Bonjour à tous et à toutes,
C’est avec un grand plaisir que je vous retrouve ce matin pour une magnifique balade fleurie. Avez-vous déjà vu un « vrai verger » en fleurs ? Si non, venez avec moi en prendre plein les yeux :).
L’été dernier, un des étals incontournable du marché était le stand de Sabine, productrice de fruits d’été. Au fil des week-end, nous avons sympathisé puis courant août, elle et sa famille ont « accepté que je réalise un reportage « Vis-ma-vie d’agriculteur » dans son verger. C’était la pleine saison des pêches et des poires, avec une profusion de fruits et de verdure. Lors de cette visite, j’ai avoué n’avoir jamais vu un « vrai verger » en fleurs. Sabine en a pris note et m’a recontacté courant février, juste avant la floraison. Touchée, heureuse comme une reine, j’ai sauté sur l’occasion et nous sommes retournés un week-end dans le Tarn et Garonne, retrouver son verger.
Au delà du plaisir de retrouver Sabine et sa famille « sains et saufs ».. Comment vous dire.. ce verger au printemps était d’un émerveillement sans nom… Un ballet de floraisons roses, blanches, poudrées, nacrées, éphémères et voluptueuses.. C’était aussi un moment de découverte de tout le travail derrière un verger alors que nous pensons souvent (naïvement) que la saison est tranquille.
Je voulais partager avec vous cette visite du verger au printemps et les (nombreuses !) photos qui l’accompagnent. J’espère par là vous transmettre un peu de cette magie et vous faire découvrir « la vraie vie » d’un verger au printemps. Vous pourrez faire la comparaison avec la saison estivale avec ce billet si cela vous amuse 😉
Mais juste avant, je remercie très chaleureusement Sabine et sa famille pour leur accueil, leur gentillesse et pour toutes les réponses aux « novices » que nous étions 🙂
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Nous nous retrouvons un matin de week-end à l’exploitation. Alors que nous avons eu une semaine pluvieuse, nous touchons du bois pour le moment, avec un ciel presque ensoleillé. Nous retrouvons Sabine et ses parents, prenons des nouvelles. Le covid est dans les esprits mais par chance, aucun d’entre nous n’a été touché. Pour le moment, pensons à autre chose et partons voir les vergers en plein air. De loin, déjà, son verger au printemps a l’air merveilleux. 🙂
Nous débutons par une parcelle de pêchers plantés l’été dernier. Je les reconnais immédiatement, même si sans leurs feuilles, chargés des fleurs, ils semblent avoir grandi. Le printemps et son renouveau prennent sens.
Juste à côté, de nouveaux arbres greffés viennent d’être plantés. De loin, on dirait des ceps de vigne.. on nous explique : ce sont des porte-greffe. De près, quand on a l’œil, on peut voir la mini greffe réalisée en août dernier. Elle prend vis. Cela me donne le tournis de penser que cette toute petite chose d’à peine 1 cm va d’ici quelques années, donner un vrai arbre fruitier.. La magie de la nature.
Continuons de marcher, et nous arrivons devant la parcelle des poiriers. En ce début de printemps, il sont tout de blanc vêtu. Sabine nous explique : ils ont été aspergés de chaux pour les protéger des ravageurs sur la saison. Cela évite l’emploi de produits chimiques.
Tout de blanc vêtus, mais parés au printemps…
A côté, se trouvent plusieurs rangées de pruniers, sur les starting-blocks de la floraison. Selon les arbres, on retrouve des bourgeons prêts à fleurir ou des branches de fleur. On ne distingue quasiment pas les variétés entre les arbres, il faut le savoir du propriétaire. Qui saurait ici reconnaître les pruniers d’Ente pollinisateurs, des pruniers « Florence », »Abricotine », »Reine Claude »… ?
Un peu plus loin, une masse de couleurs poudrées envahi l’horizon : Ce sont les abricotiers. Fruitiers parmi les plus précoces, ils offrent une explosions de fleurs roses, blanches, légères..
Le père de Sabine nous demande de venir : sur les arbres les plus précoces, on peut d’ores et déjà apercevoir les premiers abricots : regardez cette petite boule verte : en voici un.
