Bonjour à toutes et tous,
Alors que le printemps calendaire est arrivé, que quelques beaux jours semblent devant nous, que diriez-vous de mettre chaussures ou baskets, et partir en balade botanique ? La nature redémarre, Les premières fleurs de printemps sont de sortie, entre nos habituels et les petites nouvelles, il y a de quoi s’intéresser à chaque pas. 🙂
Cette balade botanique a une saveur particulière pour moi. Avec la baisse de la vague covid (temporaire ?), l’arrivée du printemps, l’association d’animation bénévole de ma petite commune gersoise a relancé ses activités. Mon mari et moi avons enfin pu participer à la première plénière, qui avait le but de planifier les activités de l’année. J’ai alors proposé d’organiser des petites « rando botaniques » à la découverte des plantes sauvages du coin. Même si je partage mes découvertes avec vous, j’en ai parfois marre de me balader seule et cela me ferait clairement plaisir de partager mes découvertes « en vrai ». L’idée à emballé quelques uns et une rando-botanique par mois a été planifiée. On s’est carrément retrouvé en petit comité le lendemain pour une balade de « crash test » avec un thème majeur autour des « plantes comestibles ». La balade, sous un petit soleil printanier a visiblement plu à tous, de ceux qui ont découvert la biodiversité insoupçonnée de la campagne, tout comme moi qui a appris plein de choses auprès des « anciens » du village . 🙂
Cette « rando botanique » « en vrai » alimente majoritairement ce billet. Je vous ai aussi préparé quelques petites surprises-découvertes – rien que pour vous – autour des curiosités botaniques du moment. Au delà du comestible, les plantes de Mars recèlent de plein de détails qu’il est souvent amusant de découvrir. En se mettant au vert printemps, la nature n’a pas fini de nous surprendre 🙂 Venez donc !
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Pour débuter la balade botanique mars 2022, je me permet de faire un retour vers le futur .. euh.. le passé pour nous arrêter fin février. Je voulais vous montrer une curiosité que j’ai enfin réussi à attraper : la fleur femelle du noisetier.
Naïvement, on a tous l’image qu’une fleur c’est une somme de pétales, étamines et pistils, rassemblés dans une structure particulièrement décorative. C’est oublier qu’avant tout une fleur est l’organe génital de la plante : les étamines sont l’organe mâle qui contient le pollen, le pistil l’organe femelle qui doit capter le pollen, et les pétales/sépales sont un joli paquet cadeau attractif pour les butineurs. Parfois, la nature assemble le tout dans la même structure : cela facilite la fertilisation. Mais pour un certain nombre d’autres plantes : des arbustes, arbres, ou des joncs, les organes mâles et femelle sont séparés. C’est le cas du noisetier.
Pour notre noisetier, on a tous en tête les grands chatons de noisetier qui « pendouillent » aux arbres sur la fin d’hiver. Ce sont en fait des châtons mâles qui cachent sous leurs écailles le pollen (cf. détail en photo sur ce site). Les fleurs femelles sont plus discrètes et se découvrent au sommet des bourgeons avec un plumeau rouge vif. Il faut les chercher pour les voir, et cette année, c’est fait 🙂 En regardant cela, espérons que notre jolie fleur femelle captera le pollen mâle pour former les noisettes que nous récolterons à l’automne.
Pour commencer formellement notre balade botanique mars 2022, je vous emmène sur le bord des routes de campagne où le goudron a vite fait de stocker la chaleur du soleil et proposer (pour l’instant) un cadre favorable à la pousse des premières plantes. Gentille envahisseur comestible, la bourse à pasteur affiche dorénavant ses touffes de feuilles poilues et ses inflorescences en épi blanc. Elle s’identifie facilement à ses fruits triangulaires sur la tige. Les feuilles se mangent en salade.
