Bonjour à tous et toutes,
L’année dernière, pendant le confinement n°1, j’avais essayé par hasard des billets balades botaniques à la découverte des fleurs des champs. L’idée était de vous montrer l’évolution de la nature dans la campagne (et plus) et profiter ensemble d’un petit moment d’évasion dans cette période difficile. Suite à vos commentaires, ces billets ont finalement été reconduits jusqu’à l’entrée de l’hiver. J’ai eu l’impression qu’ils vous ont été utiles, tout comme ils m’ont été utiles pour apprendre à mieux voir la nature de jour en jour.. Aujourd’hui, je vous propose que l’on démarre la « saison 2 », qu’en dites vous ? Est ce que cela vous intéresse toujours ?
Petite évolution par rapport à la « saison 1 », cette fois nous n’allons pas regarder uniquement les fleurs des champs et plutôt tenter de suivre l’ensemble des plantes, qu’elles soient au ras du sol ou de vénérables arbres. La nature recèle de beaucoup plus de beautés et de petites choses à regarder que les fleurs, alors autant en profiter. 🙂
Avant de démarrer cette balade botanique février, je rappellerais juste deux choses :
1 – Ces balades botaniques sont purement amateures, donc je peux encore me tromper sur l’identification. N’hésitez donc pas me corriger en commentaires.
2 – Comme j’habite dans le Midi (Sud Ouest de la France), les plantes sont très en avances par rapport à celles du Nord de la France (comptez aisément un mois d’écart), donc si vous habitez dans le Nord, soyez un peu patient.
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Reprenons donc nos balades botaniques en ce mois de février. Dans le Gers, les prémisses du printemps se font déjà sentir : l’herbe et les champs de céréales ont bien verdi, les oiseaux se remettent à chanter. Dès qu’un jour de soleil interrompt les longues journées de pluie, qu’une journée un peu plus douce se présente, on peut sentir la nature « au taquet » pour démarrer la course au printemps.
Les premiers signes viennent des gentilles envahisseuses des friches, des champs et des bords de route, dont une des plus courant représentant est le séneçon commun. Il se reconnaît non pas par ses fleurs, qui sont souvent très discrètes (ici, les petits « tubes » jaunes) mais par les petites aigrettes blanches de l’époque des graines. Ce sénéçon se retrouve à plusieurs moments de l’année, et dans les climats doux, il n’est pas rare de le découvrir même en hiver.
Ce jour là est encore un jour de pluie. Je me rapproche donc des bosquets pour éviter les fortes ondées. Nous sommes mi février, mais dans la forêt apparaissent déjà les premières fleurs de printemps. Si dans le Vercors, je découvrais souvent des primevères sauvages, ici ce sont surtout des pulmonaires, jolies fleurs sur tige de 15-30 cm de couleur bleu ou rose. Elles s’identifient (outre par la fleur) par le fait qu’elles poussent en colonie et que les feuilles sont tachetées de blanc. Si son nom vous évoque le poumon, ce n’est pas au hasard : elle a été très souvent utilisée dans l’antiquité pour traiter les maladies pulmonaires [source : wikipédia]. A l’heure actuelle, on ne sait pas encore préciser exactement toute ses vertus médicinales.. comme quoi.
Dans la forêt ou même sous un simple arbre, sous réserve de trouver un ruisseau ou un trou d’eau, peuvent se découvrir les ficaires, de jolies fleurs basses couleur soleil. Elles poussent souvent en nombre, formant des coussins épais. Cette plante n’est consommable que très jeune, sinon elle deviens vite toxique. Un peu plus tard dans la saison, ces plantes peuvent former des colonies dorées qui égayeront fortement les bords de chemin.
Dans les forêts, il n’y a pas que les plantes basses qui fleurissent : les Noisetiers sont actuellement en pleine floraison, offrant leurs chatons jaune-vert au regard du promeneur. Regardez leur ballet dans banches, n’y a t-il pas quelque chose de poétique dans leur danse ? Bientôt, ils tomberont des arbres et laisseront les jolies feuilles vert-tendre des noisetiers..