Dans une autre parcelle de ce verger au printemps, juste derrière nous, c’est le rose vif des pêchers à pêches plates qui nous émerveille : ils sont gorgés de fleurs des branches basses à la cime. Je les « mitraille » quelques instants, puis pose une question : à mon souvenir, en été, il y avait beaucoup moins de fruits que de fleurs. Sabine nous explique. Peu après la floraison, un certain nombre de fruits sont retirés pour ne pas surcharger les branches. Seuls 2 et 3 fruits sont conservés par banche. Ceux à la pointe sont supprimés pour éviter la casse des branches, et pour les pêches plates, il faut bien sélectionner les fruits « côté sol ». C’est un travail fait à la main, « un travail de titan » pensais-je.
- des fleurs
Nous faisons le tour des pêchers pour retrouver les poiriers à l’arrière. Je retrouve les jeunes poiriers de l’été dernier, parés au printemps.
Un peu plus loin, plusieurs rangées de pruniers en fleurs nous attendent. Symphonie blanche en pleine campagne, presque brillante sous les rayons du soleil. Jamais je n’avais vu tant de fleurs…
Nous faisons le tour du verger au printemps. Au loin, un nouveau ballet rose nous attend. Vous reconnaissez des pêchers ? Non, il s’agit de nectarines ! 🙂 La ressemblance est frappante car les arbres sont de la même famille : en fait la nectarine est une variété de pêche originaire de chine.
- En fleurs
Alors que je m’amuse à la macro-photo, nous discutons des variétés de fruitiers. Ayant mis en place un petit verger dans le « jardin » à l’automne, je voulais leurs conseils. Au détour de la discussion, Sabine nous parle des nouvelles variétés de fruitiers proposés par les pépiniéristes : des fruitiers produisant un fruit bien rond, bien brillant, mais ayant peu de goût. « Ils nous proposent des arbres ou seul l’esthétique compte, pour avoir le fruit parfait à vendre sur les étals. Peut importe si la saveur n’est pas présente. Ici, on a fait le choix des variétés savoureuses, quitte à ce que les fruits soient moins beaux ». Je fais la remarque que cela pourrait aussi justifier la perte de saveurs des fruits dans les supermarché : les variétés « esthétiques » sont sélectionnées, et plus celles originelles ayant du goût..
Après les nectarines, on retrouve quelques variétés de pêches, un peu plus tardives.
Entre les parcelles, des espaces dédiés à la culture des céréales. Aujourd’hui vide, cette parcelle recevra bientôt du maïs. « On alterne avec le blé, dit Sabine, pour ne pas épuiser les sols ». Cette technique leur permet de séparer les parcelles de fruitiers, donc de limiter la propagation des maladies et des ravageurs entre les arbres. De la protection naturelle.
Retrouvons encore les pêchers. Je me souviens de cette rangée où j’avais vu les plus grosses pêches de ma vie. Elles étaient exceptionnelles en goût, mais Sabine devait les réserver pour de la transformation en compote car le format ne les rendait pas « vendables » au marché.
Nous nous arrêtons devant un pêcher bien rabattu : « L’arbre est vieux et mal en point. On l’a rabattu pour deux ans, pour qu’il finisse sa vie. Ensuite on plantera la relève ».
Sabine et son père s’arrêtent vérifier un arbre. Au final, tout va bien.
Nous reprenons la visite. Un nouveau champ nous sépare de la prochaine parcelle, cette fois toute fleurie.
Dans cette parcelle du verger au printemps, on retrouve des abricotiers, parfois plus en avance que ceux du début de la visite. Les fleurs ont commencé à faner, formant un tapis blanc au pied des arbres. Et si on regarde bien, à côté des dernières fleurs, se trouvent déjà les premiers fruits..
A côté, les cerisiers se préparent encore tranquillement. Ils sont parmi les derniers fruitiers à fleurir, alors que leurs fruits sont les premiers disponibles. En cherchant bien, si, un début de fleur.. Bientôt l’arbre sera tout de blanc..
Partons un peu plus loin, rejoindre la parcelle de vigne très exposée au soleil. Nous sommes suivis :).
Nous terminons la visite par la parcelle de vigne. Loin du foisonnement de feuilles de l’été, les vignes ont été toutes taillées pour préparer la nouvelle saison (cf. en dessous, photo de droite). Le père de Sabine nous explique la taille : les sarments de deux ans sont les plus productifs. Alors, l’idéal est de tailler en laissant 1 sarment long (ou baguette) de l’année dernière et 1 sarment court (ou crochet) de l’année. Le sarment court prendra la relève l’année d’après.
