Bonjour à tous,
Il n’est pas dans mon habitude de pousser des coups de gueule sur ce blog, afin de lui conserver une connotation « loisirs » mais le sujet que je vais évoquer me touche trop fortement pour rester silencieuse. Si vous me suivez, vous avez sans doute aperçu que je suis amatrice de randonnées et qu’il est très fréquent pour moi le week end de partir marcher sur les pentes des premières collines du Vercors. Je souhaiterais de tout coeur partager avec vous des photos de ces forêts verdoyantes, de ces paysages à couper le souffle, mais dernièrement les seuls paysages que je rencontre sont des bosquets de buis désolés, des pans entiers de végétation morte, d’horribles vue que l’on ne voit que dans les films à catastrophe…
Tout ceci est dû à un papillon : la pyrale du buis. C’est une espèce originaire d’Asie, de type papillon nocturne, introduite par mégarde en France en 2008. Nous en avons déja a entendu parler dans les médias il y a 2-3 ans car elle apprécie de se faire du buis au dîner et déjeuner, et a menacé les jardins à la françaises de nos plus beaux châteaux. Mais ce que l’on oublie, c’est que le climat du Sud lui a plu, qu’elle s’y est installée et en en a fait sa nouvelle résidence. Vous me direz sans doute « Et alors ?, un papillon, c’est joli et mignon tout plein« .. sauf que cette espèce est très très très très envahissante et ravage forêts et jardins….
Deux fois par an, nous assistons a deux cycles :
1- le cycle des larves : des immenses toiles recouverts de larves apparaissaient sur tous les arbres, puis les larves et se mettent à « pendouiller » des arbres à différentes hauteurs. Les buis, verdoyants sont alors dévorés. Pour être malheureusement être partie me promener lors de cette période, il devient impossible de faire 1 mètre sans récupérer une quinzaine de larves sur les vêtements. Je vous jure que Fort Boyard paraît simple à côté. Cette année, ces périodes furent en avril et la première quinzaine d’aout.
2- la période des papillons : entre 15 jours et un mois après, les larves se transforment en papillon et pullulent de partout. En forêt, de même, il n’est plus possible de marcher d’un mètre sans se prendre une dizaine de papillons dans la figure, virevoltant gaiement. Les ronces (mûres sauvages) , herbes sauvages en sont couvertes, de même que nos si jolis champs de lavande.
Actuellement, ces papillons on ravagés TOUS les buis des basses forêts de la Drôme, les buis des jardins, et s’attaquent dorénavant à nos potagers. Un exemple pris en photo il y a mois d’une heure avec nos framboisiers dévorés par les pyrales (adieu à ma toute dernière récolte de l’année : »'( ) , et les derniers plantations pour les légumes d’hiver. Et je ne vous parle pas du joli tilleul qui trônait dans le jardin, actuellement recouvert d’une sorte de « neige blanche » de papillons, et des nuées qui s’envolent façon « les corbeaux » de Hitchcock à chaque fois que nous nous en approchons.


Pour finir, depuis le début de l’été il n’est également plus possible de laisser les fenêtres ouvertes en début de nuit sous peine de retrouver son salon recouvert de papillons, ni de rester en terrasse la nuit tellement nos lumières attirent les papillons. Certaines photos teintées d’horreur circulent sur facebook à ce sujet, et des particuliers du sud de la Drôme ont estimé qu’ils ramassaient sur leur terrasse autour de 20-25kg (!) de papillons morts sur leur terrasse chaque matin. Je n’ai pas eu le courage de prendre une photo « maison », tellement cela me dégoûte..
Tout ceci pour vous dire qu’au delà de cette horreur que je ressens en passant dans certains recoins de la forêt/ du potager, ce qui me fait hurler est le silence des médias, des politiques, et (il me semble) des associations de défense de l’environnement. Certains journaux locaux de (Rhône, Drôme, Savoie, Franche Comté) en un parlé un peu cet été, l’édition locale de France 3 s’est intéressé au sujet pour un reportage de quelques minutes début septembre.. mais au delà, qui s’en pré-occupe ? Pourquoi les éditions nationales n’en parlent pas ? Pourquoi les « influenceurs » n’en parlent pas ? Pourquoi tout le monde semble se ficher de ce qui ravage nos forêts, nos jardins, nous empêche de dîner dehors et d’aérer nos maisons la nuit ?
J’aimerais juste que l’on en parle, que l’on informe.. et que l’on cherche des solutions. Sincèrement, je ne me fait pas d’illusions : vu l’amplitude de l’invasion, il faudra du temps pour trouver, mettre en place et rendre active la « solution ». Il faudra de nombreuses initiatives individuelles, et une petit coup de main des décisionnaires locaux. Mais pouvons nous nous permettre de perdre encore du temps et laisser notre environnement être encore plus ravagé .. Je ne sais pas
En postant ce billet, je veux « mettre au courant », faire que l’on en parle, puis, si possible, que cela diffuse sur les réseaux sociaux afin qu’un jour « par coup de chance », cela arrive sur le PC d’un influenceur se sentant concerné.
