Bonjour à tous,
Avec les vacances, j’ai oublié de vous parler de mes dernières lectures ^^ Pour changer, je vais donc vous inviter aujourd’hui à passer au salon ou en terrasse pour discuter du livre qui m’a dernièrement absorbé, il s’agit de :
« On ne voyait que le bonheur » de Grégoire Delacourt
Pourquoi le tenter ?
Après le bonheur national brut, où j’ai découvert avec plaisir un bon roman français, j’ai voulu en trouver un autre et suis tombée sur celui-ci. Grand prix des lecteurs le Parisien 2014, avec un auteur écrivant régulièrement, cela me semblait pertinent de l’essayer.
Synopsis
Antoine, 40 ans est un expert en assurance, une vie de famille, une apparence de bonheur. Il passe son temps à analyser la vie de ses clients pour rechercher leurs fautes et indemniser à minima leurs ennuis. Mais à force d’analyser les autres, il fini par se tourner vers lui, en lui. Son enfance, sa vie de couple qui part en lambeaux, ses propres faiblesses. Au cours de cette introspection, nous accompagnons sa lente chute… jusqu’à l’inévitable… puis la lente reconstruction..
Avis après lecture
L’entrée dans le roman est assez complexe, car l’écriture est difficile à comprendre : Phrases courtes, saccadées… ou parfois très longue. Les chapitres sont ultra courts et commencent tous par des chiffres sans aucun sens avec un numéro de chapitre. On ne comprend pas bien qui parle, à qui il s’adresse… d’autant plus que l’on effectue des sauts « vie présente » « enfance du narrateur ». Et puis au bout de quelques (très courts) chapitres, on comprend qu’il s’agit d’une confidence. Le narrateur Antoine, puis sa fille vous parlent comme à leur journal intime. Les choses viennent plus ou moins aléatoirement au fil de la pensée. Vous voici seul dans la confidence, et c’est ce qui vous « prends au tripes » et vous empêche de lâcher de bouquin. {Si bien que j’en ai lu une partie sous la pluie crétoise… cf état du bouquin sur la photo}
Côté histoire, c’est une histoire orchestrée en trois parties : un premier volet sombre où l’on assiste impuissant à la chute, puis deux volets sur la reconstruction dans le pardon, l’analyse, et le lâcher prise. L’histoire clairement bien ficelée, car si les éléments apparaissent au fur et à mesure, jamais on ne s’attend au dénouement de chaque volets. On observe les choses comme l’ami intime dans la confidence, on pense, on essaye de comprendre, de tisser des liens, mais le suspense de la fin reste toujours entier.
Même si c’est une histoire, elle reste extrêmement réaliste, et l’analyse psychologique est très crédible. En fait, dès le début du livre, avec le parallèle « enfance »/ « présent », on comprends bien que tout ce qui nous est raconté au présent prend source dans l’enfance du narrateur Antoine.
Il s’agit au final de l’histoire de l’impact de traumatismes d’enfance, de l’impact de parents absents. On observe quasi impuissants les conséquences dans sa vie d’adulte, et ne pouvons que les comprendre… car qui n’a pas un proche, ami, ou soit même qui n’a pas eu quelques soucis avec sa famille et en porte les séquelles ? Si nous avions été dans la même situation, aurions nous réagi autrement ? C’est, je crois, ce qui rends le roman saisissant et laisse à réfléchir… D’autant plus quand on est parents et qu’on se pose la question : et moi, que suis-je avec mes enfants ?
Personnellement, j’ai au final aimé ce livre car il m’a fait aimer ma vie présente. Un peu comme Antoine, j’ai eu les parts d’ombre de mon enfance qui ont voulu m’handicaper, mais j’ai eu la possibilité de me battre,.. et je me rends compte avec ce livre que les années de bataille valaient largement le coup. Aujourd’hui, ma vie est à peu près stable, faite de gros morflages mais aussi de petits bonheurs, et c’est une vraie chance…
En synthèse..
Je conseille vraiment ce bouquin pour son histoire qui prend aux tripes et son analyse fine de l’impact de l’enfance sur la vie d’adulte. C’est vraiment un livre qui fait réfléchir, qui peut soit glacer le sang, soit faire aimer la vie, et qui ne laissera clairement pas indifférent . Si le style de l’auteur est un peu difficile de premier abord, cela vaut vraiment le coup qu’on s’accroche quelques chapitres, le temps de comprendre.
Un seul bémol, ne l’offrez pas aux personnes déprimées.. la première partie est quand même assez « hard » et c’était parfois difficile d’en décrocher…
Sur ce, je vous laisse et vous dis à bientôt pour une nouvelle idée recette 😉
Florence
Note : Plus de détails sur le livre ici
C’est drôle je viens de commencer ce livre hier ! J’espère qu’il me plaira autant qu’à toi. Bon week-end
Ah oui, tiens la coïncidence est amusante 🙂
Je viens de passer à la fnac, et j’ai trouvé un nouveau roman de cet auteur. J’espère qu’il sera aussi bien ! 🙂
eh bien,tu m’as donné envie de lire ce livre.Je cherche toujours de bonnes lectures pour mes vacances d’été et je pense que celui-ci sera dans ma valise.Merci
Bonjour, je suis bien contente de vous avoir donné envie d’essayer. Je trouve que cet auteur vaut le détour, même s’il est un peu difficile de rentrer dans le livre et l’histoire est un peu noire. Comme je le disais, au moins, on ne reste pas indifférent. N’hésitez pas à revenir donner votre avis après lecture, cela pourrait être sympa de discuter des appréciations respectives 😉