A côté des vignes taillées, se trouvent de jeunes plants greffés (cf. photo en dessous, gauche) protégés des lapins et des chevreuils par des protections plastiques. Il faut dire que la vigne est appétissante au printemps avec ses bourgeons bien sucrés. « Et encore, ce ne sont pas les sangliers, dit le père de Sabine. Ils labourent tout le terrain en moins d’une nuit ! »
- Début Mars
En rentrant à la ferme, nous nous arrêtons devant les ruches nouvellement installées. Sabine fait appel à un apiculteur pour qu’il amène des ruches afin que les abeilles se régalent des fleurs du verger au printemps et pollinisent les arbres. En cette fin de matinée, alors qu’il faut encore un peu frais, les abeilles ne sont pas encore toutes réveillées, donc je peux m’approcher. Mais faire attention : les jours de plein soleil, il ne faut pas s’en approcher à moins de 10m !
Nous finissons la visite du verger au printemps sur ces notes d’espoir, les yeux (et l’appareil photo) plein d’images de fleurs. 🙂
Au delà du spectacle de la floraison de ce verger au printemps, je suis une nouvelle fois admirative de tout le travail réalisé pendant l’hiver pour permettre la bonne santé du verger et préparer l’avenir…. Quand nous retrouvons les fruits sur les étals, avons nous conscience qu’il n’y a pas que la cueillette et l’arrosage ? Qu’il y a des mois de travail en amont, pour préparer la saison . Et souvent fait à la main ? Comme tout travail mérite salaire, sans doute devrions nous évaluer le prix des fruits sur les étals autrement qu’en considérant uniquement la matière présente sous nos yeux..
En reprenant la voiture, j’ai d’ores et déjà hâte d’être fin mai, pretrouver les fruits au marché de l’Isle Jourdain et aussi retrouver Sabine et sa famille.. Après avioir discuté tous les week-end d’été, avoir pu visiter son verger deux fois, j’ai énormément appris, découvert une famille attachante.. et j’espère bien qu’on pourra se revoir quelques saisons encore..
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Pour les « locaux » : Ou trouver Sabine et sa famille ? (à partir de mi mai jusqu’à mi septembre)
- Marché de Puyjaudran (vendredi après midi)
- Marché de Grenade (mercredi)
- Marché de l’Isle Jourdain (Samedi matin)
- Vente à la ferme (1490 route de Saint-Porquier, 82100 Les Barthes )
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En espérant que cette balade vous a plu, je vous souhaite une bonne journée !
le printemps est une saison magnifique, merci pour cette belle balade ! bien trop loin de chez moi !
bonne journée
manue
C’est formidable de savoir observer si bien la nature. Le hasard des rencontres offre de belles aventures à qui sait communiquer. Félicitations à vous. Dommage que ces marchés sont trop loin de chez moi, j’y serais bien venue. C’est bien vrai que le travail de la terre n’est pas reconnu à sa juste valeur mais je constate quand même un changement positif chez certains consommateurs qui préfèrent de plus en plus la qualité gustative. C’est rassurant pour l’avenir.
Les vergers sont magnifiques en cette saison …ils sont plein de promesses et de beauté pour l’année qui vient .
Merci de nous aider à prendre le temps de les regarder de plus près.
Françoise.
Je me suis promenée avec vous au milieu des vergers et j’ai savouré chaque photo magnifique. Un reportage touchant, didactique et plein de fraicheur.
Merci d’avoir partagé cette passion et cette énergie vitale qui unissent les hommes et leurs terres.
Quelle merveille ! Mille mercis pour ce reportage magnifique, touchant et instructif.
Merci pour cette belle visite début de printemps. Le voyage de la nature à travers les saisons est absolument magique. Belle fin de journée à vous. Laurence
Bonjour Florence, une belle balade printanière dès le matin et comme fait du bien.
Quand nous étions à Marseille, j’adorais quand nous passions dans la plaine de la Crau, et de voir les pêchers en fleurs. Ensuite en allant chez des amis qui habitaient dans l’Aude la découverte des amandiers wahou!!! Moi la parisienne j’en prenais pleins les mirettes. Bon les pommiers je connaissais ainsi que les cerisiers, car dans les banlieues parisiennes ils y avaient beaucoup de champs, et oui. J’allais même faire mon sport à Montreuil au stade qui se nommait et se nomme toujours le stades des grands pêchers, et j’ai lu un article il y a pas si longtemps qui expliquait pourquoi et il y a encore des pêchers!!! Je vas conclure sur ce que vous dite en fin de ce bel article et oui parfois les gens disent les fruits ou légumes sont chers mais il y a tellement de travail insoupçonnable Bonne journée et semaine.