Je sais bien qu’avec mon petit blog, je ne toucherais que peu de monde et n’ai que peu de chances, mais je me dit qu’une petite pierre de plus dans les rares infos sur l’invasion des pyrales, cela peut toujours servir… En attendant, tout les week end je désespérerais en partant me promener dans les forêts, et je regarderais tous les soirs mon potager se dégrader un peu plus encore…
Florence
Je rentre tout juste d’une ballade dans les collines, j’ai maintenant l’explication de ce paysage désolé, les arbres du sous bois sont blanc-gris, ravagés… Et les papillons dans la maison, je n’ai pas pensé à les peser.
En ce moment on lutte difficilement contre l’ambroisie, qui est une saleté aussi… Malheureusement pas attaquée par ces papillons
Je n’ai effectivement pas entendu parlé de moyens de lutte contre la pyrale mais c’est la première année que j’en vois comme ca.
A suivre…Et à faire suivre
Pour l’ambroisie, à côté de chez nous, ils ont fait l’année dernière un énorme « ratiboisage » des herbes folles des chemins et des routes, ce qui a bien réduit sa propagation. Pour les pyrales, l’année dernière déjà c’était impressionnant entre le nombre et les buis dévorés, mais cette année c’est horrible : larves, papillons en nuée, paysages désolés par endroit..
Pour la lutte, sur FB tourne l’idée de mettre une bassin d’eau avec du produit vaisselle la nuit, où les pyrales viennent se noyer. Nous venons d’essayer; cela marche bien pour les papillons, mais il en reste encore beaucoup. Le seul point positif est qu’un papillon en moins, c’est toujours moins de larves pour après. N’hésites pas à faire de même, c’est petit comme moyen de lutte, mais c’est déjà ca.
Mais tu as tout à fait raison Florence d’alerter via ton blog car beaucoup de personnes ignorent totalement la pyrale et ses dégâts. Je vis en région parisienne, j’en ai fait la triste expérience sur mes buis et je sais combien ce papillon est dévastateur et de plus, sévit plusieurs fois/an.
Il faut que chacun de nous soit attentif à cette sale bestiole, réagisse et la fasse connaître. Il faut aussi que nos décisionnaires locaux, dans le cadre de la protection de notre environnement, prennent les résolutions adéquates pour tenter d’éradiquer ce parasite qui gagne du terrain.
Merci pour ton post, partageons !
Merci pour votre mot ! je suis soulagée de voir que je ne suis pas la seule à m’en affoler. Merci par avance pour vos partages !
Vous avez raisond’en parler, je n’étais pas au courant de cette dévastation, on doit le faire savoir ! Il n’est jamais trop tard pour agir, mais c’est dommage de ne pas l’avoir fait plus tôt.
Bel article et bien répondu. Je connais la pyrale depuis 2010 et nous avons de bons résultats en Alsace. Bouger les politiques, les administratifs, les mairies est un vrai parcours du combattant. De plus en plus, les médias diffusent des articles dont certains sont a corriger… Ça bouge malheureusement trop lentement la gangrène est là, mais restons confiants il y a des solutions.
Christian Marchand
http://www.lapyraledubuis.com/
Bonsoir,
Merci pour votre message. Cela me soulage de découvrir que d’autres personnes se sentent concernés.
Quels sont les solutions que vous utilisez en Alsace ? Côté Drôme, nous avons entendu parler d’une méthode avec une bassine d’eau + produit vaisselle où es pyrales viennent se noyer, mais ce n’est qu’une rustine.
Merci par avance pour votre retour !
si tu veux mon avis, le sujet n’est pas particulièrement bankable et ne mérite pas qu’on s’y intéresse, des papillons … je dis ça sur un ton très très ironique évidemment, mais c’est vrai que si ça ne rapporte pas de pognon à quelqu’un eet/ou si ça ne crée pas une polémique bien tendue, je comprends qu’on n’en parle pas … limite tu te démerdes avec tes bombes d’insecticide si vraiment tu n’en veux pas … on peut aussi tendre des filets sur les fruitiers, quand j’étais petite mon voisin faisait ça à une époque de l’année, hop il recouvrait tout et disait que c’était pour les papillons et pour les oiseaux ! je vais partager ton article après avoir validé mon commentaire, bisous
Je tombe sur ton billet par hasard… On a commencé à les voir arriver en 2014 sur le buis du jardin… 2015 a été pire ! Le buis a bien failli y rester (mais il est coriace et est reparti)… J’ai déménagé de quelques km et suis maintenant en village. En 2016, j’ai eu l’impression d’en voir nettement plus qu’en 2015 mais je ne sais pas si c’est dû au fait d’être en village (éclairage public qui les attire la nuit) ou pas (l’hiver précédent a été très doux, ce qui est propice à la prolifération de ce genre de bestioles)… Clairement, chaque matin, il y en avait des dizaines et des dizaines sur la façade côté rue et rien du tout côté cour… Mais difficile de mettre une bassine au milieu de la rue 🙂
Cet hiver étant plus froid, il y a une chance que ça limite la première vague de pyrales (et donc la 2e aussi)…
Pas besoin de l’éclairage de nuit pour attirer les pyrales, tu verais certaines collines un peu retirées (typiquement, tu prends ta précédente ballade et tu t’enfonces plus dans le vercors), c’est complètement ravagé et l »on ne peut plus se promener sans bouffer 15 larves par pas. j’espère bien que tu as raison pour l’hiver froid et la limitation des pyrales, je ne crois pas que les buis des collines résisteront à une prochaine attaque ..
