Bonjour à tous et toutes,
Alors que le printemps s’annonce – si vous ne pratiquez pas déjà – peut-être vous posez vous la question de démarrer un brin de potager dans votre jardin. C’est une des questions que je me suis vite posé quand j’ai atterri dans une maison avec jardin.. et à laquelle j’ai répondu « oui » sans savoir ce que cela impliquait en travail, préoccupations, mais aussi en plaisirs et satisfactions. Après quelques années de pratique en mode « je travaille et je fait quand même un potage » j’avais envie de vous partager une synthèse / retour d’expérience / récap-pratique de ce que j’aurais aimé trouver quand j’ai débuté. Loin de moi l’idée de me prendre pour une « pro » ou de remplacer les sites spécialisés (Rustica par ex), mais plutôt de partager quelques astuces.
Est-ce que l’idée vous plait ? Est-ce que ces informations peuvent vous inspirer ?
Le sujet étant quand assez copieux, il y aura plusieurs billets. Et le premier c’est aujourd’hui ! On va parler de comment préparer son potager c’est-à-dire :
- l’équipement utile
- Comment préparer la terre
Venez donc !
****
Autres billets de la série :
* Potager débutant #4 : Récolter les graines
* Potager débutant #3 : Les plantes faciles à réussir
* Potager débutant #2 : L’entretien
* Potager débutant #1 : Préparation et matériel
****
Pourquoi réaliser son potager ?
Avant de parler préparation du potager et équipement, il me semble bien de vous faire un bilan des avantages & inconvénients :
Les avantages
- Tenir son potager, c’est le plaisir de voir pousser ses fruits & légumes : A l’époque où parfois on ne sait plus (du tout) d’où viennent les fruits et légumes, avoir son potager c’est être sûr cultiver ses produits d’ici. C’est rassurant pour la santé (pas de pesticide), et tout à fait écologique.
- C’est valorisant : Savoir produire sa propre nourriture, c’est quand même génial non ?
- C’est économique : Même si vous ne remplacez pas forcément tous vos achats en magasin, vous avez souvent un complément de récolte qui vous permet de réduire la facture (ex perso : je n’achète quasi aucune fraise et tomate, courgette, en magasin, tout vient du potager). De plus, cela vous permet d’accéder facilement à certain fruits / légumes souvent onéreux, comme les tomates cerises ou les fraises.
- Une saveur incomparable : A moins que vous réalisiez exclusivement vos courses en magasins paysans, vous redécouvrirez avec votre propre potager la vraie saveur des fruits et légumes. Exit les tomates gorgées de flotte, vous aurez de la vraie saveur tomate naturelle.
- Un acte écolo-militant : Le potager est un moyen de s’assurer de disposer de produits « made ici » non importés, non polluants et bio. C’est un des moyens de réduire son empreinte carbone de manière ludique.
- Un apport pour la biodiversité : un potager, c’est plein de plantes différentes, des fleurs, des aromatiques, une terre saine, donc un spot parfait pour la biodiversité animale. Je n’ai jamais vu autant d’abeilles ou papillons que depuis que l’on a un potager, elles adorent notamment les tomates, le thym, le romarin..
Inconvénients
- C’est un vrai investissement en temps et en énergie :
- Loin de l’image de la pousse de 3 pieds de tomate dans une jardinière, tenir un potager demande du temps, et des efforts. En effet, la nature ne nous attends pas : Quand c’est la saison, c’est la saison ! Avec un peu de pratique, on peut néanmoins savoir quand les créneaux tomberont et s‘organiser à l’avance pour que cela ne devienne pas contraignant.
- Cela demande un entretien « assez régulier » : je vous rassure, pas question d’y passer des heures tous les jours, mais – surtout en été – il est quand même bien de réaliser des micro-tours de surveillance / arrosage / autre tous les 2-3 jours.. Et une petite heure le week end vérifier que tout va bien, canaliser les plantes un peu volubiles, etc
- Parfois, cela ne marche pas, et on ne sait pas pourquoi : Soyons franc, ce n’est pas parce qu’on a planté/semé une plante qu’elle va forcément produire et/ou produire beaucoup. Il y a une forte volatilité selon les années, la météo, les maladies. Un exemple vécu : certaines variétés anciennes de tomate ne supportent pas les fortes pluies en été, alors cela m’est arrivé de toute les perdre parce qu’il a plu non-stop 1 semaine début août ! Parfois aussi, certaines plantes ne se plairont pas dans votre terrain (alors qu’elles se plaisent chez les voisins).. Il faut alors savoir relativiser.
~~~~
S’équiper utile pour démarrer le potager
Parlons pratique, le voulez-vous ? Et parlons de l’équipement utile et nécessaire pour débuter et entretenir le potager. Je vous rassure, pas besoin d’investir dans un micro tracteur. Il suffit d’un peu de matériel de jardinage simple et pas trop onéreux.
