégié d’être là…
Continuer de marcher sur les bords, admirant la pureté de l’eau.
Le chemin serpente entre les étangs, retournant parfois dans ses forêts claires.
Sur un des versants, on peut voir les prairies d’altitude prendre place. Un instant je me projette au printemps avec l’herbe toute verdoyante, les fleurs, la sérénade des oiseaux… Cela serait tellement bien de pouvoir revenir à cette période.
Je reprends la marche. Sur la fin des rives des laquettes, la vallée se resserre. Le chemin longe les étangs en nous faisant marcher sur les pierres.
Sur la fin de l’étag, je croise un (très grand) groupes d’ados de lycées du coin, en sortie « trail ». Les voir courir en descente alors que je galère en montée me fait sourire. Je n’ai clairement pas l’habitude de l’altitude…
A la fin des laquettes se dresse un dernier « mur de pierre « à gravir. Il s’agit cette fois de monter au dessus du barrage du lac Aubert. Nous sommes cette fois à plus de 2000m d’altitude, le souffle me manque clairement, les limites physiques sont atteintes. Aller, c’est la dernière bataille à mener..
Pendant la montée, mes efforts sont salués par une petite gentiane. J’imagine un instant la montagne en été et cela me redonne du courage.
Encore un effort pour s’élever. Presque arrivée au bout, je me retourne prendre une photo des Laquettes. Le mur était sympa ^^
Et me voici arrivée au dessus du barrage du lac d’Aubert. J’éprouve à ce moment un grand sentiment de satisfaction d’avoir pu dépasser mes limites et réussi à monter ici malgré la difficulté de l’altitude. Et laa majesté des paysages vallait clairement l’effort.
Je m’avance sur le terrain plat du lieu. Le lac d’Aubert se laisse deviner au loin. Autant le lac d’Orédon était vide, autant celui-ci est préservé. Le cadre est enchanteur, entre les massifs minéraux, les forêts de pins et sapins sur les bord, l’impression de sérénité qui dégage des lieux. On se sent protégé dans cette vallée de montagne…
C’est dans ce coin que je rejoins mon mari, monté par la navette. Il est également émerveillé des lieux.
Nous décidons de nous promener un peu et tenter de rejoindre le dernier lac : Aumar. Une large piste en pente légère nous y conduit.
Par moment, la piste se transforme en chemin de pierres. Les bords entourés de pins laissent aussi apercevoir de larges bandes de rhododendrons et myrtilliers. Dommage que la période de floraison soit passée.
Après un gros quart d’heure d’efforts, nous y arrivons. Le lac d’Aumar, un des plus hauts lacs du Néouvielle.
Un sentiment de calme et de sérénité se dégage des lieux.
Nous nous posons un peu. J’essaye de récupérer de la montée… mais mon regard est vite attiré par les myrtilliers.. qui arborent encore plein de petites baies pour régaler le promeneur. Les myrtilles d’altitude, après 3h de rando, je peux vous l’assurer, il n’y a rien de mieux !
Après une bonne pause, nous retournons vers le lac d’Aubert. Depuis le promontoire du Lac d’Aumar, la vue sur les reliefs est particulièrement belle. Il y a cet équilibre entre le végétal et le minéral si caractéristique de la montagne. Cette grandeur dans les paysages qui nous fait tellement percevoir qu’on est si petits et que nos problèmes d’humains sont si petits… Oh, oui, la montagne est belle en toute saisons.
Pour la redescente, je me résigne à prendre la navette. Je sens que j’ai « morflé » dans la montée et qu’il est peu raisonnable de faire la descente seule. Un dernier regard vers Ambert, alors que les nuages s’installent dans les hauteurs, annonçant une soirée pluvieuse… Nous avons été si chanceux cette journée… Et, puis nous essayerons de revenir avec les plus-si-petits gourmands… au printemps prochain, qui sait…
Je vous laisse ici, sur les rives d’Aubert. J’espère que cette randonnée dans le Néouvielle vous a plu et permis de vous évader. Si jamais vous passez dans le coin et avez la condition pour réaliser la randonnée, je vous la conseille, elle est vraiment dans les incontournables. 🙂
Bonne journée !
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Plus d’info sur la randonnée et le Néouvielle
Infos générales
- Site de la Néouvielle https://www.visit-neouvielle.com/
- Trace et descriptif de la randonnée des lacs sur visorando
Quelques remarques perso :
- La randonnée est assez classique des rando pyrénéennes et ne présente pas de difficultés particulière.
- Elle doit être assez fréquentée l’été, donc si vous n’appréciez pas la foule, partez hors saison.
- Chaussures de rando ou baskets nécessaires, on marche souvent dans les pierres
- Faites attention si vous n’êtes pas habitués à l’altitude de ne pas réaliser cette randonnée dans les toutes premières, vous pouvez avoir du mal à vous adapter au manque d’oxygène.
Formidable. J’admire votre volonté et votre résilience pour affronter les problèmes de la vie. Dommage que nous soyons si éloignées, j’habite vers Villemur-sur-Tarn, j’aurais pu vous rendre service car je suis à la retraite…
Bonsoir,
merci pour le petit mot.
Pour la résilience, comme dit déjà dans d’autres billets, c’est vraiment du « pas le choix » sinon on sait qu’on va s’effondrer (et ce tous ensemble), avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les petits gourmands et les proches.. Ce n’est pas vraiment le message que l’on veut faire passer, surtout dans cette actualité si compliqué. Alors vaille que vaille 🙂
Merci en tout cas pour l’intention, cela fait chaud au coeur
Bonne soirée
Bonjour Florence
Que dire _ sinon que ses extraordinaires paysages valent vraiment que l’on se donne la peine d’y monter …et que l’on se donne la PEINE DE RESPECTER LA NATURE ET NOTRE ENVIRONNEMENT !!!
Nous qui aimons tant la montagne ce lieu enchanteur ne nous déplairait pas !!
Merci de ce si beau partage !!
Passeuse , guérisseuse , thérapeute , canal et médium
Enjoy !!
Merci pour cette magnifique randonnée et bravo pour votre courage ,elle n’est pas facile .Sublime paysage et dans vos pas ce fut un régal de vous suivre .
Merci à vous .
Bon courage à votre mari .
Emmanuelle
Bonsoir,
Ravie de lire que la balade vous a plu. Merci pour mon mari
Sincèrement, je ne l’ai pas trouvée hyper difficile (en tout cas pas plus que d’autres que j’ai fait du côté de Cauterets), mais en plein choc d’altitude, c’était chaud. 🙂
J’espère qu’on pourra y revenir au printemps
Bonne soriée
Bravo pour ce reportage et ce qu’il représente pour vous. Merci beaucoup pour la qualité de vos textes et vos charmantes recettes
Bonsoir,
Ravie de lire que la balade vous a plu. Merci pour le petit mot
Bonne soirée !
Vraiment de très beaux paysages !
bravo pour cet exploit sur soi
merci pour cette superbe promenade découverte à distance
bonne journée