Dans les fleurs précoces (mais non comestibles), les euphorbes tiennent la dragée haute dans les jardins, les plates bandes des villes mais aussi sur le bord des routes et des champs. A prêter forte attention à ces plantes lors des rares sorties au soleil, j’ai noté que deux espèces ont pointé le bout de leur nez dans le gers. Première d’entre elle, l’euphorbe réveil matin que son petit nom pré-destine bien à être précoce. Elle s’identifie parmi ses congénères par une tige rouge et une inflorescence divisée en 5 (voir rarement 4) rayons.
A côté, on peut trouver d’autres touffes d’euphorbes, d’allure un peu différentes avec la multiplicité des tiges et la présence de nombreuses feuilles sur la tige. Sa tête dorée nous met sur la piste de l’euphorbe à tête jaune d’or . Elle est plutôt présente sur les coins exposés et calcaires. En conclusion, ouvrez les yeux quand vous regardez les euphorbes 🙂
Une envahisseuse des bords de route, adventice des cultures particulièrement expressive en cette début de printemps est la mercuriale annuelle. Feuilles triangulaires, tiges rameuses, fleurs en épi jaunes-vert, vous la croiserez sans doute dans vos balades. Elle n’est pas comestible.
Quittons les bords de route pour trouver les bords de champs et les friches. En cette mi-mars, impossible de passer à côté de l’incontournable pissenlit . Doré comme le soleil il égaye les prairies ou et les jardins. On ne valorisera jamais assez les qualités comestibles du pissenlit : les feuilles en salade, les boutons floraux marinés dans du vinaigre comme des câpres, les fleurs pour réaliser du miel de pissenlit. C’est un must du moment
Si j’adore les pissenlit pour la gaieté qu’il met dans les prairies, ma chouchoute du moment est le plantain lancéolé, que l’on reconnait avec ses grandes feuilles oblongues, striées, vert foncées, et ses inflorescences en tête noire. La floraison entoure les têtes d’une nuée d’étamines blanches. Les feuilles de plantain peuvent agrémenter les salades ou se cuisiner comme les épinards, les inflorescences se mangent avec un goût de champignon. Et le plantain est un anti-démangeaison du tonnerre contre les piqures d’ortie ou de moustique ! (cf. recette du baume au plantain)
Pour notre balade botanique mars 2022, impossible de passer à côté des tiges fertiles de prêle, qui sortent dans tous les coins humides de France et du Gers. Ne les confondez pas avec des champignons 😉 Elle seront vite remplacées par les tiges stériles, sous forme de présentent des plumeaux, avec des verticilles (« étages ») de feuilles linéaires. Ces tiges stériles sont excellentes en purin pour le jardin; mais peuvent aussi être transformée en poudre re-minéralisante. La plante est consommable jeune et en petite quantité, que cela soit la tige fertile ou stérile.
Si vous en avez marre des salades d’hiver et espérez l’arrivée des légumes d’été, je peux vous proposer une idée pour avoir une salade saveur concombre mais avec des légumes de saison : Ajoutez un peu de pimprenelle dans votre assiette. Le début de printemps voir la repousse des rosettes de pimprenelles, qui présentent de nombreuses feuilles composées, avec des folioles (=divisions de la feuille ») dentées, d’un vert tirant vers le bleu. (Plus de photos dans mon herbier) Jeune elles ont une première saveur de noix, avant de révéler un goût concombre. d’ailleurs, cela me donne une idée : est ce qu’il billet autour des plantes comestibles pour pep’ser vos salades vous intéressera ?
Quittons l’étage herbeux pour admirer les haies qui commencent à fleurir. Sur les coteaux bien exposés, secs et calcaires, les ajoncs d’Europe égayent les haies de leur couleur dorée . Le ne confondez pas avec le genêt d’Espagne qui fleuri en mai-juin;, il est beaucoup plus précoce. 😉 Il n’est pas comestible.
En ce moment, impossible de passer à côté de la floraison des haies et massifs de prunellier. Ce petit prunus se reconnaît par ses épines sur les branches, une masse de fleur agglomérée sur différents endroits des tiges. Les fleurs et feuilles sont comestibles en petite quantité avec un goût d’amande amère. Les feuilles servent à la fabrication du vin d’épine, si connu côté Vendée. Son intérêt comestible réside surtout dans les prunelles, fruits riches en vitamine C qui se forment en fin d’été et se consomment blet. A ne pas confondre dans le Gers avec le prunier sauvage qui forme des fleurs plus grandes.