- Les indispensables pour travailler la terre :
- La fourche : Pour débuter le potager, remuer un coup, c’est un outil relativement efficace et pratique. Son défaut est d’être tranchante, ce qui va tuer les vers de terre au passage, donc elle ne doit être utilisée qu’avec parcimonie
- La grelinette : La grelinette est un peu la « fourche » écologique, parfaite pour remuer un coup et incorporer du compost ou paillis végétal, sans toutefois casser la vie au sein du terreau. Elle est ultra facile à manier (même quand vous faites un petit gabarit 😉 )
- Le petits outillages pour planter, semer, déplanter.
On a tous nos affinités sur ce sujet.. Personnellement j’utilise surtout
- La mini pelle : pour les plantations
- La griffe : pour racler en surface /désherber
- Le couteau désherbeur: parfait pour les mauvaises herbes.. Ou planter les bulbes
- Et le sécateur : pour les tailles diverses
Retour d’expérience – Choix des outils : Les outils étant souvent très utilisés, investissez dans de la (très) bonne qualité c’est-à-dire des outils en bois ou en métal. Évitez tout ce qui est plastique et les premiers prix, qui cassent souvent bien vite. C’est sans doute un peu plus cher au départ, mais cela sera clairement rentabilisé dans la durée.
- Beau papa rajoutera bien une binette, pour retirer les mauvaises herbes ( personnellement c’est au déplantoir)
- Des Tuteurs : pour tenir les plantes en hauteur (tomate, etc)
Sans oublier :
- Un compost
Je vous en ai déjà parlé plusieurs fois dans des billets zéro déchet au jardin, et ici il devient indispensable : le composteur. En effet :
- Il permet de composter les déchets verts et éviter qu’ils ne partent en déchetterie (avec consommation de carburant pour les amener) ou pire en poubelle.
- Il permet de réaliser un excellent terreau maison que vos plantes du potager, bordures,etc adoreront l’année d’après
Je ne rentrerais pas dans les détails ici, vous trouverez tous les infos dans ce billet dédié.
Si vous avez la place
- Un récupérateur d’eau de pluie : très pratique pour baisser sa consommation d’arrosage, surtout en été.
Et pour finir :
- Un peu de temps, d’énergie et beaucoup d’envie : Ce sera l’ingrédient le plus déterminant pour réussir votre potager 😉
****
Préparer son coin à potager
Avant, pour préparer son potager, on conseillait de délimiter un beau rectangle, de remuer la terre au motoculteur sur 40-50cm, tout bien retourner, caser, tasser. Il fallait faire de belles lignes, bien écarter les plants.. Cela, c’était avant. Maintenant, ce sont les méthodes proche de la permaculture qui sont conseillées. L’objectif est simple : « copier au maximum l’organisation naturelle de la Nature et de laisse faire » : on veillera donc à :
- Remuer au minimum la terre : On le fait une première fois pour retirer les envahisseuses, puis ont laisse la terre tranquille au maximum pour rendre soin des vers de terre (et oui ^^) qui garantissent la bonne santé du sol, digèrent les végétaux, et assurent sa richesse.
- Intégrer son potager dans un « écosystème » avec des arbustes, des arbres, des fleurs
Passons des concepts à la pratique : Que doit-on faire pour débuter le potager et préparer la terre ?
- Bien choisir votre coin à potager : L’idéal est un coin plutôt au soleil et à l’abri du vent. Repérez l’espace le plus ensoleillé en été si vous souhaitez cultiver des légumes d’été, ou un coin mi ombre si vous visez plutôt des légumes d’hiver.
Mon ex-potager à l’ombre => surtout pour les choux (cf. chou kale à gauche), les racines d’hiver, blettes…
- Désherber et remuer (fourche et/ou grelinette) sur 15-20 cm, afin de retirer les herbes un peu envahissantes (pissenlit, chiendent) et les très gros cailloux, surtout si vous souhaitez planter des légumes racines.
- Diagnostiquez le type de votre terre et corrigez là au besoin (*) : Une bonne terre de potager doit être légère (pour que les racines s’enfoncent facilement), pas trop compacte (sinon elle craquelle vite en été) et pas trop sableuse (sinon les plantes n’ont pas forcément grand-chose à déguster). La texture idéale est une texture de type « couscous »qui sens le champignon.