Bonjour
Je tombe par hasard sur cette discussion .
J’habite la Bourgogne du Sud et ce printemps nous avons eu qqs pyrales et chenilles .La campagne est remplie de buis plus que centenaires et c’est le charme de notre région .
J’ai une haie de buis de 50 ans et 10 grosses boules de 30 ans ds le jardin provenant de bouture de buis sauvages donc coriaces.
En Juin des nuées de papillons et 3 traitements chimiques .puisque le Bacillus n’a pas pu être mis au début.et au moment précis.
Tt semble aller ., 1 nouveau traitement chimique la veille de mon absence par sécurité
Et au retour de 2 semaines ,mes buis sont quasi morts ,plus une feuille ,l’écorce rongée et le bois sec.
J’ai coupé le tronc des buis et je réfléchis à autre chose car malgré les traitements de + en + onéreux , ça ne marche pas avec des milliers de papillons sur les buis pendant plus d’un mois .Et dans un environnement naturel de buis.
Les cerisiers ont été envahis par les pyrales ..et les cerises ont pourri sur l arbre ss vraiment murir.
J’ai coupé les fleurs des lavandes, des valérianes,des thyms pour les éloigner .Rien n’y a fait.et mon jardin n’en était plus un.
Je sais maintenant que je ne reverrai jamais mes forêts de buis car on ne peut traiter à grande échelle les sous bois.Il nous faudra attendre un prédateur et la raréfaction des buis français voire leur disparition cad des dizaines d’années sans doute.
Cordialement
Bonjour,
Je connais bien votre situation, nous avons vécu exactement la même chose en Drôme l’année dernière…
Paradoxalement, cette année l’invasion a été moindre car il y a eu des coup de froid pile quand les larves sont sorties, et les larves ( se sont elles qui mangent les buis) n’avaient plus de buis à manger. Quelques buis sont re-partis de la base, mais cela reste précaire.
Côté traitement, in a rejeté ceux chimiques qui tuent également les autres papillons et on se contente de l’élimination. .. Par contre, plusieurs connaissances ont mis des abris a mesanges dans leur jardin, afin d’aider les mesanges, actuellement les seuls predateurs des pyrales.
C’est malheureux à dire mais j’ai l’impression qu’à part par elemimination naturelle, on ne verra pas disparaître ces pyrales..
En tout cas , je compatis vraiment avec vous..
Je me présente, depuis 2008 je consacre mon temps pour préserver les Buis en France et maintenant une partie de l’Europe.
Bonjour Madame,
Votre coup de gueule est justifié.
1° Exceptionnellement je me suis rendu à Rully pour mon travail et j’ai vu pour la première fois des kilomètres de buis complètement défoliés, bruns de la cime au pied, certains sont partiellement sans écorce. Il est certain que l’on reste sans voix au vu d’une telle catastrophe mais par expérience je peux garantir que la majorité des buis referont un nouveau feuillage, la nature a des réserves insoupçonnées.
2° La pyrale du buis est non urticante et se nourrit exclusivement de buis. Il faut savoir que lorsque les chenilles ont dévoré toutes les feuilles, elles font du rappel jusqu’au sol en quête d’un nouveau buis mais souvent elles montent sur d’autres arbres et lorsqu’elles sont au niveau du feuillage qui est autre que du buis, elles redescendent par leur fil.
3° Cycles
a Le papillon vit environ 1 semaine histoire de procréer (1 femelle pond entre 800 et 1200 oeufs) la mixité Mâles Femelles est de 50/%.
b Les chenilles vivent en moyenne 5 semaines, elles muent 5 fois avec perte de leurs peau yeux et mandibules.
c La chrysalide (nymphe) passe du vert clair au brun, reste sous cette forme 15 jours environ.
Il y a 3 cycles (voir 4 dans le sud de la France) de pyrale par an.
Il y a aurait encore beaucoup d’informations à donner mais je ne peux pas m’étendre aujourd’hui.
4 Certains élus ont fait des actions au niveau du ministère de l’agriculture j’espère qu’il y aura une suite mais comme nous sommes en période de congés il y a peu d’espoir que des actions soient entreprises.
5° Je persiste à écrire que les solutions existent mais il y a un protocole à respecter en utilisant les produits adaptés. Depuis 2008 en Alsace nous avons été les premiers concernés, en 2017 les parcs qui ont été entretenus possèdent des buis bien verts.
Pour plus d’informations vous pouvez me contacter au 06 85 23 38 76.
http://www.lapyraledubuis.com/