Bonjour à tous et toutes,
Alors que l’heure des vacances de printemps a sonné, (vacances volontaires ou forcées), que diriez-vous de papoter un peu autour de nos dernières lectures ? Cela pourrait vous donner des idées de romans à placer sur votre pile à lire, et de mon côté je suis preneuse des vôtres . 🙂
Mes derniers achats de livres sont du 100% d’occasion à l’antenne d’Emmaüs. A vrai dire, courant février, en constatant la montée de la courbe de contaminations au covid19, j’ai fait un stock de romans au cas où… et pris des ouvrages que je n’aurais sans doute pas essayé autrement. Dans cette « pile à lire » se trouvaient déjà deux livres se déroulant en Asie, au travers d’un roman et d’une biographie. Peut être par besoin d’évasion, j’ai attaqué par eux. Voici donc mes lectures avril 2021.
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N°1 « Gaspard ne réponds plus » – Anne Marie Revol
C’est la couverture chamarrée du roman qui m’a attiré l’œil. Le synopsis m’a amusé, donc pourquoi pas ne pas l’essayer ?
En résumé
Gaspard, un jeune instituteur, est sélectionné pour participer à la dernière télé-réalité tendance : « J’irais jusqu’à Shanghai avec vous ». Lors d’un transfert d’étape en Thaïlande, de nuit, il est éjecté du pick-up et est « oublié » dans un fossé. Les jambes fracturées, il est recueilli par Mme My-Hien, qui règne en maître sur son village reculé, tenu à bonne distance de la modernité. En attendant sa guérison, elle lui demande de distraire le village avec des histoires, comme celle d’Hubert Bertillon…
En même temps, du côté de la France, les producteurs de « J’irais jusqu’à Shanghai avec vous », sont sur le pont. Il s’agit de gérer la presse, la famille de Gaspard, et (quand même) essayer de retrouver Gaspard…
Mon avis
Côté forme, ce roman est bien écrit, simple, se lit assez facilement. J’ai juste buté sur les changements de narrateur (un coup Gaspard, un coup la France..) qui sont parfois assez abrupts. Mais à côté, le ton est léger, parfois humoristique. Cela passe tout seul
Côté fond, le thème de l’émission de télé-réalité sous forme d’une course en Asie n’est pas sans rappel d’une vraie émission. Cela donne directement un côté « distrayant » au livre. Dès les premières pages, on sait qu’on ne va pas s’ennuyer.
En pratique, dans ce roman il y a plusieurs time-lines en parallèle :
– celle de la production de télé-réalité (occidentale), qui comme on peut s’y attendre, est (un peu, beaucoup ?) caricaturale. On peut souvent en sourire, parfois s’en énerver, se poser des questions sur la part de vérité .. mais cela reste conforme au pire que l’on peut imaginer
– Celle de Gaspard, plus lente, restreinte à sa chambre dans un coin paumé de la Thaïlande, qui découvre la vie d’Hubert et se (dé)bat pour comprendre quel est le sens de cette épreuve.
– Celle d’Hubert (et de My Hien) pétillante, étonnante, drôle, qui est le vrai « sel » du roman.
Ces trois lignes se mélangent, faisant progresser l’histoire à bon rythme dans tous les sens jusqu’à ce qu’étrangement, elles se rejoignent. Clairement, on ne s’ennuie pas, passe un bon moment. On peut juste reprocher le dénouement un peu trop bon enfant, mais on se sera amusé au fil des pages précédentes.
En synthèse, un roman facile, distrayant, drôle (un peu à la sauce Legardinier) qui fera passer un bon moment ailleurs. En temps de confinement, c’est vraiment sympa.
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N°2 « Ma vie de Geisha » – Mineko Iwasaki
Ce livre est pour mon un étonnant clin d’œil : Quand j’étais étudiante, j’étais tombée sous le charme du film « Mémoires d’une Geisha ». M’étant un peu renseigné par la suite, j’ai découvert qu’il avait été inspiré de l’histoire d’une des plus grandes geisha : Mineko Iwasaki. Cette dernière avait écrit une biographie, que je n’avais pu lire à l’époque. C’était enfin l’occasion
En résumé
Ce livre est la biographie de Mineko Iwasaki de sa petite enfance jusqu’à quelques années après sa retraite de Geisha. Elle quitte sa maison natale à 5 ans pour rejoindre une okiya (maison de geisha), dans le quartier de Gion, à Kyoto et apprendre la danse. Légalement adoptée par Madame Oîma, elle change de nom et est choisie comme héritière de la maison. Ses études lui permettent d’apprendre les différents arts à maîtriser par une future geisha : la danse, l’art du thé, de l’habillement, de la conversation.. A l’âge de 15 ans , elle deviens maïko et démarre ses activités d’accompagnement et de distractions de client… devenant vite une des maîko puis geisha les plus réputée du pays. Mais dans ce monde régit par des règles tacites, il est parfois difficile d’être toujours en accord..
