Bonjour à toutes et tous,
Que diriez-vous d’une petite balade botanique ce matin ? Le printemps a avancé dans nos campagnes et nos jardins. C’est le moment de repartir à la découverte des plantes sauvages. Vous venez?
Dans le Gers, le bal des premières floraisons a laissé place au festival des hautes herbes. Les champs, les friches et les bords de chemins ont pris du volume. Une nouvelle flore a pris place, devant se dresser encore plus haut pour atteindre le soleil . Les coquelicots apparaissent dans les champs, des couleurs vives parent le bord des routes. C’est le moment ou la nature prends de la hauteur, avant de se préparer aux chaleurs de l’été.
Débutons notre balade botanique mai 2021 en rendant un petit hommage à nos hautes herbes et leur famille les Poaceae (ou graminées). Les graminées sont des plantes qui ont abandonné tout artifice de floraison (ie. les pétales) pour se concentrer sur l’essentiel. Apparaissant souvent en forme d’épis, elles s’étalent lorsqu’elles arrivent à maturité, adoptant ainsi les caractères qui permettrons de les reconnaître. Commençons par la plus facile à identifier : le dactyle aggloméré. Haut de 50 à 80cm de hauteur, avec son panicule étalé composé de plusieurs amas de fleurs, il ne passe jamais inaperçu.
Autre graminée courante de nos prairies, le pâturin des prés. Son panicule triangulaire, bien étalé, est très caractéristique. Il est haut de 30 à 60 cm, et forme souvent le fond des prairies basses. Il existe une variante plus grande (jusqu’à 1 m) appelée pâturin commun, que l’on croisera plutôt dans les hautes friches ou les bords de chemins.
Vous ne pourrez pas ne pas la remarquer par sa taille (facilement 1m), son épi étalé, ses épillets séparés en deux : la folle-avoine (ou avoine sauvage). Ce petit nom de « folle » est dû à la pousse spontanée et désorganisée de cette avoine dans les champs et les friches. Il faut dire, que sous son air léger, elle est ultra résistante à la chaleur, à la sécheresse, aux pesticides, aux chiens qui la traversent…. A noter qu’elle ne doit pas être confondue avec l’avoine cultivée (Avena sativa), plus petite et cultivée pour l’alimentation.
Je pourrais vous parler de nombreuses autres graminées, mais j’ai encore du mal à (bien) mettre le bon nom sur les espèces. Il faut les attraper au bon moment de la floraison, ce n’est pas toujours facile ;). Alors je vous propose que l’on continue la balade en rejoignant un nouveau chemin, proche des pâtures.
Dans les pâtures, parfois en bord de route, peut être avez vous aperçu des amas des touffes fleurs roses ( qui ne sont pas des orchis ;)), avec des feuilles en forme de trèfle. C’est sans doute le safoin cultivé. Cette plante a fleur est souvent utilisée en pâture / prairie car très nutritive. De plus, comme la plus part des plantes de la famille des pois, c’est un engrais vert et elle est très intéressante pour régénérer ou enrichir le sol.
En bord de haies, les couleurs dorées des hautes renoncules, attirent vite notre attention. Comme je vous le disais dans un dernier billet, il existe de multiples espèces de renoncules «dorées ». Celle-ci, reconnaissable par sa hauteur, ses feuilles très découpées, est la renoncule âcre ou le « bouton d’or » de notre enfance.
Un peu plus loin, une touffe verdoyante, ponctuée de touches vives de blanc et de violet peut attirer votre attention. Quand nous nous approchons, nous observons une plante à vrilles, comportant des fleurs papilionacées (ie . Fleurs en forme de papillon avec un pétale haut = « étendard » et des pétales bas = « ailes »). Vous reconnaîtrez sans doute une espèce de la famille des Pois (Fabaceae) ? Bien vu ! C’est la vesce de birthynie. Cette originale est une des rares vesces à avoir deux couleurs de pétales bien distinctes.
Puisque que nous parlons de fabaceae, sans doute avez-vous croisé de grandes plantes de la famille, à fleurs roses vives ? Elles courent sur le bord des champs, des routes, grimpant parfois dans les blés, apportant des notes de couleurs enfantines. C’est la vesce cultivée. Elle est utilisée comme fourrage ou surtout comme engrais vert. En effet, c’est une plante qui produit énormément de biomasse et permet d’enrichir significativement la terre des champs. Un petit poil invasive, elle s’est répandue dans les campagnes, au gré du vent.
Continuons un peu notre balade pour rejoindre une grande haie, où les floraisons blanches ne passent pas inaperçues. Vous apercevez ces branches chargées de petites fleurs, ces feuilles découpées et d’un joli vert moyen ? C’est l’aubépine ou bois de mai.
