Balade Botanique : Après 40°C (Août 2025)
Bonjour à toutes et tous,
Je vous propose ce matin de partir en balade botanique pour s’aérer et observer la nature. Cela sera une balade botanique un peu particulière, moins légère et plus instructive que d’autres, mais elle me tient vraiment à cœur.
À force m’occuper de mon jardin, battre la campagne régulièrement, j’ai appris à voir la nature quand elle est dans sa pleine beauté et sa pleine exubérance, mais aussi quand elle soufre. Les chauds et parfois secs étés du Sud Ouest sont toujours une période compliquée. Tant que les températures se maintiennent à des maximales de 35°C, la Nature (et mon jardin) tiennent bien. Certes, les graminées sèchent un peu vite et les plantes fragiles disparaissent, mais l’ensemble vis sa vie en toute tranquillité. Quand nous atteignons les 40°C, tout bascule. La Nature souffre et mon jardin ne résiste que parce que je l’arrose tous les matins.
Alors que nous venons de vivre 2-4 journées dans le Gers autour des 40°C, j’ai pris le parti de prendre quelques photos des impacts de ces 40 degrés, afin de vous les montrer. Vous pourrez ainsi repérer ces signes dans votre jardin (ou plus).
Et rassurez-vous, nous terminerons sur une note joyeuse. 😉
Commençons la balade sur un chemin agricole en haut d’une colline. Comme prévisible, les graminées du bord de route sont déjà séchées par le soleil.

Dans ces endroits secs, si nous nous mettons au ras du sol, nous découvrons sans surprise que les mousses et petites plantes qui ont décoré tout le printemps ont presque brûlé sur place.

L’impact des premières chaudes journées se voit rapidement dans les champs. Ces terrains très exposés, souvent sur des collines, sont les premiers touchés par les fortes chaleurs. Les tournesols, autrefois joyeux, accélèrent leur cycle de floraison et vont même jusqu’à laisser brûler que leurs feuilles les plus basses.

L’assèchement est particulièrement visible sur les champs de maïs (très peu sont arrosés dans le Gers), où en quelques heures, on peut passer du champ verdoyant au champ brulé, aux épis de maïs pointés vers le sol. On notera néanmoins que cette forêt d’épis est un heureux abri pour les tournesols.

Globalement, quelques jours à 40° suffisent pour transformer les paysages des champs vers et dorés, en étendue fardée de noir…

Dans la végétation sauvage, nous pouvons retrouver aussi les phénomènes vus dans les champs. Comme ces millepertuis qui ont accéléré leur sèche et ne présentent plus quelques feuilles décolorées

Ou ces épilobes hérissé (pourtant des plantes de milieu humide) qui ont sacrifié quelques feuilles du bas pour privilégier celles du haut et continuer leur floraison. À la première pluie, vous pouvez être sur(e) qu’elles seront de nouveau couvertes de rose.

Si on a vite idée de l’impact sur les graminées, dans les champs, l’impact des 40°C est aussi très visible dans les arbres et dans les haies.
D’ailleurs, pour savoir qu’une période très chaude et difficile s’annonce, mes meilleurs conseillers sont maintenant les arbres : quand ceux-ci décident de se débarrasser d’une partie de leur feuillage pour limiter l’évapotranspiration et se protéger. Les acacias sont les premiers à utiliser ce mécanisme de protection (cf. en dessous) en sacrifiant un bon 50% de leur feuillage. Dans mon verger, les pommiers sont mes meilleurs informateurs : lorsque qu’une partie de leurs feuilles jaunissent, ils m’indiquent là que « ça va être chaud (au propre et figuré) et sec ».

Vous le comprendrez, le premier signe d’alerte est de retrouver sur le sol des feuilles d’arbres en plein été.

Certains arbres ou arbustes utilisent moins ce mécanisme et sont directement impactés par la chaleur et le sec. Ces viornes, par exemples, ont vu brûler les extrémités de leurs feuilles.

Pour cet érable, nous retrouvons le mécanisme de protection de laisser brûler quelques feuilles, pour protéger d’autres.

Parfois, le phénomène est plus spectaculaire, avec des arbres qui décident de perdre l’ensemble de leurs feuilles comme ces ormes champêtres

Ou plus étrangement, ce grand chêne

Les haies denses sont souvent des lieux de résilience forte, où la densité des plantes permet de refroidir l’ambiance et où la solidarité joue entre plantes. Néanmoins, il arrive aussi que certains se « sacrifient » au bénéfice de la communauté, comme ici ces ormes champêtres dans cette haie bien verte. Il est assez probable qu’ils repartaient à l’automne.

Vous me direz sans doute que ces images sont plutôt difficiles. Oui, j’éprouve la même chose quand je me balade dans la campagne et voir les durs impacts du réchauffement climatique. Mais plutôt que m’en affoler, je les prends comme des mises en garde et des encouragements pour passer à l’action.
D’une part, réduire mon empreinte carbone en consommant moins, me déplaçant de manière écoresponsable, et en aidant mes proches à la réduire.
D’autre part, réfléchir comment organiser la résilience, notamment dans mon jardin.
Je le vois dans les prairies entourées de haies et de bosquets : La résilience est là. Les herbes n’ont pas séché, les arbres sont verts, les carottes sauvages s’en donnent à cœur joie (cf. en dessous). Cela parce qu’il y a cette densité d’arbres, arbustes, vivaces ; cette fameuse « végétalisation » qui n’est autre que redonner Sa place à la Nature.
Je sais que cet automne encore, j’installerais de nouveaux arbres et nouvelles haies dans mon jardin, car ils/elles apporteront la résilience de ces jolies prairies protégées.

Donc oui, les 40 degrés sont inquiétants, mais hauts les cœurs, nous avons plein de choses à faire ensemble et avec la Nature pour être résilients. Et soyez sûrs, dès que les températures baisseront et les pluies reviendront, toute la nature se prendra un « coup de vert » puis nous attaquerons un bel automne.
En espérant que cette balade botanique vous a été instructive, je vous souhaite une belle journée !