- Pour cela, essayez de réaliser un « boudin » de terre humide (exemple en photo) et regardez la texture :
- Si la terre colle beaucoup (le boudin se forme facilement et colle) = terre argileuse => la terre est sans doute très compacte => ajoutez du sable et du compost
- Si elle est trop sableuse (le boudin s’effrite vite et a des grains )=> remettez du terreau, compost
- Si la terre est vite dure (le boudin est compact et cassant) => apportez des matières végétales (paillis) et du compost
- A noter que cette « correction » prends plusieurs années, donc ne vous mettez pas la pression
- Dans tous les cas, ajoutez du compost,des branches broyées (idéal : branches vertes broyées), déchets de tonte, feuilles mortes, etc… qui apporteront des matières organiques au potager et surtout des petits animaux taille microscopique qui vont rendre votre potager roche. Si vous ne voulez faire qu’une petite surface, vous pouvez partir aussi sur des potagers à lasagne ( cf **)
- Si vous avez la place, révoir une haie pour casser le vent : les groseillers, casseille, noisettiers, sont pas mal car ils apportent des petits fruits à coté. Vous pouvez aussi prévoir une rangée d’artichauts
- Planter un/des arbres fruitiers à côté pour apporter de l’ombre (et des fleurs en saison)
- Prévoir des bordures végétales pour faire joli et doter d’aromatiques, de fraisiers, framboisiers et autres qui apporteront de la diversité (et d’autres récoltes)
- Quelque part dans le jardin, plantez des arbres et arbustes pour prévoir les futurs paillis et composts de l’année d’après.
Notez bien que le potager « parfait » se réalise souvent en plusieurs années. En fait, on démarre comme on peu, puis on améliore petit bout par petit bout. Il ne faut pas se mettre la pression.
Retour d’expérience : Pour ma part, sous les conseils de beau-papa (expert es potager à l’ancienne), j’ai débuté « à l’ancienne » : La première année, on a délimité un coin, bien remué, décaillouté, planté quelques fraisiers en bordure et des groseilliers pour casser le mistral souvent présent dans la vallée du Rhône Les plantes étaient bien organisées dans le potager et il en fallait pas qu’une mauvaise herbe dépasse ! A l’automne, trouvant que la terre était quand même bien dure, on a enrichi en sable et compost. L’année d’après, on a continué à remettre compost et du sable, bien remuer, ainsi de suite….
Mais depuis 2 ans, fini le potager à l’ancienne : je fais transiter ce potager un modèle perma-culture en :
- Remettant plein de déchets végétaux ( feuilles mortes, branches broyées en paillis, compost, engrais verts) la terre pour l’enrichir et rapprocher le sol d’une texture de sol de forêt (cf. zoom en dessous avec l’état courant de la terre).
- Laissant pousser un engrais vert quand je n’ai pas semé en hiver
- Organisant un « joyeux bazar » dans mes plantations en couplant les végétaux, ajoutant des fleurs, laissant les plantes s’auto-semer d’être même dans le potager (cf. en dessous, la mâche qui s’est auto-semée au printemps)
- Renforçant mes bordures végétales : j’ai installé des framboisiers et des groseillers, des artichauts
Je me met beau papa à dos qui trouve que je fais n’importe quoi, mais pas grave, le jardin s’en porte mieux. 🙂
~~~~
Voilà…
Ce sera tout pour cette fois; je vous retrouverais dans 1 à 2 semaine pour discuter de l’entretien au fil de l’année. 🙂
En espérant que cette série de billets vous plaira, je vous dis à demain 😉
Sources
- (*) sur la texture de la terre : https://potager.ooreka.fr/fiche/voir/278008/cultiver-des-legumes-selon-la-nature-du-sol
- (**) https://www.aujardin.info/fiches/potager-lasagnes.php
Bonjour, Cet article tombe à point. Nous avons maintenant un bout de jardin et aussi une très grande terrasse et monsieur va donc s’y coller.
Donc je viens de lui envoyer dans a messagerie le lien pour qu’il lise tous les conseils que vous donnez. Merci beaucoup.
Bonjour,
Ravie que ce billet puisse vous aider. Si vous avez des questions n’hésitez pas, j’essayerais d’y répondre au mieux.
Après, pour les détails techniques, je vous conseille vraiment de fouiner sur rustica, qui reste LA référence dans le domaine. Sinon, je vous conseille aussi d’aller regarder le premier lien mis en source. Il renvoie sur un « outil » pour concevoir son potager , cela m’avait semblé bien pertinent.
C est parfait et plein d enthousiasme pour celles et ceux qui auraient encore des réticences à cultiver un jardin…..secret.
Pour ma part, je trouve beaucoup de satisfaction à travailler la terre . J y puise de l énergie positive et après quelques heures passées au jardin je suis bien. Une plénitude…ce que nous procure la Nature est important .
Juste un complément à cet article Green : il existe de plus en plus de trocs de plantes qui placés sous le signe du partage permettent d,échanger des graines, des boutures, des plants contre d autres variétés. C est très enrichissant et promet de belles rencontres . Bon jardinage!
Bonjour,
Merci pour le commentaire 🙂 je ne sais pas si cela convaincra, mais si jamais ce billet peut aider, c’est parfait.
De même, je suis toujours contente de m’occuper du potager -et d’en récolter – mais je manque souvent cruellement de temps pour faire les choses au mieux..
Pour les échanges, oui c’est vrai que cela se répand.Au boulot on s’est retrouvé en petit groupe à parler d’échanger les plans et les graines 🙂 L’occasion de discuter, partager, échanger les bons plans. C’est vraiment agréable.