Mon avis
Côté forme, l’écriture est fluide, poétique et subtile. Il n’y a pas de difficultés à lire les chapitres, même si au départ, il faut un peu de temps pour comprendre le sens de tous les termes du monde des geisha. La biographie est racontée à la première personne, emmenant avec elle son interprétation du monde de l’auteur et ses incompréhensions. On pourra peut être lui reprocher un peu de prétentions, mais cela reste humain.
Côté fond, je crois que cette biographie offre une représentation aussi réaliste que possible de ce qu’est le vrai « monde des fleurs et des saules » ou « Karyukai ». On découvre un petit monde feutré, avec ses règles strictes, ses rites de passage, sa hiérarchie bien ordonnée. On y découvre aussi que sous l’apparente simplicité des arts (la danse,le thé..) se niche une redoutable complexité et une importante maîtrise de ses gestes. Le « Karyukai » est certes un monde de femmes dédié à l’art et à la beauté, pouvant vivre dans une certaine aisance… mais demandant beaucoup d’engagement et de sacrifices aux apprenties maîko/geisha. Mineko Iwasaki sembla y trouver son bonheur (du moins quelques temps) avec son perfectionnisme et sa passion de la danse… tout en gardant un œil critiques sur des règles souvent trop rigides. Cette rigidité l’a poussée à mettre fin à sa carrière à 29 ans, pour vivre plus librement.
Je sors du livre en me disant que si – comme moi – vous voulez comprendre ce qu’est ce « monde des saules et des fleurs », c’est sans aucun doute un excellent point d’entrée. Les rites sont expliqués, le sens des actes des geisha également, et le tout garde une dimension poétique et mystérieuse. L’image est assez différente du film « Mémoire d’une Geisha », que l’on voit ensuite comme biaisé par une vision occidentale.
En synthèse, ce livre clairement une biographie à lire si vous (ou un de vos proches) avez été attiré(e) à un moment ou un autre par l’idée de comprendre ce petit monde des fleurs et des saules. Un « must ».
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Voilà, mes dernières lectures avril 2021. Et vous ?
Bon lundi !
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Pour en savoir plus :
https://www.babelio.com/livres/Revol-Gaspard-ne-repond-plus/840938
https://www.babelio.com/livres/Iwasaki-Ma-vie-de-geisha/10155
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Dernières lectures
Bonsoir,
J’ai passé un bon moment de lecture avec Gaspard. Ce fut un grand plaisir de retrouver la plume d’Anne-Marie REVOL (j’ai lu « Nos étoiles ont filé »).
Merci de ce partage.
Belle et douce soirée.
Bonsoir! Grande lectrice mais en ce moment…j’ai du mal, j’ai « raccroché » grâce à Veronesi « Les terres rares »; bien écrit, d’un prime abord léger mais….en fait non! et avec une pincée d’humour, j’ai bien aimé!
(je plussoie Indridason, lis les dans l’ordre!) et je note les idées lecture, merci pour tout
Bonjour,
Merci pour les suggestions, je note !
De même que vous, j’ai des « phases » où c’est plus difficile de lire. Généralement il faut que je change de répertoire pour être capable de me relancer..
Bonne journée
Bonjour Florence, toujours un plaisir de vous suivre ! quelques suggestions de lecture peut être l’avez vous lu : de Tracy Chevalier la dernière fugitive, histoire d’une anglaise quaker qui émigre au canada, prenant !
et un auteur polar islandais : Arnaldur Indridason à lire du plus ancien au plus récent ainsi ceux écrits par Ian Rankin polars écossais, se lit très bien aussi 🙂
Bonsoir,
Merci pour les suggestions, je ne connais pas du tout. Cela va faire des lectures à découvrir 🙂
Bonne soirée
Bonjour, j ai de nombreux coups de cœur: le dernier en date Betty de Tiffany Mac Daniel. La vie d’une métisse Cherokee dans les années 60/70 aux États Unis : on y suit Betty qui reçoit la force de son père pour résister aux difficultés d être métisse même au sein de sa famille. J ai beaucoup aimé.
Je suis fan des policiers nordiques mais la il y a l embarras du choix.
Il y a aussi, plus sérieux , les livres de Fatou Diome « le ventre de l atlantique « et « celles qui attendent » , les livres de Laëtitia Colombani « la tresse « et « les victorieuses « , « l art de perdre « d Alice Zeniter, et plein d autres si nécessaire
Bonjour,
Merci pour le partage d’idées. 🙂 (Le ventre de l’Atlantique, je l’ai déjà lu, vraiment bien)
Je ne connais pas du tout les polar nordiques, vous avez des suggestions de titre ?
Bonne soirée