Pour terminer cette balade, je voulais vous montrer une curiosité des saules marsault, petits arbres que l’on retrouve dans les coins humides, en bord de rû ou de lacs : leur floraison. Je vous parlait en début d’article de la séparation (ou non) des organes mâles (étamines) et femelle (pistils) chez le fleurs et vous ai montré un exemple sur le noisetier. En cette saison, nous avons un autre excellent exemple de séparation des genres : le saule marsault. L’espèce est dioïque c’est à dire qu’il y a les arbres femelle et les arbres mâle. Dans les campagnes, nous pouvons voir :
- les arbres femelles, aux châtons pistilliés (= avec une extension), avec des stigmates dorée (=bout de l’extension)
- les arbres mâles aux châtons ovoïdes verts, qui vont progressivement se recouvrir de poils blancs-gris, puis des toutes petites fleurs jaunes
Amusez vous à trouver les madames et les messieurs quand vous vous baladez 🙂
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Et nous voilà au bout de notre petite balade botanique Mars 2022. Je vous donne rendez vous pour la prochaine balade en avril, le temps de laisser le printemps lancer le bal des floraison, faire pousser les vesces et les gesses, et laisser apparaître les premiers orchis. 🙂
Bonne journée !
Article super intéressant avec photos très explicites. Bravo et j’attends avec impatience beaucoup plus du genre indiquant les comestibles ou pas, avec recettes de ces plantes, arbres et herbes que l’on trouve à nos pieds. Un gd merci de la Belgique
Bonjour,
Je ne suis pas spécialiste des recettes aux plantes car je m’intéresse plutôt à leurs propriétés médicinales pour la bobologie du quotidien. Vous avez néanmoins quelles recettes existantes par là> =>https://aufilduthym.fr/category/plantes-sauvages/ . Je verrais si j’ai le temps / possibilité d’en ajouter quelques unes cette année.
Bonne journée
Belle ballade et cours de botanique extraordinaire. Désormais, je regarderai ces plantes que l’on voit partout d’un autre oeil. Continuez à nous régaler avec vos billets et recettes. Merci et bonne journée.
Danielle
Merci beaucoup de nous faire partager cette belle balade. La nature est généreuse, sachons en profiter sans trop l’abimer, et en la respectant.
Marie
« est ce qu’il billet autour des plantes comestibles pour pep’ser vos salades vous intéressera ? »
>> oui !!!!
Merci encore pour ces balades que j’affectionne. Je serais ultra intéressée par votre proposition d’articles sur les plantes comestibles.
Bonjour,
merci pour le retour. OK, j’essaye de caler un billet sur les plantes comestibles pour Avril.
Bonne journée
Quelle belle ballade botanique,ça me plairait beaucoup de vous accompagner mais hélas,j habite la région lyonnaise,près de Vienne….continuez,c est très intéressant ! La nature a tellement de belles choses à nous offrir…
Je suis impatiente de vous lire le samedi
Merci
Bonsoir Fleurence,
Je découvre avec ravissement votre blog sans prétention où souffle un merveilleux vent de générosité sans prétention. Et parmi toutes vos pistes de lecture, dont certaines m’ont « déboussolé » mais terriblement titillé les méninges il manque un incontournable; une énorme pépite drôle, poétique vous embarquant immanquablement vers les trésors de la biodiversité, j’ai nommé 4 m2de nature. de Cathy et Stéphane HETTE, merveilleusement secondés par un très grand dessinateur : Marcello PETTINEO.
L’éditeur est toulousain : Plume de Carotte. ISBN : 2366721614, prix: seulement 24 €, ce qui reste très abordable vu l’exceptionnelle qualité du produit !
Avec mes salutations les plus naturelles,
Jacques BRALÉ
Bonjour,
Déjà bienvenue sur le blog 🙂
Merci pour la suggestion, je connais pas et regarderais
Bonne journée