Balade Botanique : Arbres pressés
Bonjour à toutes et tous,
Mars est arrivé en annonçant le printemps météorologique. Et il est vrai que dans nos jardins, nous voyons tout se réveiller : jacinthes et jonquilles sont sorties et les pâquerettes s’invitent sur la pelouse. Mais si nous regardons en hauteur, il semble que l’étage des arbres soit endormi. Endormi ? Non pas tous. Dans les campagnes et les jardins, parfois, nous pouvons voir des arbres pressés arborer déjà feuilles et fleurs. Seriez vous curieux de les (re) découvrir ? Si oui, venez !
Dans le Gers, l’étage herbeux s’est déjà réveillé et égayé des ficaires (jaunes d’or) et des violettes..
Pour notre balade botanique, démarrons sur une haie champêtre un jour gris de fin février. Les premiers signes de la fin d’hiver sont apportés par les noisetiers qui arborent leurs grands chatons. Si vous vous rapprochez d’eux, vous pouvez notamment voir une poudre orange sortir des écailles, voici le pollen.
A côté mais un peu plus bas, les fusains d’europe (ou bonnets de prêtre) sont déjà à faire gonfler les bourgeons et sortir les feuilles..
Comme chaque année aussi, dans les lieux bien exposés, les prunelliers sont les premiers à s’élancer dans le bal du printemps. Dès fin février, nous pouvons voir les boutons des futures fleurs s’agrandir..
Si je vous pose la question, a votre avis, entre la ronce et l’églantier, qui est le premier à sortir ses feuilles ? Sans doute me répondrez vous « la ronce » par sa volubilité printanière. Et bien non, ce sont les églantiers sempervirens des haies qui sont les premiers a ouvrir leurs bourgeons et déplier leurs feuilles découpées au joli vert printemps…
Ces fleurs là nous sont souvent bien invisibles et il faut savoir où les chercher. Cherchez les ormes champêtres, ceux installés depuis plusieurs années, dans un coin agréable et ensoleillé. Et vous pourrez les trouver : les jolies fleurs roses de l’orme champêtre. Auriez vous imaginez un rose si fluo dans un arbre ?
Je vous propose d’interrompre notre balade là pour la reprendre plus tard, lorsque le soleil est enfin sorti. Nous nous retrouvons sur un chemin exposé sud, où le printemps démarre évidemment plus tôt que sur les faces nord des collines. C’est ici que nous retrouvons les arbres les plus pressés du printemps : j’ai nommé les cognassier. Beaucoup ont déjà formé leurs premières feuilles au joli vert tendre; et d’ici 3-4 semaines, nous devrions voir leurs fleurs.
Pressés aussi, les sureaux noirs déploient déjà leurs grandes feuilles. Mais contrairement aux cognassiers qui résistent aisément au gel, les sureau auront vite fait de perdre des feuilles aux gelées.
Vous devez connaître les gênets d’espagne ou Spartiers, grands buissons aux branches vertes qui forment des nuages de fleurs jaunes fin printemps. On en voit parfois des nuées sur les bords d’autoroute dans le Sud. Ces arbustes robustes à la sécheresse nous semblent souvent dépourvus de feuilles. Ce n’est que sembler car ils sont dores et déjà en train de déployer leurs feuilles sur les discrets nœuds des branches.
Et nous terminerons la balade par deux arbres aux floraisons printanières spectaculaires. Le premier est le frêne commun qui forme des globules roses ressemblant à des fleurs avant de déployer des plumeaux de fleurs qui attirent vite les abeilles..
Et ce qui forme mon émerveillement des balades aux bords des rûs : les saules marsaults « monsieur » ont formé des chatons cylindriques à poils blancs qui semblent briller sous le soleil. Et si vous vous approchez d’eux, vous aurez vite fait d’entendre le bourdonnement des abeilles déjà à l’ouvrage dans ce restaurant de pollens à ciel ouvert.
Pour l’anecdote, voici les fleurs du saule marsault « madame« , plus discrets car sans pollen (et anthères = « tiges » portant le pollen) et attendant gentiment que les abeilles transportent le pollen de Monsieur à Madame/
En espérant que cette balade botanique mars auprès des arbres pressés vous aura plu, amusé, donné envie de sortir voir les arbres, je vous souhaite un bon week-end !