Bonjour à toutes et tous,
Entre les jours de nuages et les jours de forte chaleur, la Nature continue son cycle de vie et le ballet des plantes n’a de cesse de changer. Alors que diriez-vous de partir à la découverte des plantes qui fleurissent en ce plein mois d’août. Chaussez vos baskets ou chaussures de marche et venez 🙂
L’été, souvent (très) chaud et (très) ensoleillé apporte son lot de difficulté aux plantes du Midi. Il y a la chaleur qui assèche, le soleil qui brûle, le manque d’eau. Nombre d’entre elles font preuve de beaucoup d’astuces pour continuer à vivre dans ces conditions rudes. Il a celles qui ont d’office adopté une taille de feuilles réduite pour limiter l’évaporation de l’eau, comme nos célèbres aromatiques méditerranéennes (thym, romarin, sarriette, hysope,… ). Il y a celles qui ont fuit, terminant leur floraison avant l’été puis ayant formé leur graines comme les graminées. Et il y a les futées, qui ont trouvé de moyen de se mettre à l’abri du soleil de l’été. Ce sont souvent des plantes forestières et des messicoles. J’aimerais vous emmener à la découverte de ces deux groupes de plantes. Partons donc.
** Messicoles **
Juste avant la balade, un petit mot de vocabulaire: les messicoles désigne un groupe de plante qui calquent leur cycle de vie des plantes des champs cultivés, et qui les squattent gentiment;. Ces plantes ont toujours une attention particulière de la part des botanistes /amateurs de plantes de tous poils, car elles sont de plus en plus rares avec l’agriculture intensive. (Je parie que vous en connaissez quelques unes donc une rouge flamboyante). On a souvent envie de penser qu’elles ne poussent qu’au printemps / début d’été, mais c’est lourdement se tromper. Les champs d’été sont aussi très peuplés.
Débutons donc notre balade botanique août 2021, un jour nuageux et point trop chaud, sur le bord d’un champs. Les moissons des céréales sont actuellement terminées dans le Gers, mais nombre champs sont encore garnis de cultures de soja, maïs ou tournesol, offrant autant d’abri à nos petites plantes des moissons. Commençons par une des plus discrètes d’entre elles, que l’on peut vite confondre avec le liseron des champs rencontré le mois dernier. Si on regarde uniquement ses feuilles triangulaires / en cœur, il peut y avoir un doute. Mais ses vrilles présentent de sortes des petits points blancs-verdâtres qui nous guident sur son nom. C’est la renouée faux liseron.
Autre plante de la famille des renouées que l’on voit actuellement foisonner dans les champs : la persicaire ou renouée persicaire. Elle présente de grandes inflorescences en épi roses, qui débordent souvent au dessus des champs de soja. Madame ne passe jamais inaperçue par la taille de sa touffe et sa tendance à pousser en bande.
Lorsqu’on se balade dans les champs de tournesol, on a souvent le regard attiré vers les bouilles réjouies de ces plantes. Mais avez vous déjà fait attention au ras du sol ? Les grandes feuilles de tournesol sont d’idéaux parasols pour toute messicole un peu discrète. Commençons par la petite linaire, dressée sur une tige grêle d’une dizaine de centimètres et arborant de petites fleurs en gueule blanches ou violettes.
A côté, une autre plante d’une trentaine de 30cm, nous présente de jolies inflorescences blanches-crème. Feuilles opposées, fleurs en forme de gueule, c’est une lamiaceae (famille des sauges) et particulièrement l’épiaire annuelle. Cette petite discrète est une excellente plante mellifère, qui fait le bonheur des butineurs d’été.
2021 est assez riche pour moi du côté botanique car j’ai découvert 5 ou 6 variétés d’aulx sauvages. Oui, je parle bien de la même famille que notre ail de cuisine. Les variétés sauvages présentent un panel de formes et de couleurs étonnantes. Alors que je pensais pouvoir raccrocher mes carnets de découvertes des ails, le mois d’août m’a surpris en me permettant de dénicher sur en bord de champ et de route l‘ail pâle (qui comme son nom l’indique est blanc alors que les autres aulx sont plutôt roses -violacés). C’est une messicole rare en midi Pyrénées
A strictement parler, elle n’est pas une messicole mais je me dois de parler d’elle dans cette balade botanique août 2021 car elle agrémente aujourd’hui tous les bords des champs : la centaurée. Il existe des dizaines de sous variétés de centaurées, qui se distinguent par leur emplacement de pousse, les feuilles, l’allure de la bractée (= feuilles faisant partie de l’inflorescence, en l’occurrent sur les centaurées, les sortes d’écailles qui bordent le « vase » de la fleur). La miss en photo est une Centaurée à feuilles étroites, caractérisée par… des feuilles blanchâtres et étroites. Je vous montrera une autre sous espèces dans la partie forêt.