Ne passons pas devant l’aubépine sans nous intéresser à un étonnant détail botanique. Il existe deux types d’aubépines : les aubépines monogynes, et les aubépines à deux styles. Le style ne désigne pas la « mode » des plantes mais la partie souvent filiforme du pistil qui surmonte l’ovaire des fleurs, sort de la corolle et atteint la hauteur des étamines. Grossièrement, cela ressemble à un tube sortant du coeur de la fleur. Si vous reprenez le nom de nos aubépines, nous avons donc :
- L’aubépine à 1 style (1 « tube »).
- L’aubépine à 2 styles (2″tubes »).
Je les ai entourés dans les photos ci-dessous. Vous vous dites sans dout :il faut mettre le nez dans la fleur pour distinguer . Presque ! En fait, la première a également des feuilles plus découpées que la seconde.
Au pied des aubépines (et de nombreux arbustes), depuis début avril, pousse une masse de plantes grimpantes. Une reconnaissable aisément est le gaillet gratteron : ce sont de grandes pousses vert clair, avec des feuilles en verticilles (des « étages » de feuilles réparties le long de la tige). Si vous vous en approchez, elles sont un peu râpeuses et auront vite fait de s’accrocher à vos vêtements. Ce gaillet est actuellement en floraison, avec de toutes petites fleurs blanches en étoile. Il paraît qu’on peut en faire des smoothies. 🙂
Terminons notre balade en rejoignant une prairie fleurie. De loin, on peut vite voir les teintes sombres de la sauge commune dépasser des herbes. Cette jolie plante (de la même famille que nos sauges officinales), est un excellent restaurant pour les butineurs. Si par hasard, vous en avez dans le jardin, conservez la bien.
Je terminerai la balade botanique mai 2021 par une plante qui (excusez moi du terme) « me fait marrer » : le sérapia à langue. Cette étonnante plante rouge, de petite taille, se caractérise par des fleurs d’où pend une langue poilue. Je l’ai rencontrée la première fois l’année dernière, et c’est un vrai amusement de la retrouver. A noter cette année que les différentes familles croisés deci-delà se sont étendues, et ce sont des masses de sérapias que l’on peut observer !
Voilà, une petite balade botanique mai 2021 .:)
Et vous, qu’avez-vous observé de votre côté ? Avez-vous fait de nouvelles découvertes ?
Bonne journée !
Elles sont jolies les sérapias…
Quelle érudition! Avec ce blog, nous apprenons à observer la nature sous un autre œil! Merci à Florence de nous faire partager ses connaissances par de si belles photos et des explications très claires.
Bonjour,
merci mais franchement ce n’est rien. Cela me fait vraiment plaisir de pouvoir papoter fleurs 🙂
Bonjour,
Enfin je peux mettre un nom sur ces plantes que je croise souvent lors de mes balades. Merci Florence pour ce parcours botanique ,les photos sont comme toujours magnifiques.
Bonjour,
Au plaisir, merci pour le petit mot 🙂
Bonne journée
Coucou au fil du thym
Chez nous en Dordogne, nous avons les mêmes fleurs que celles que tu montres.
Il y a également, la sarriette des champs, la bugle rampante, des marguerites.
Pour nous, pluie, pluie et re pluie mais il en faut pour la nature
Bonne journée
Bonjour,
On a les mêmes aussi (quoique la bugle a fini sa floraison). Ce n’est qu’une sélection dans cet article, car si je devais mentionner toute les fleurs, j’en aurais pour 3 jours 😉
Bonne journée
Bonjour bonjour, merci pour cette nouvelle sortie commentée et si joliment illustrée ! Je vais aller à la recherche de la vesce de birthynie pour la comparer avec la cultivée, très présente dans les pâtures. Jamais vu le sérapia, à traquer aussi . Mis récemment un nom sur la barbarée commune et la si jolie petite valériane, dans une zone humide. Identifié aussi l’hippocrépis émérus, qui égaie les chemins.
Le nom de plante qui m’amuse et que je vais bientot voir est la vesce cracca que j’appelle vesce cracra alors qu’elle est si parfaite et ravissante (mais c’était un moyen de mémoriser son nom).
Ce matin, soleil ! Je vous souhaite d’en profiter au mieux dans votre belle campagne Gersoise et merci à nouveau pour tous vos superbes billets que j’attends impatiemment
Bon week-end à rallonge !
S.
Bonjour,
Je me suis demandée ce qu’étais la vesce de cracca, avant de découvrir que c’est ce que j’appelle « vesce de cracovie ». Elle commence tout juste ici dans les coins très exposés 😉 La valériane est une excellente trouvaille, c’est une bonne médicinale sauvage à connaître.
Pour le sérapia, j’ai peur que cela doit une plante du Sud de la France, donc peut être n’en trouverez vous pas dans votre région.
Bonne journée !
Peut-être le trouverais-je sur les pelouses sèches bien exposées des plateaux calcaires de la vallée de la Loue ! Wait ans see….Bon lundi.