A côté du noisetier, l‘orme champêtre lui aussi ouvert le bal des floraisons. Au premier regard, on peut être surpris par ces arbres remplis de bourgeons rouge bordeaux, bien visibles au loin. Mais quelques jours plus tard, ils peuvent s’ouvrir dans un ballet stellaire de toutes petites fleurs. L’orme champêtre ne fleurit que rarement, uniquement sur les branches qui ont au moins deux ans, donc c’est un arbre qui aime le calme. L’année dernière, un des spécimens en photo n’avait pas fleuri 🙂
Je termine cette balade pluvieuse avec une jolie envahisseuse : le lamier pourpre. On l’avait déjà rencontré l’année dernière et le revoici. Plutôt petite et discrète, elle adore s’installer dans votre potager (ou plus) car elles savent tirer partie des retournements périodiques de la terre . Il parait que consommées crues, les feuilles ont un gout de champignons. J’avoue ne pas avoir encore essayé. ^^
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Retournons en balade botanique février, un autre jour, où cette fois le soleil pointe le bout de son nez. Il se fait rare dans le Sud Ouest depuis quelques semaines, alors plantes et humains en profitent. Les premières à se dresser, dans certains bosquets, sont les grandes pervenches. Ces jolies rampantes envahissantes sont idéales si vous avez un coin en pente à peupler dans votre jardin.
Dès les premiers rayons, nos communes pâquerettes sont aussi les premières à sortir. Capturer les rayons de soleil, se gorger de sucre produit par photo-synthèse. Je les regarde en souriant : elles me rappelleront toujours l’enfance, ces petits bouquets, cette insouciance….
A côté, sur le bord de route, les bords de champs, tous les coins un peu oubliés, les véroniques de perse on repris du service. Les véroniques forment une famille de plantes allant de la rampante basse au buisson coloré. Celle-ci est une des plus petites espèces 5-15cm , très volubile et vite envahissante. En ce début de printemps, on les regardera en appréciant leur touche de bleu 🙂
Dans les arbres, la fête du printemps se prépare : les saules (probablement un « saule cendré ») commencent à arborer des bourgeons gris, presque cotonneux. Bientôt ils s’ouvriront en chatons épais, bientôt ils laisseront se répandre un étonnant duvet sur la campagne. Je vous donnerais de ses nouvelles quand il aura fleuri 🙂
En passant devant les champs en jachère, peuvent s’apercevoir les premières inflorescence du rapistre rugeux. Cette étonnante brassicacée est la première à coloniser les espaces libres des champs en jachère. Ici, elle reste petite; mais si elle peut entièrement s’exprimer, elle peut former des buissons jusqu’à 1 m de large. Leurs fleurs dorées régaleront les butineurs, tout en mécontentant l’agriculteur..
Je fini cette balade botanique février par le spectacle des inflorescence des frênes communs. Comme l’orme, ils forment des glomérules dorées, tirant au rouge sur la pointe. Le frêne est une espèce poussant vite, et particulièrement commune dans le Gers. Il adore les coins humides et il n’est pas rare de le retrouver en bord de ruisseau. Peut être en avez vous chez vous ?
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Et nous voici à la fin de cette balade botanique février 2021. J’espère qu’elle vous a plu et que vous pourrez trouver proche de chez vous les plantes présentées ici. 🙂
Je vous souhaite un bon début de semaine !
Merci ça me plait beaucoup ce que vous faites. c’est charmant de modestie et j’ai retrouvé presque toutes les fleurs et arbustes de mon jardin. Mon mari est décédé en février 2022, je vais devoir entretenir tout ça tant bien que mal. Bonne soirée
Merci pour la balade.
Merci pour cette balade. Habitant la Marne, je n’ai pas encore vu ces fleurs. Elles poussent aussi ici, sauf peut-être les pulmonaires. Je regarderais mieux lors d’une prochaine balade.Bonne semaine
Bonsoir,
La nature est très en avance dans le Gers, donc il vous faudra sans doute attendre 2-3 semaines avant de les voir. Vous devriez sans doute pouvoir rencontrer pulmonaires et ficaires, elles sont assez courante.
N’hésitez pas à me tenir au courant, je suis curieuse de connaître la végétation dans la Marne
Bonne soirée
quelles connaissances ! je suis en admiration ! vos photos sont superbes .votre reportage est magnifique et pour moi vous avez un vrai talent .merci de m’avoir fait réver .oui nous allons vers le printemps
Bonjour,
Merci pour le petit mot. Je suis contente de lire que la balade a plu.
Mais je n’ai pas de talent, c’est la nature qui l’a 😉
Bonne journée
Bien le bonjour et merci tout plein pour cette nouvelle aventure botanique ! Des prémices discrètes dans l’Est, faut ouvrir l’oeil et grâce à vos superbes clichés, le jeu de piste s’avère « exitant » Merci et bonne journée à vous.
Bonjour,
Merci pour le retour, ravie de lire que les balades botaniques vous plairont cette année . Dans l’Est cela doit effectivement être beaucoup plus discret qu’ici. Sans doute aurez vous l’occasion de découvrir certaines de ces fleurs d’ici quelques semaines 😉
Bonne journée