Dernière de nos messicoles, qui n’est pas sans ravir nos âmes d’enfant, une sorte de marguerite. J’insiste sur le sorte car la marguerite commune ou Leucanthemum vulgare est une plante printanière, caractérisée par des feuilles entières, de forme presque rectangulaire. La « marguerite » de l’été est plutôt une anthémis des champs, caractérisée par des feuilles très découpées. Ne jamais se fier qu’à l’allure de la fleur 😉
** Forestières (ou presque) **
Les forêts comme les haies champêtres épaisses sont des hotspots de biodiversité en été car elles proposent un micro climat plus frais que la pleine prairie. Il n’est pas rare d’y voir les fleurs réaliser un « repli stratégie » quand vient juillet. Attaquons la deuxième partie de notre balade botanique août 2021 avec une plante que j’ai croisé en bord de champs comme en forêt : la mélisse officinale. Si vous vous dites, « j’en ai dans le jardin », vous ne vous trompez pas, c’est la même. Elle actuellement en fin de floraison. Outre pleine de propriétés digestives et médicinales, elle peut permettre de réaliser un savoureux vin frais parfumé, à consommer avec modération.
C’est dans les grandes haies proches des forêts que j’ai retrouvé une étonnante plante utilisable engrais vert : le grand mélilot. Port aérien (1m50 pour le spécimen en photo), petites feuilles ovales, mais grandes inflorescence en grappe jaune, il ne passe pas inaperçu. On le découvre plutôt dans les coins bien frais. Étymologiquement le mélilot signifie « lotus à miel« , ce qui vous laisse deviner son appréciation par les butineurs. A noter qu’il existe un mélilot jaune officinal, qui est plus petit, et a des feuilles dentées.
En parlant de médicinale, dans les forêts du Gers (et de Haute Garonne), c’est actuellement la pleine saison de la bétoine officinale. Grande plante à inflorescence rose, feuilles ovales crénelées, elle est facile à repérer. Elle était promue par l’abbesse bénédictine, Hildegarde, qui la conseillait pour l’apaisement nerveux, l’apaisement des douleurs. On lui attribue nombres propriétés (qu’un billet ne suffirait pas à lister) et il est vrai que la médecine a trouvé nombres composés intéressants dedans. Vous pouvez chercher sur le net si cela vous intéresse.
Un petit pas de côté pour trouver .. une autre centaurée ! Nous voici cette fois en compagnie de la centaurée des bois, qui s’identifie par des feuilles entières, une bractée avec de nombreux poils, et bien entendu sa localisation forestière. Les centaurées de tous poils sont des fleurs intéressantes pour les papillons, il n’est pas rare d’en croiser dessus.
Je terminerais cette balade par une fleur qui n’a pas de vertus médicinales mais qui peut vous faire sourire en découvrant sa version sauvage : le géranium ! Et pas n’importe quel géranium, le géranium noueux, reconnaissable par ses jolies fleurs roses pâles, des feuilles polygonales. Peut être avez vous de ces géraniums vivaces dans vos jardins, vous lui trouverez un air de famille. 😉
C’est en face de ces géraniums noueux que je termine ma balade botanique août 2021. J’espère qu’elle vous a plu et vous souhaite une bonne journée !
Sources de l’article :
merci pour cette bien belle promenade
c’est vrai qu’on croise ces plantes assez souvent sans s’attarder dessus : dommage d’être blasés !!
bonne fin de journée
Bonsoir,
Ce n’est pas courant de tout regarder, il faut avoir une petite fibre « botanique » 😉 En tout cas si vous croisez des plantes, n’hésitez pas à essayer de les reconnaître.
Bonne soirée
Bonjour au fil du thym
Dernière promenade la semaine dernière où j’ai photographié quantités de papillons sur la menthe
des chats ou cataire .
C’est une plante aromatique du genre Nepeta de la familles des Labiacées .
Si vous avez besoin de transporter votre chat adulte en boite de transport, mettez lui dans sa boite un peu de menthe à chat !
Il sera calme _ apaisant !!!
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La marjolaine sauvage était bien présente aussi !
Elle pousse en sol calcaire !
Efficace séchée en tisane , pour la digestion et en condiments sur les plats !!
La nature est si belle !
Protégeons là !!!
Bonjour,
Pas de cataire en Gers, mais j’ai planté plusieurs spots de répéta dans le jardin. C’est vraiment une jolie plante, ultra robuste, et effectivement adorée des papillons !
C’est amusant car que vous appelez marjolaine sauvage est ce que j’appelle « origan sauvage « . 😉 il y en a masse dans le coin, c’est magnifique. Elle attire aussi énormément les papillons. Je l’utilise en condiments et en macérat pour une massage anti-douleurs musculaires… et profite de sa floraison en me baladant.
Bonne journée !